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mardi 30 septembre 2008

Le feu de Dieu (2)

Le feu de Dieu (2)

Le recours à la très Sainte Vierge ne peut manquer. Elle est notre Mère. C'est par elle que nous avons accès à Dieu. Elle a fait à l'humanité le don de son Fils, se détachant de lui alors qu'il offrait sa vie pour nous sur la Croix. C'est auprès d'elle que nous apprenons à être des disciples fidèles de son Fils. Pour cela, nous avons besoin de purifier notre âme du péché et des restes des péchés antérieurs : « Ma Mère, ma Dame : j'ai embrassé le sol, j'ai fait le signe de croix - après avoir crié notre « serviam ! » - au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit, et je vous ai adressé la prière « Souvenez-vous... » Je me suis distrait, (lire la suite) puis j'ai de nouveau été en prière, et je sais que vous m'avez entendu. Ma douce Mère ! je vous invoque encore, maintenant, en écrivant sur ce papier. Vous savez bien ce dont j'ai besoin. Avant toute chose, de la douleur d'Amour : Avec des larmes ?… Ou sans les larmes ; mais il faut que j'en souffre vraiment, il faut que nous purifiions bien l'âme de l'âne de Jésus. Ut iumentum !… » (saint Josémaria, "Cahiers intimes", n° 1741, du 16 juillet 1934, cité dans A. Vazquez de Prada, Le Fondateur de l'Opus Dei. Vie de Josémaria Escriva, vol. II, Paris, 2003, p. 730-731, où il est précisé en note que, depuis 1930, le fondateur se qualifiait, dans sa conversation avec Dieu, de petit âne qui veut être docile à son maître).
« Creuse chaque jour davantage la profondeur apostolique de ta vocation chrétienne. Pour que toi et moi nous proclamions ceci à l’oreille des hommes : voici vingt siècles qu’iI a institué un bureau de recrutement, ouvert à tous ceux qui ont un cœur sincère et la capacité d’aimer… Voudrais-tu des appels plus clairs que le « ignem veni mittere in terram » (je suis venu apporter le feu sur la terre), et la considération de ces deux milliards cinq cents millions d’âmes qui ne connaissent pas encore le Christ ? » (saint Josémaria, Sillon, n° 211). Ce nombre n'a cessé d'augmenter depuis lors, même si celui des catholiques est également en augmentation constante. Mais face à ce monde qui vit souvent sans Dieu ou en marge de Dieu, nous devons réagir. Après le nazisme et le communisme, nous sommes confrontés à un nouveau dragon rouge, disait Benoît XVI, faisant référence au « dragon couleur de feu » dont il est question dans l'Apocalyse (12, 3), où il s'oppose à la Femme vêtue du soleil, la lune sous les pieds et une couronne de douze étoiles sur la tête », en qui l'Église a vu la Vierge Marie. « L'idéologie du matéralisme est le nouveau dragon rouge qui nous dit qu'il est absurde de penser à Dieu et d'observer ses commandements, décrits comme passés » (Homélie, 15 août 2007).

(à suivre...)

lundi 29 septembre 2008

Le feu de Dieu (1)

Le feu de Dieu (1)

Jésus ouvre un jour son cœur à son auditoire. Il lui dit : « C'est le feu que je suis venu mettre sur la terre » (Luc 12, 49), le feu de l'Amour de Dieu. Le feu de l'Amour dont Dieu nous aime, et qui est l'Esprit Saint. Le feu de l'amour que Dieu met dans notre âme et dont il attend - il est en droit d'attendre - que nous l'aimions, et qui n'est autre aussi que le Saint-Esprit. Ce Saint-Esprit qui a fait irruption dans le monde au jour de la Pentecôte. Jésus ajoute : « Et combien je désire qu'il soit déjà allumé » (Ibid.). Ce qui peut nous surprendre, voire nous déconcerter, c'est le temps qu'il va falloir pour que se réalise ce désir ardent du Seigneur (lire la suite) - qui est le Fils de Dieu, donc Tout-Puissant et infiniment Sage. Entre cette confidence et la venue du Saint-Esprit, il s'écoule, en effet, plusieurs mois, peut-être même plus d'un an. C'est surprenant.
Mais le fait de nous en rendre compte nous aide à gagner en patience. Les plans de Dieu se réalisent toujours, mais dans le temps, et en fonction de la réponse des hommes. Nous sommes invités à aider les hommes à répondre aux desseins amoureux de Dieu en évangélisant le monde qui nous entoure, en vibrant comme le Seigneur : « Avec le merveilleux naturel de ce qui vient de Dieu, l’âme contemplative déborde du désir de faire de l’apostolat : Mon cœur brûlait en moi, à force d’y songer le feu flamba (Psaume 38, 4). De quel feu s’agit-il, si ce n’est de celui dont parle le Christ : Je suis venu apporter le feu sur la terre et comme je voudrais qu’il brûle ! (Luc 12, 49). Feu d’apostolat qui se fortifie dans la prière : il n’y a pas de meilleur moyen pour développer, d’un bout à l’autre du monde, cette bataille de paix à laquelle chaque chrétien est appelé à participer: compléter ce qui manque aux souffrances du Christ (cf. Colossiens 1, 24) » (saint Josémaria, Quand le Christ passe, n° 120). D'où notre prière : « Ô, Jésus..., fortifie nos âmes ! Aplanis le chemin ! Et surtout, enivre-nous d'Amour : fais ainsi de nous des foyers brûlants, qui enflamment la terre du feu divin que tu es venu nous apporter » (saint Josémaria, Forge, n° 31). « Le monde résonne encore de ce cri divin : « Je suis venu apporter le feu sur la terre, et que puis-je vouloir si ce n’est qu’il s’enflamme ? » — Or, tu vois : presque tout est éteint… N’as-tu pas le désir de propager l’incendie ? » (saint Josémaria, Che
min, n° 801).

(à suivre...)

dimanche 28 septembre 2008

Ne pas se presser (2)

Ne pas se presser (2)

C'est un des enseignements de la vie humaine du Christ. Tout comme le bon vin s'améliore avec le temps, notre sainteté se forge au fil des mois et des années. De même que le Seigneur consacre trois années à former ses apôtres afin qu'ils soient à même de poursuivre sa mission. Car, encore une fois, nous vivons dans le temps et c'est au fur et à mesure que ce temps s'écoule que chacun d'entre nous peut accueillir ou refuser le Salut gagné par le Christ sur la Croix. Nous avons besoin d'apprendre de la vie, de ses succès et de ses échecs, de nous laisser façonner par la grâce, de mûrir. Nous ne devenons pas saints d'un seul coup : (lire la suite) c'est l'aboutissement de toute une vie, son résultat, son perfectionnement.
Nous sommes ainsi conviés à être patients et ne pas vouloir brûler les étapes. Dieu sait ce qui nous convient, les épreuves par lesquelles nous devons passer. Ce qui n'exlue pas cependant une certaine impatience, une sainte impatience, c'est-à-dire le vif désir de parvenir à la sainteté, qui nous en fait prendre les moyens. C'est en cela que consiste la vie intérieure avant tout : oraison mentale, messe quotidienne, lecture spirituelle et d'un passage du Nouveau Testament pour bien nous pénétrer de la vie du Christ et de nos premiers frères dans la foi, récitation et méditation du saint rosaire pour contempler la vie du Seigneur et celle de la Vierge Marie, confession régulière, examen de conscience le soir... L'âme éprouve un besoin de Dieu, une soif de Dieu : « Alors naît une soif de Dieu, un désir de comprendre ses larmes, de voir son sourire, son visage... J’estime que la meilleure façon de l’exprimer consiste à répéter de nouveau, avec l’Écriture : Comme languit un cerf après l’eau vive, ainsi languit mon âme vers toi, mon Dieu (Psaumes 41, 2). Et l’âme avance, plongée en Dieu, divinisée : le chrétien est devenu un voyageur assoiffé, qui ouvre la bouche pour s’abreuver (cf. Qohélet 26, 15) » (saint Josémaria, Amis de Dieu, n° 310).

samedi 27 septembre 2008

Ne pas se presser (1)

Ne pas se presser (1)

Les savants ne sont pas d'accord entre eux sur la date à laquelle l'homme apparaît sur la terre, d'autant que les méthodes employées pour la calculer sont souvent déficientes, quand ce n'est pas biaisées. Quoi qu'il en soit, le premier homme serait apparu il y a deux cent mille années.
Cette datation laisse le chrétien rêveur, car il ne semble pas qu'il faille remonter aussi loin pour Adam et Ève, qui sont nos premiers parents selon la Révélation divine et la foi catholique. (lire la suite) En tout cas, même s'il fallait situer cette date très loin en arrière dans le temps, cela ne ferait que conforter ce que je veux souligner aujourd'hui, à savoir que Dieu n'agit pas dans la hâte et la précipitation.
Dieu sait de toute éternité quel usage l'homme allait faire de la liberté dont il l'avait comblé. Il a décidé de toute éternité (il ne peut pas en être autrement) d'intervenir dans notre temps pour porter rémède à nos péchés. Pour lui, mille ans sont « comme le jour d'hier, quand il est passé, et comme une veille de la nuit » (Ps 90 (89), 4), car il est toujours hors du temps, dans un présent éternel qui ne connaît ni commencement ni fin. C'est donc il y a seulement deux mille ans qu'il a mis son projet à exécution, en envoyant son Fils s'incarner, c'est-à-dire prendre une nature humaine semblable à la nôtre en tout, hormis le péché, et partager notre existence pour, en pontife suprême, jeter un pont entre nous et son Père. Mais ce qui est remarquable, c'est qu'il ne le fait pas tout de go, d'un coup de baguette magique. Il commence par mener une existence comme la nôtre, croissant et progressant « en sagesse, en taille et en faveur auprès de Dieu et des hommes » (Luc 2, 52), travaillant comme artisan menuisier. Le fondateur de l'Opus Dei nous dit : « Tu dois tirer une autre conclusion de la vie cachée de Jésus-Christ : ne pas se presser..., même si l'on est pressé ! Autrement dit : avant tout, la vie intérieure » (saint Josémaria, Forge, n° 708).

(à suivre...)

vendredi 26 septembre 2008

Le lever du soleil (9)

Le lever du soleil (9)

La lumière qui pointait
Devenait une mélodie caressante
Délivrance de la nuit et de ses frayeurs
Réconciliation de l'homme avec lui-même
Délivré de ses phantasmes
Et des élucubrations oniriques

La nature aux tons toujours renouvelés
Étrennait son costume de fête
Son habit de lumière

La nature est le meilleur des artistes
Miniaturiste peintre et sculpteur
Modeleur et modelé aussi
Disposant d'une gamme toujours inépuisable
De combinaisons de tons et de formes

Jour nouveau
Nouvelle joie
La vie reprend
Nous sommes faits pour la vie
Nous sommes faits pour donner la vie
Nous sommes sources de vie
La vie est joie
La joie est vie

jeudi 25 septembre 2008

Centenaire


Centenaire


Ma mère fête aujourd'hui ses cent ans.

Merci de prier pour elle.

Elle a eu, avec mon père rappelé à Dieu il y a neuf, sept enfants. Ceux-ci lui ont donné pour le moment 21 petits-enfants et 27 arrière-petits-enfants.

(la photo est récente)

mercredi 24 septembre 2008

Le lever de soleil (8)

Le lever de soleil (8)

Dans leur fonction d'éveilleurs
Des rais cherchaient à surprendre
Les épines d'un résineux
Voire une branche
Mais dès qu'elles étaient ramenées à l'activité
Ils s'éclipsaient sur la pointe des pieds
Pour en aller taquiner d'autres

C'était chaque matin un jeu identique
Enfantin et innocent
À vrai dire mesdemoiselles les épines
N'en étaient guère fâchées
Elles aimaient bien ces caresses matinales
Qui leur signifiaient l'heure du lever
Et elles étaient affligées
Quand les rayons étaient blafards
Et les effleuraient à peine
Comme s'ils répugnaient ce jour-là
À remplir leur office
Se contentant d'un rôle de comparse
Pire comme s'ils les snobaient

mardi 23 septembre 2008

Le lever de soleil (7)

Le lever de soleil (7)

Le flacon d'embrocation vide
Il ne restait plus qu'à l'emplir
Des effluves
Émanant des arbres et des fleurs
Arômes des pins et des mélèzes
Odeurs des mille fleurs
Dont la couleur commençait à resurgir
Du fond de l'obscurité

Un timbre grave grelottait dans le lointain
Montant des alpages
Clarine suspendue au cou de la sonnaille
Pour guider les bêtes aumailles
Les veaux se bousculaient
Pour se sustenter au pis
Que la nuit s'était chargée de gonfler

L'épanouissement du jour se poursuivait
La lumière continuait son ascension
Chaque objet, chaque être
S'empressait de reprendre sa place sur le plateau
Pour jouer à fond son rôle au lever de rideau

lundi 22 septembre 2008

Le lever de soleil (6)

Le lever de soleil (6)

Bien rares étaient les fleurs
Qui telles les belles de nuit
Avaient choisi de vivre dans la pénombre
Ignorées de tous
Gaspillant ainsi leur vénusté
Par une timidité regrettable

Les autres au contraire s'arrachaient
À la torpeur
Ouvrant bien grande leurs corolle
Pour s'imprégner de rosée
Puis de chaleur salutaire

Le torrent voisin
Maintenait son bruit monotone
Bien que légèrement en sourdine
Il lutte avec obstination
Contre des éléments
Qu'il ne parviendra à user que dans des siècles

Il le sait
Qu'importe
Il poursuit méthodiquement sa tâche
Ne s'accordant jamais de répit
Il consent tout juste à ralentir son effort
Quand l'obscurité règne et les étoiles scintillent
Leur présence le met mal à l'aise
Il ne saurait dire pourquoi
Mais il a l'impresion qu'elles lisent dans son âme
Alors il se fait petit
Presque imperceptible

dimanche 21 septembre 2008

21 septembre : saint Matthieu

21 septembre : saint Matthieu

« Jésus vit un homme assis au bureau de la douane ; son nom était Matthieu. « Suis-moi », lui dit-il. » Il le vit non pas tant avec les yeux du corps qu’avec le regard intérieur de sa miséricorde. […] Il vit le publicain, et parce qu’il le vit d’un regard qui prend pitié et qui choisit, « il lui dit : « Suis-moi », c’est-à-dire imite-moi. En lui demandant de le suivre, il l’invitait moins à marcher derrière lui qu’à vivre comme lui ; (lire la suite) « car celui qui déclare demeurer avec le Christ doit marcher dans la voie où lui, Jésus, a marché ». […] Matthieu « se leva et le suivit ». Rien d’étonnant que le publicain, au premier appel impérieux du Seigneur, ait abandonné sa recherche de profits terrestres et que, négligeant les biens temporels, il ait adhéré celui qu’il voyait dépourvu de toute richesse. C’est que le Seigneur qui l’appelait de l’extérieur par sa parole le touchait au plus intime de son âme en y répandant la lumière de la grâce spirituelle. Cette lumière devait faire comprendre à Matthieu que celui qui l’appelait à quitter les biens temporels sur la terre était en mesure de lui donner dans le ciel un trésor incorruptible.
Essayons de comprendre plus profondément l’événement relaté ici. Matthieu n’a pas seulement offert au Seigneur un repas corporel dans sa demeure terrestre, mais il lui a bien davantage préparé un festin dans la maison de son cœur par sa foi et son amour ; comme en témoigne celui qui a dit : « Voici que je me tiens à la porte, et je frappe : si quelqu’un entend ma voix et ouvre la porte, j’entrerai chez lui et je prendrai mon repas avec lui, et lui avec moi. » […] Nous ouvrons notre porte pour le recevoir à l’appel de sa voix lorsque nous donnons notre libre assentiment à ses avertissements intérieurs ou extérieurs et quand nous mettons à exécution ce que nous avons compris que nous devions faire. Et il entre pour manger, lui avec nous et nous avec lui, parce qu’il habite dans le cœur de ses élus, par la grâce de son amour ; ainsi il les nourrit sans cesse par la lumière de sa présence afin qu’ils élèvent progressivement leurs désirs, et lui-même nourrit de leur zèle pour le ciel comme de la plus délicieuse nourriture (Saint Bède le Vénérable, Homélie 21).

samedi 20 septembre 2008

Faits pour aimer (2)

Faits pour aimer (2)

Moi, j'accuse le coup. Ce n'est pas cela qui m'affecte. Vous ne pouvez pas entamer mon infinitude infinie. Mais j'éprouve quand même de la peine pour vous, dit Dieu, car en m'oubliant, en ne pensant pas à moi, vous vous privez de mes grâces. Je suis là, tout près de vous, les bras chargés de cadeaux. Ils me semblent édivents, visibles. Je ne vais tout de même pas vous forcer à les accepter. Alors si vous n'en voulez pas, c'est votre affaire. Pensez à ma déception. J'attendais un mot, un geste, un regard, un « pardon », un « je t'aime », et rien, rien. La désolation. C'est quand même fort. (lire la suite)
Je vous ai pourtant envoyé mon Esprit Saint, l'Esprit d'Amour. Je l'ai même installé dans l'âme des baptisés. Mais lui, appelé à vous faire m'aimer, vous y prêtez encore beaucoup moins attention qu'à mon Fils et à moi. C'est le pompon ! Si vous ne m'aimez pas, c'est bien de votre faute, et si vous vous retrouvez seuls, c'est bien parce que vous le voulez. Ne venez pas me reprocher quoi que ce soit, dit Dieu.
C'est quand même bizarre : je vous ai créés pour aimer, votre nature est toute orientée vers l'Amour, vers Moi, et vous vivez sans en tenir compte. Vous agissez en enfants dénaturés. Quand vous en rendrez-vous compte et réagirez-vous ? Je ne peux rien faire de plus pour vous que ce que j'ai fait, portant mon Amour à son comble. À vous d'être des hommes !

(fin)

vendredi 19 septembre 2008

Faits pour aimer (1)

Faits pour aimer (1)

Je vous ai envoyé mon Fils, mon Premier-Né, en qui j'ai mis toute ma complaisance, pour qu'il donne sa vie pour vous et fasse de vous mes enfants. Puis je vous ai dépêché notre Esprit commun, « Esprit de sagesse et de d'intelligence, Esprit de conseil et de force, Esprit de science et de crainte de Dieu » (Isaïe 11, 1), pour qu'il vous maintienne sur le bon chemin. Alors je ne comprends pas comment vous faites pour nous oublier, dit Dieu le Père. Passe encore que vous ayiez une absence de temps à autre. Ça ne serait pas bien grave. Mais je vois, moi, ce qui se passe. (lire la suite) Et c'est un oubli massif. Même les catholiques passent l'essentiel de leur temps à m'oublier ! Il y a des exceptions, bien entendu, et pas seulement dans les monastères, et il va sans dire que je les connais bien, que nous nous connaissons très bien. Et c'est à cause de ces enfants fidèles que je retiens ma colère.
Mais tant d'ingratitude... J'ai du mal à le supporter, dit Dieu. Je comprends que vous puissiez commettre des péchés de faiblesse. Votre enveloppe charnelle ne vous aide pas toujours. Mais cela m'offense quand même. Est-ce que vous ne vous en rendez pas compte ? Moi qui suis la justice même, vos injustices multiples et permanentes me blessent. Moi qui suis la miséricorde personnifiée, votre dureté de cœur m'est une insulte. Moi qui suis la pureté absolue, votre sensualité effrénée m'agresse. Moi qui suis toujours au travail, toujours actif, votre paresse m'est une provocation. Je pourrais poursuivre ainsi longtemps, car je connais plus de vertus et de vices que vous l'imaginez...
Mais il y a un point qui me sidère et qui touche particulièrement mon cœur. Voilà de quoi il s'agit : je suis le Dieu d'Amour, je suis l'Amour. Et vous ne m'aimez pas. Quand on aime, on pense que les autres aussi aiment. Quand on les aime gratuitement et aussi généreusement que moi, on s'attend à ce que les autre soient heureux et reconnaisssants et vous aiment en retour. C'est logique. Eh bien, non ! Faites le compte : combien de minutes passez-vous dans la journée à m'aimer ? Combien ? Dites-le-moi si vous n'en avez pas honte. Vous appelez ça aimer, M'aimer ?

(à suivre...)

jeudi 18 septembre 2008




Saint Cyprien (3)

Saint Cyprien (3)

Nous avons parlé de sa pensée concernant l'Église, mais il ne faut pas oublier, enfin, l'enseignement de Cyprien sur la prière. J'aime particulièrement son livre sur le « Notre Père » qui m'a beaucoup aidé à mieux comprendre et à mieux réciter la « prière du Seigneur » : Cyprien enseigne comment, précisément dans le « Notre Père », la juste façon de prier est donnée aux chrétiens ; et il souligne que cette prière est au pluriel, « afin que celui qui prie, ne prie pas uniquement pour lui. Notre prière - écrit-il - est publique et communautaire et, quand nous prions, nous ne prions pas pour un seul, (lire la suite) mais pour tout le peuple, car nous ne formons qu'un avec tout le peuple » (L'oraison du Seigneur, 8). Ainsi, la prière personnelle et la prière liturgique apparaissent solidement liées entre elles. Leur unité provient du fait qu'elles répondent à la même Parole de Dieu. Le chrétien ne dit pas "Mon Père", mais « Notre Père », même dans l'intimité d'une pièce close, car il sait bien qu'en chaque lieu, en chaque circonstance, il est le membre d'un même Corps.
« Prions donc, mes frères très aimés », écrit l'évêque de Carthage, « comme Dieu, le Maître, nous l'a l'enseigné ». C'est une prière confidentielle et intime que celle de prier Dieu avec ce qui est à lui, d'élever vers ses oreilles la prière du Christ. Que le Père reconnaisse les paroles de son Fils, lorsque nous récitons une prière : que celui qui habite intérieurement dans l'âme soit présent également dans la voix... En outre, lorsque l'on prie, il faut avoir une façon de s'exprimer et de prier qui, avec discipline, maintienne le calme et la discrétion. Pensons que nous nous trouvons devant le regard de Dieu. Il faut être agréables aux yeux de Dieu, aussi bien à travers l'attitude du corps que le ton de la voix... Et lorsque nous nous réunissons avec nos frères, et que nous célébrons les sacrifices divins avec le prêtre de Dieu, nous devons nous rappeler de la crainte révérentielle et de la discipline, ne pas disperser aux quatre vents nos prières avec des voix altérées, ni lancer avec un verbiage impétueux une requête qui doit être demandée à Dieu avec modération, car « Dieu est l'auditeur non de la voix, mais du cœur (non vocis sed cordis auditor est) » (3-4). Il s'agit de paroles qui restent valables aujourd'hui aussi et qui nous aident à bien célébrer la Sainte Liturgie.
En définitive, Cyprien se situe aux origines de cette tradition théologique et spirituelle féconde, qui voit dans le « cœur » le lieu privilégié de la prière. En effet, selon la Bible et les Pères, le cœur est au plus profond de l'homme, le lieu où Dieu habite. C'est en lui que s'accomplit la rencontre au cours de laquelle Dieu parle à l'homme, et l'homme écoute Dieu ; l'homme parle à Dieu, et Dieu écoute l'homme : le tout à travers l'unique Parole divine. C'est précisément dans ce sens - faisant écho à Cyprien - que Smaragdus, abbé de Saint-Michel sur la Meuse au cours des premières années du IXème siècle, atteste que la prière « est l'œuvre du cœur, non des lèvres, car Dieu ne regarde pas les paroles, mais le cœur de l'orant » (Le diadème des moines, 1).
Très chers amis, faisons nôtre ce « cœur à l'écoute », dont nous parlent la Bible (cf. 1 Rois 3, 9) et les Pères : nous en avons tant besoin ! Ce n'est qu'ainsi que nous pourrons pleinement faire l'expérience que Dieu est notre Père, et que l'Église, la sainte Épouse du Christ, est véritablement notre Mère.

Benoît XVI, Audience générale, 6 juin 2007.

mercredi 17 septembre 2008

Saint Cyprien (2)

Saint Cyprien (2)

Dans ces circonstances réellement difficiles, Cyprien révéla de grands talents pour gouverner : il fut sévère, mais non inflexible avec les lapsi, leur accordant la possibilité du pardon après une pénitence exemplaire ; il fut ferme envers Rome pour défendre les saines traditions de l'Église africaine ; il se démontra très humain et empli de l'esprit évangélique le plus authentique en exhortant les chrétiens à apporter une aide fraternelle aux païens durant la peste ; il sut garder une juste mesure en rappelant aux fidèles - qui craignaient trop de perdre la vie et leurs biens terrestres - (lire la suite) que pour eux la véritable vie et les véritables biens ne sont pas ceux de ce monde ; il fut inébranlable dans sa lutte contre les mœurs corrompus et les péchés qui dévastaient la vie morale, en particulier l'avarice. « Il passait ainsi ses journées », raconte alors le diacre Pontius, « lorsque voilà que - sur ordre du proconsul - le chef de la police arriva à l'improviste dans sa villa » (Vie 15, 1). Le jour même, le saint évêque fut arrêté et, après un bref interrogatoire, il affronta avec courage le martyre entouré de son peuple.
Cyprien rédigea de nombreux traités et lettres, toujours en rapport avec son ministère pastoral. Peu enclin à la spéculation théologique, il écrivait surtout pour l'édification de la communauté et pour le bon comportement des fidèles. De fait, l'Église est le thème qui lui est, de loin, le plus cher. Il fait la distinction entre l'Église visible, hiérarchique, et l'Église invisible, mystique, mais il affirme avec force que l'Église est une seule, fondée sur Pierre. Il ne se lasse pas de répéter que « celui qui abandonne la chaire de Pierre, sur laquelle l'Église est fondée, se donne l'illusion de rester dans l'Église » (L'unité de l'Église catholique, 4). Cyprien sait bien, et il l'a exprimé à travers des paroles puissantes, que, « en dehors de l'Église il n'y a pas de salut » (Epistola 4, 4 et 73, 21), et que « celui qui n'a pas l'Église comme mère ne peut pas avoir Dieu comme Père » (L'unité de l'Église catholique, 4). Une caractéristique incontournable de l'Église est l'unité, symbolisée par la tunique sans coutures du Christ (ibid., 7) : une unité dont il dit qu'elle trouve son fondement en Pierre (ibid., 4) et sa parfaite réalisation dans l'Eucharistie (Epistola 63, 13). « Il n'y a qu'un seul Dieu, un seul Christ », admoneste Cyprien, « une seule est son Église, une seule foi, un seul peuple chrétien, liés en une solide unité par le ciment de la concorde : et on ne peut pas diviser ce qui est un par nature » (L'unité de l'Église catholique, 23).

(à suivre...)

mardi 16 septembre 2008

Saint Cyprien (1)

Saint Cyprien (1)


Dans la série des catéchèses sur les grandes personnalités de l'Église antique, nous arrivons aujourd'hui avec Benoît XVI « à un éminent évêque du IIIème siècle, saint Cyprien, qui « fut le premier évêque en Afrique à recevoir la couronne du martyre ». Sa réputation est également liée - comme l'atteste le diacre Pontius, qui fut le premier à écrire sa vie - à la production littéraire et à l'activité pastorale des treize années qui s'écoulèrent entre sa conversion et le martyre (cf. Vie 19, 1 ; 1, 1). Né à Carthage dans une riche famille païenne, après une jeunesse dissipée, Cyprien se convertit au christianisme (lire la suite) à l'âge de 35 ans. Il raconte lui-même son itinéraire spirituel : « Alors que je gisais encore comme dans une nuit obscure », écrit-il quelques mois après son baptême, « il m'apparaissait extrêmement difficile et pénible d'accomplir ce que la miséricorde de Dieu me proposait... J'étais lié aux très nombreuses erreurs de ma vie passée et je ne croyais pas pouvoir m'en libérer, tant je secondais mes vices et j'encourageais mes mauvais penchants... Mais ensuite, avec l'aide de l'eau régénératrice, la misère de ma vie précédente fut lavée ; une lumière souveraine se diffusa dans mon cœur; une seconde naissance me transforma en un être entièrement nouveau. De manière merveilleuse, chaque doute commença alors à se dissiper... Je comprenais clairement que ce qui vivait auparavant en moi, dans l'esclavage des vices de la chair, était terrestre, et que ce que l'Esprit Saint avait désormais engendré en moi était, en revanche, divin et céleste » (À Donat, 3-4).
Immédiatement après sa conversion, Cyprien - non sans être envié et en dépit des résistances - fut élu à la charge sacerdotale et à la dignité d'évêque. Au cours de la brève période de son épiscopat, il affronta les deux premières persécutions ratifiées par un édit impérial, celle de Dèce (250) et celle de Valérien (257-258). Après la persécution particulièrement cruelle de Dèce, l'évêque dut s'engager vaillamment pour rétablir la discipline dans la communauté chrétienne. En effet, de nombreux fidèles avaient abjuré, ou bien n'avaient pas adopté une attitude correcte face à l'épreuve. Il s'agissait des lapsi - c'est-à-dire de ceux qui étaient « tombés » -, qui désiraient ardemment revenir au sein de la communauté. Le débat sur leur réadmission finit par diviser les chrétiens de Carthage en laxistes et en rigoristes. Il faut ajouter à ces difficultés une grave épidémie de peste, qui ravagea l'Afrique et qui fit naître des interrogations théologiques angoissantes, tant au sein de la communauté, que dans la confrontation avec les païens. Il faut rappeler, enfin, la controverse entre Cyprien et l'évêque de Rome, Étienne, à propos de la validité du baptême administré aux païens par des chrétiens hérétiques.

(à suivre...)

lundi 15 septembre 2008

Valeur de la Croix (2)

Valeur de la Croix (2)

« C'est par la croix que Jésus a voulu sauver les hommes, c'est par elle qu'il continue de les sauver : ses apôtres, ceux qui prolongent sa vie ici-bas, font du bien dans la mesure de leur sainteté, mais à condition de souffrir et dans la mesure aussi de leurs souffrances. (...) C'est par les croix que nous envoie Jésus, bien plus que par les mortifications de notre choix, que nous boirons au calice de l'époux et seront baptisés de son baptême, car bien mieux que nous, il sait nous crucifier » (lire la suite) (Charles de Foucauld, cité dans René Bazin, Ibid., p. 275).
Plus nous acceptons de prendre part à la Croix du Christ, plus nous supportons sans nous plaindre « les piqûres d’épingle quotidiennes » (saint Josémaria, Chemin, n° 204), plus nous contribuons à ce que le bien se répande dans le monde. C'est par la mort au vieil homme que vient la vie. « La fête chrétienne, l'Eucharistie, descend jusqu'à ces profondeurs de la mort. Elle n'est pas simplement un divertissement et une distraction pieuse, un embellissement ou une chamarrrure quelconque du monde : elle descend jusqu'au plus profond que l'on appelle la mort, et ouvre le chemin de la vie qui vainc la mort » (J. Ratzinger, Dieu nous est proche. L'Eucharistie au cœur de l'Église, Paris, 2003, p. 43). Et la Croix nous ramène ainsi à l'Eucharistie, qui en est l'actualisation dans le temps, qui nous donne l'occasion d'être unis au Christ et de co-racheter avec lui. « Dans ce triste monde, nous avons au fond un bonheur que n'ont ni les saints, ni les anges, celui de souffrir avec notre Bien-aimé, pour notre Bien-Aimé » (Charles de Foucauld, cité dans René Bazin, Ibid., p. 127).
Ces saints ont souffert quand ils étaient encore parmi nous. Ils ont reçu la « couronne impérissable » (cf. 1 Corinthiens 9, 25) et ne peuvent plus souffrir. Mais nous, nous avons cette possibilité, ce bonheur de pouvoir encore donner un sens à notre vie. Envisagée dans cette perspective, la Croix nous apporte une joie immense. Elle est vraiment une lumière qui éclaire notre chemin. C'est la Croix glorieuse et rayonnante de grâce. C'est pourquoi « Quelque dure que soit la vie, quelques longs que soient ces tristes jours , quelque consolante que soit la pensée de cette bonne vallée de Josaphat, ne soyons pas plus pressés que Dieu ne le veut de quitter le pied de la Croix... » (Charles de Foucauld, cité dans René Bazin, Ibid.).

(fin)

dimanche 14 septembre 2008

Valeur de la Croix (1)

Valeur de la Croix 1

Nous protestons de notre bonne volonté, de notre amour de la Croix. Nous nous disons prêts à la porter à la suite du Christ. Mais quand il nous prend au mot et qu'il nous envoie la croix qui lui semble la plus appropriée, covenir le mieux à notre âme, nous avons du mal à l'accepter. « Jésus choisit pour chacun le genre de souffrance qu'il voit le plus propre à sanctifier, et souvent la croix qu'il impose est celle que, acceptant toutes les autres, on aurait, si l'on osait, refusé. Celle qu'il donne est celle qu'on comprend le moins... » (lire la suite) (Charles de Foucauld, cité dans René Bazin, Charles de Foucauld, explorateur du Maroc, ermite au Sahara, Paris, nouvelle édition, 2003, p. 330).
En fait, plus que comprendre, ce qui convient, c'est d'aimer. Quand on aime pour de bon, on ne se pose pas mille questions, on ne minaude pas. Les parents sont prêts à tout pour que leurs enfants soient heureux. Et nous savons, quant à nous, que les croix que le Seigneur permet dans notre vie sont notre participation au Sacrifice de la messe et à la distribution actuelle des grâces de la Rédemption. Il vaut la peine de prendre sur nos épaules une petite part de la Croix du Christ. Sans choisir ce qui nous attire le plus. Le Seigneur « nous dirige dans les pâturages amers, et qu'ils sont bons » (Charles de Foucauld, cité dans René Bazin, Ibid.).
Ce sont des alpages en quelque sorte, qu'il faut atteindre par des chemins sinueux et pentus et un effort soutenu. Mais qu'ils sont bons, en effet ! Qu'ils sont bons pour nous, comme le Seigneur, sur sa « montagne sainte » (cf., entre autres, Psaume 43, 3). « Pauvres brebis, nous sommes si aveugles ! » (Charles de Foucauld, cité dans René Bazin, Ibid.). Et notre jugement est si mal assuré, si peu sûr. Remettons-nous-en sans hésiter au Seigneur. En nous identifiant au Fils sous l'action de l'Esprit nous sommes assurés d'offrir au Père un sacrifice qui lui soit agréable, et qu'il est prêt à récompenser en déversant sa grâce en abondance, en donnant « le centuple et la vie éternelle » (Matthieu 19, 29).

(à suivre...)

samedi 13 septembre 2008

Valenciennes : Millenaire du Saint Cordon

Valenciennes : Millénaire du Saint Cordon

Le 14 septembre 2008 marquera le millième anniversaire de l'apparition de Notre-Dame et de la délivrance miraculeuse de la peste qui menaçait Valenciennes. Le « saint Cordon » « a été déroulé par des anges, pendant une apparition de la Sainte Vierge, en 1008, dans la campagne de Valenciennes, au cours d’une épidémie de peste. Un ermite eut la révélation que l’épidémie cesserait si une procession suivait le tracé du cordon, ce qui advint. Notre Dame du Saint-Cordon est la patronne de Valenciennes » (lire la suite) (D. Le Tourneau, Les mots du christianisme. Catholicisme - Orthodoxie - Protestantisme, Paris, 2005).
Mgr François Garnier, archevêque de Cambrai, invite tout le monde, et tout spécialement les membres des 51 équipes d'animation de la paroisse et les 245 équipes-relais à commencer ce jour-là le traditionnel « Tour ». Celui-ci s'achèvera le 13 septembre 2009, jour où auront lieu les cérémonies du millénaire.
L'évêque invite à vivre dans l'actions de grâces « plus profondément, parce que le bonheur de Marie est de nous voir tous et toutes avec elle, pour que, grâce à son Fils Jésus, nous soyons de ceux et celles qui font reculer toutes les pestes d’aujourd’hui, celles qui font tant souffrir notre société, nos familles et nous-mêmes. Inutile de les énumérer, nous les connaissons bien ».

vendredi 12 septembre 2008

Bienvenue a Benoit XVI

Bienvenue à Benoît XVI

« Si, selon la chair, la mère du Christ est une, selon la foi, toutes les âmes engendrent le Christ ; chacune, en effet, accueille en elle le Verbe de Dieu... » (saint Ambroise de Milan, Discours sur l'Évangile selon Luc 2, 26). Ainsi, le saint Docteur, interprétant la parole de la Madone elle-même, nous invite à faire en sorte que dans notre âme et dans notre vie, le Seigneur trouve une demeure. Nous ne devons pas seulement le porter dans le cœur, mais nous devons l'apporter au monde, (lire la suite) afin que nous aussi, nous puissions engendrer le Christ pour notre temps. Prions le Seigneur afin qu'il nous aide à l'exalter avec l'esprit et l'âme de Marie, et à apporter à nouveau le Christ à notre monde (Benoît XVI, Catéchèse, 15 février 2006).
Ce sont certainement des sentiments du pape alors qu'il entreprend son voyage pastoral en France, voyage qui se trouve marqué par la présence de la Sainte Vierge : aujourd'hui, 12 septembre, nous fêtons le saint Nom de Marie ; demain, samedi, est un jour traditionnellement consacré à la Sainte Vierge ; puis le saint-père va se recueillir à Lourdes, à l'occasion du cent-cinquantième anniversaire des apparitions de Notre Dame à sainte Bernadette de Lourdes. Prions Marie de faire en sorte que ce voyage que notre Père commun va accomplir ces jours-ci porte beaucoup de fruits spirituels.


12 septembre : le saint Nom de Marie

12 septembre : le saint Nom de Marie

Chez les Juifs, le nom est imposé huit jours après la naissance. C'est pourquoi l'Église fêtait le saint Nom de Jésus le dimanche entre l'octave de la Nativité et l'Épiphanie. Elle a voulu pareillement honorer la Sainte Vierge, dont la Nativité est fêtée le 8 septembre, en magnifiant son saint nom par une autre célébration liturgique. Le nom hébreu de Marie, en latin Domina, signifie « Dame » ou « Souveraine ». Marie, en effet, est Reine (Sainte Marie Reine est fêtée le 22 août) par l'autorité de son Fils, souverain Maître du monde. Prononcer le nom de Marie, c'est affirmer sa puissance, implorer son secours, réclamer son assistance, nous placer sous sa bienfaisante protection. (lire la suite)
« Cette dévotion s'est développée au Moyen Âge parallèlement à la dévotion au Nom de Jésus et s'est greffée sur la fête de la Nativité de Marie. Le premier témoignage date de 1513 : Jules II accorde la fête du saint Nom de Marie du diocèse de Cuenca, en Espagne. Adoptée par d'autres diocèses, elle est supprimée par Pie V en 1570, puis rétablie par
Sixte-Quint (1585-1590). En 1671, Clément X l'accorde au royaume de Naples et à l'Espagne. À la suite de la victoire que Jean Sobieski remporte sur les Turcs à Vienne le 12 septembre 1683, Innocent XI l'étend à l'Église universelle, en la fixant au 12 septembre : ainsi la chrétienté manifeste sa reconnaissance à Marie, qui a empêché la pénétration de l'Islam en Europe centrale. En 1688, le même Innocent XI approuve à Rome une confrérie et lui confie une église proche du Forum de Trajan, qui après avoir été reconstruite (1736-1741) sera dédiée au saint Nom de Marie. La réforme du calendrier en 1969 a supprimé la fête, mais le Missel romain (édition de 1975) comporte encore une messe votive « en l'honneur du saint Nom de Marie » (Ph. Rouillard, o.s.b., « Nom de Marie (fête du saint) », Catholicisme hier, aujourd'hui, demain, tome 9, colonne 1347).
« Accordez, Dieu tout-puissant, à vos fidèles, qui mettent leur joie dans le nom et la protection de la très Saine Vierge Marie, d'être, par sa maternelle intercession, délivrés de tout mal sur la terre et conduits aux joies éternelles dans le ciel. »
C'est tout un symbole que Benoît XVI enytamme aujourd'hui sa visite pastorale en France.

jeudi 11 septembre 2008

La generation Benoit XVI invitee a Paris et a Lourdes

La génération Benoît XVI invitée à Paris et à Lourdes

« L'Église a tout particulièrement besoin des dons des jeunes, de tous les jeunes. Elle a besoin de grandir dans la force de l'Esprit qui, aujourd'hui encore, donne de la joie à votre jeunesse et vous inspire à servir le Seigneur avec joie. Ouvrez vos cœurs à cette force ! » a demandé Benoît XVI aux jeunes, à la messe de clôture des XXIIIèmes Journées Mondiales de la Jeunesse de Sydney.
Le pape s'adressera aux jeunes rassemblés sur le parvis de la cathédrale Notre-Dame de Paris, (lire la suite) vendredi 12 septembre, en fin de journée. Ils participeront ensuite à une veillée puis au Chemin de Lumière jusqu'aux Invalides. A Lourdes, c'est à l'intention des jeunes que le pape célèbrera la messe du dimanche 15 septembre.
Pour que les jeunes soient au rendez-vous, les diocèses font des propositions ciblées.
24 heures à Paris ou 48 heures à Lourdes. « Aller à la rencontre du pape Benoît XVI, ce n'est pas aller à la rencontre d'une star, bien sûr, précise le Cardinal Philippe Barbarin, Archevêque de Lyon, dans une interview vidéo en ligne sur le site de la Pastorale des Jeunes. C'est une démarche spirituelle, comme un pèlerinage ». Il invite les jeunes lyonnais à « 24 heures à Paris ou 48 heures à Lourdes » et compte sur leur « engagement total » par la prière et le chant, dans le bus, comme sur place, pour que les fruits spirituels de cette rencontre profitent à tous.
Une « visite-pèlerinage » en prime. Le diocèse de Rennes réserve un car pour ses jeunes. Ils arriveront à Paris pour écouter le message du pape vendredi. Pas de nuit à la belle étoile après la veillée et le Chemin de Lumière, les pèlerins seront hébergés dans un lycée parisien. Après la messe du samedi aux Invalides, une « visite-pèlerinage » leur sera proposée.
JMJ 2008 : On continue ! Le mouvement des Focolari organise la venue à Paris des jeunes de Strasbourg qui camperont au Domaine d'Arny, à Bruyère le Châtel (91). Vendredi après-midi, ils rejoindront les jeunes autour de Notre-Dame. Sur la lancée des Journées Mondiales de la Jeunesse, ils approfondiront le thème « Tu m'as appelé : me voici » (Sam 3,10). Temps d'enseignement, témoignages, chants et célébration se succèderont jusqu'au dimanche.
Un Festival Jeunes. A Lourdes, « Adoramus Te » (12-14/09) est un Festival Jeunes animé par les jeunes de l'Emmanuel, en lien avec la Communauté Saint Jean. Au programme : Veillée concert le vendredi soir, veillée d'adoration avec exhortation-enseignement par le Cardinal Barbarin, Archevêque de Lyon, le samedi soir, veillée concert le dimanche.
Ces quelques initiatives sont un échantillon des possibilités offertes aux jeunes pèlerins pour répondre à l'invitation du pape Benoit XVI. Les inscriptions sont ouvertes !

mercredi 10 septembre 2008

Visite historique de Benoît XVI


Visite historique de Benoît XVI

Un rappel : le Pape à Paris du 12 au 13 septembre 2008 et à Lourdes du 13 au 15 septembre.

Parmi les particularités, signalons :

Sa Sainteté le pape Benoît XVI prononcera un discours important aux Bernardins, pôle culturel voulu par le cardinal Lustiger et inauguré la semaine dernière. Il s'agira d'un discours emblématique, à l'image de celui prononcé par le Serviteur de Dieu Jean-Paul II à l'UNESCO en 1981.

Une procession aux flambeaux se rendra à partir de minuit de Notre-Dame de Paris à l'esplanade des Invalides.

Samedi matin de bonne heure une procession partira de toutes les paroisses de Paris pour se rendre à l'esplanade des Invalides et participer à la messe que le pape célébrera dans ce cadre prestigieux.

Premier pape de l'histoire à appartenir à l'Institut de France, Benoît XVI rencontrera ses collègues de l'Académie des Sciences morales et politiques.

Le pape se rendra ensuite à Lourdes dans le cadre du 150e anniversaire des apparitions de la Sainte Vierge à Bernadette Subirous.

Pour plus de détails sur le programme, voir le site le pape à Paris.

mardi 9 septembre 2008

L'annonce de la verite (3)

L'annonce de la vérité (3)

« Le soleil enveloppe de lumière tout ce qu’il touche : Seigneur, remplis-moi de ta clarté, divinise-moi » (saint Josémaria, Sillon, n° 273). La lumière de Dieu, d'un Dieu qui se présente lui-même comme la Lumière du monde, « la vraie, celle qui éclaire tout homme » (Jean 1, 9). Je renvoie ici à ce que j'ai écrit de cette Lumière. Si nous adhérons à la Vérité, nous sommes enveloppés de cette lumière, nous devenons nous-mêmes une lumière qui fait briller la Vérité aux yeux de nos semblables (cf. Matthieu 5, 16 : que « votre lumière brille (lire la suite) devant les hommes, afin que, voyant vos bonnes œuvres, ils glorifient votre Père qui est dans les cieux »). « Le soleil enveloppe de lumière tout ce qu’il touche : Seigneur, remplis-moi de ta clarté, divinise-moi ; que je m’identifie à ton adorable Volonté, pour me transformer en l’instrument que tu désires… » (saint Josémaria, Ibid.).
Oui, le Seigneur veut se servir de nous, car, s'il a réalisé notre Rédemption une fois pour toutes, ses fruits doivent s'appliquer dans le temps dans lequel s'inscrit notre vie. « Écoute l'Apôtre recommander : Proclame la parole, insiste à temps et à contretemps (2 Tm 4, 2). À qui à temps ? À qui à contretemps ? À temps à ceux qui le veulent ; à contretemps à ceux qui ne le veulent pas » (saint Augustin, Sermon 46, sur les pasteurs, n° 14.). À cela, la « divinisation » progressive de notre vie est une condition sine qua non. Précisément pour agir au nom du Christ, pour disparaître devant lui : « Il faut qu'il croisse, et moi, que je diminue » (Jean 3, 30). Cette divinisation conduit à n'avoir d'autre volonté que celle du Christ, à dire avec lui : « Ma nourriture est de faire la volonté de celui qui m'a envoyé » (Jean 4, 34).
L'apôtre doit s'identifier au Christ, se faire humble comme lui. « Donne-moi ta folie d’humiliation : celle qui t’a conduit à naître dans la pauvreté, à faire un travail sans éclat, à mourir dans l’infamie, cloué sur un morceau de bois, à t’anéantir dans le tabernacle. — Que je me connaisse : que je me connaisse et que je te connaisse. Ainsi jamais je ne perdrai de vue mon néant » (saint Josémaria, Ibid.). C'est à cette condition qu'il est vraiment pêcheur d'homme comme Jésus-Christ qualifie saint Pierre au moment où il l'appelle à le suivre (cf. Luc 5, 10). « Dans la mission de pêcheur d’hommes, à la suite du Christ, il faut tirer les hommes hors de l’océan salé de toutes les aliénations vers la terre de la vie, vers la lumière de Dieu. (...) Il n’y a rien de plus beau que de le connaître et de communiquer aux autres l’amitié avec lui. La tâche du pasteur, du pêcheur d’hommes, peut souvent apparaître pénible. Mais elle est belle et grande, parce qu’en définitive elle est un service rendu à la joie, à la joie de Dieu qui veut faire son entrée dans le monde » (Benoît XVI, Homélie, 24 avril 2005).

(fin)

lundi 8 septembre 2008

8 septembre : la Nativite de Marie

8 septembre : la Nativité de Marie

En ce jour où l'Église fête la naissance de la Bienheureuse Vierge Marie (sa « Nativité »), la liturgie propose à notre réflexion des considérations de saint André de Crète, prédicateur et poète byzantin, né à Damas vers 660. Vers 692, il devint archevêque de Gortyne, en Crète. Il mourut vers 740, laissant, notamment, vingt-trois célèbres sermons.

Voici donc un extrait de celui qu'il a prononcé en l'honneur de la Nativité de la Sainte Mère de Dieu :

« C'est maintenant que la Vierge vient de naître, (lire la suite) qu'elle est allaitée, qu'elle se forme, qu'elle se prépare à être la Mère du Roi universel de tous les siècles. (...) C'est alors que nous recevons du Verbe un double bienfait : il nous conduit à la Vérité, et il nous détache de la vie d'esclavage sous la lettre de la loi. De quelle manière, par quelle voie ? Sans aucun doute, parce que l'ombre s'éloigne à l'avènement de la lumière, parce que la grâce subsitue la liberté à la lettre. La fête que nous célébrons se trouve à cette frontière, car elle fait se rejoindre la vérité avec les images qui la préfigurent, puisqu'elle substitue le nouveau à l'ancien. (...)
Que toute la création chante et danse, qu'elle contribue de son mieux à la joie de ce jour. Que le ciel et la terre forment aujourd'hui une seule assemblée. Que tout ce qui est dans le monde s'unisse dans le même concert de fête. Aujourd'hui, en effet, s'élève le sanctuaire créé où résidera le Créateur de l'univers ; et une créature, par cette disposition toute nouvelle, est préparée pour offrir au Créateur une demeure cachée. »

dimanche 7 septembre 2008

L'annonce de la verite (2)

L'annonce de la vérité (2)

Dans l'Église, les fidèles qui ont été ordonnés évêques et prêtres exercent cette mission avec autorité, in nomine Ecclesiae, au nom de l'Église, qu'ils engagent par leur enseignement. C'est pourquoi tout fidèle doit apporter une adhésion « de foi divine et catholique » à « tout ce qui est contenu dans la parole de Dieu écrite ou transmise par la tradition, c'est-à-dire dans l'unique dépôt de la foi confié à l'Église, et qui est en même temps proposé (lire la suite) comme divinement révélé » (Code de droit canonique, canon 750). Mais ils doivent aussi une « soumission religieuse de l'intelligence et de la volonté », extérieure et intérieure, aux autres vérités, connexes aux vérités de foi (Ibid., canon 752). Cela paraît simple à comprendre, même s'il ne manque pas de gens prêts d'entrée de jeu à contester les déclarations d'évêques ou de conférences d'évêques. C'est simple à comprendre parce que la vérité enseignée, du moment qu'elle est une vérité, partie de la Vérité qui est Dieu (cf. Jean 14, 6), ne peut qu'être admise. Qu'elle soit de foi ou non, c'est toujours une parcelle de la vérité. Elle ne supporte pas la contradiction. Elle peut, certes, être mieux explicitée, rendue plus compréhensible, présentée de façon à être bien comprise par l'esprit contemporain. Mais la vérité est la vérité. On ne voit pas au nom de quel principe un baptisé pourrait la rejeter ou la discuter : cela reviendrait à rejeter Dieu lui-même. Cette remarque prend tout sons sens quand elle est appliquée à l'enseignement de l'Église en matière morale. Une morale qui est universelle, c'est-à-dire la même pour tous les hommes, de toutes les époques et de tous les pays, car venant non des hommes, mais de Dieu.
Nous voyons à quel point l'humilité est indispensable pour s'effacer devant Dieu et le laisser parler en se servant de nous comme d'un relais, d'un haut-parleur. « Ma doctrine n'est pas de moi, mais de celui qui m'a envoyé » (Jean 7, 16). Si Jésus, qui est le Verbe de Dieu, peut s'exprimer ainsi, à combien plus forte raison nous, qui ne sommes que ses créatures.

(à suivre...)

samedi 6 septembre 2008

L'annonce de la verite (1)

L'annonce de la vérité (1)

« Mon bon Jésus, puisque je dois être apôtre, il est nécessaire que tu me rendes très humble » (saint Josémaria, Sillon, n° 273). Pourquoi une telle affirmation ? Parce que, comme l'étimologie l'indique, l'apôtre est un envoyé. Être apôtre, c'est donc être envoyé par le Christ auprès des hommes pour poursuivre sa mission évangélisatrice, l'annonce de la Bonne Nouvelle du salut. (lire la suite) Jésus a lui-même choisi douze de ses disciples auxquels il « donna le nom d'apôtres » (Luc 6, 13) et, avant de remonter auprès de son Père, il leur a dit : « Allez donc, enseignez toutes les nations, les baptisant au nom du Père, du Fil et du Saint-Esprit, leur apprenant à observer tout ce que je vous ai commandé » (Matthieu 28, 19-20).
L'apôtre ne parle donc pas en son propre nom, mais au nom de celui qui l'envoie. Nous parlons in nomine Domini, au nom du Seigneur Dieu qui appelle chacun à faire de l'apostolat, comme le concile Vatican II l'a souligné fort opportunément : « L'apostolat des laïcs, en effet, ne peut jamais manquer à l'Église car il est une conséquence de leur vocation chrétienne. L'Écriture elle-même montre parfaitement (voir Actes 11, 19-21 ; 18, 26 ; Romains 16, 1-16 ; Philippiens 4, 3) combien cette activité se manifesta spontanément aux premiers jours de l'Église et combien elle fut féconde » (décret Apostolicam actuositatem, n° 1). « Les chrétiens connaissaient, depuis le premier moment, leur obligation d'annoncer la foi à tous les hommes. Ils voyaient dans la foi un bien qui ne leur appartenait pas de façon exclusive, mais auquel tous les hommes avaient droit. Ils n'auraient pas été fidèles à leur mission s'ils n'avaient pas porté ce qu'ils avaient reçu jusqu'aux confins de la terre. (...) La mission n'était pas envisagée comme l'extension de la sphère du pouvoir du christianisme, mais comme un devoir de transmission d'un bien nécessaire à tous » (J. Ratzinger, Foi, vérité, tolérance, Paris, 2005, p. 55).

(à suivre...)

vendredi 5 septembre 2008

Le lever de soleil (5)

Le lever de soleil (5)

Chacun s'ébrouait
Et reprenait place
Après s'être discrètement éclipsé

Des arbres sortaient de l'ombre
L'air de dire « me voici »
Tâchant de pas faire remarquer
Qu'ils avaient déserté leur place
Un léger friselis faisait frémir les feuillages
Des arbres échevelés
Recevaient avec reconnaissance
Le poudroiement de la lumière
Qui faisait leur toilette

Des lambeaux de lumière encore froide
Venaient frapper le flanc des massifs
Pour les tirer de leurs rêves
L'horizon se constella de monts
Formant une muraille inégale
Aux merlons végétaux

jeudi 4 septembre 2008

Le lever de soleil (4)

Le lever de soleil (4)

Au réveil
Une cruche de terre cuite
Vernissée de bleu foncé
Suintait de goutelettes bienfaisantes
À elles seules
Elles étaient toute une joie

Une main prévenante
L'avait déposée là
Nuitemment en catimini
Ainsi qu'une milliasse
Et une grosse miche de pain
Ce bon pain campagnard
Qui sent l'odeur des champs
Conserve l'éclat du soleil
Craque sous les dents comme une amande salutaire
Ce pain qu'on ne coupe qu'avec le coutelas de route

Qui est venu
Qui est passé
Pas de traces de pas
Ni d'herbes foulées
Ni de branchages brisés
Honneur à cette provende

mercredi 3 septembre 2008

Le lever de soleil (3)

Le lever de soleil (3)

Ne serait-ce que des rais de lumière
Quasi imperceptibles
Commençaient à se frayer un chemin
Parmi les nuages
Qui ne demandaient qu'à disparaître
Ils éprouvaient toujours quelque honte
D'être pris pour des trouble-fête
Bien que conscients d'être indispensables
Pour que la terre soit féconde

Mais aujourd'hui ils étaient d'accord
Pour s'effacer
Se laisse percer à mort
Par les dards enflammés d'Hélios

mardi 2 septembre 2008

Le lever de soleil (2)

Le lever de soleil (2)

Le froid mordait encore
Le paysage camouflait jalousement ses contours
Les escarmouches par le vent livrées
Aux ramages avertis
Avaient cessé

L'heure sonnait pour chacun
D'étaler ses atours
De rivaliser d'éclats
De scintillements
D'exposer ses riches parures

Le silence régnait
Les oiseaux eux-mêmes
Bénéficiaient d'un dernier moment de repos
La nature vivait comme « en-dedans »
Sans bruit
Mais elle vivait

lundi 1 septembre 2008

Le Lever du soleil (1)

Le Lever du soleil (1)

Le soleil s'était levé tôt
Sans rien dire
Il s'était manifesté presque timidement
Seule apparaissait d'abord
Une légère lueur
N'osant remplir d'un coup le firmament
Comme si ç'eût été lui faire violence

Il n'ignorait pas
Qu'il devait pour cela
Éteindre les étoiles
L'une après l'autre
Éclipser aussi la lune
Cette sorte de sœur ennemie
Qui semblait toujours se détourner de lui
Quand il cherchait à la rejoindre
Il n'y pouvait mais
En dépit de ses efforts