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dimanche 30 août 2009

Marie et l'Église (1)

Marie et l'Église (1)

La maternité spirituelle de Marie ne s'exerce pas uniquement à l'égard des hommes pris un un par un. Elle n'existe comme telle que parce que Marie est Mère de l'Église. Au Calvaire s'accomplit la promesse du protévangile (Genèse 3, 15). « De fait, par sa mort rédemptrice, Jésus- Christ vainc à sa racine même le mal du péché et de la mort. Il est significatif que, s'adressant à sa Mère du haut de la Croix, il l'appelle « femme » et lui dit : « Femme, voici ton fils. » D'ailleurs, il avait aussi employé le même mot pour s'adresser à elle à Cana (cf. Jean 2, 4). Comment douter qu'ici spécialement, sur le Golgotha, cette parole n'atteigne la profondeur (lire la suite) du mystère de Marie, en faisant ressortir la place unique qu'elle a dans toute l'économie du salut ? Comme l'enseigne le Concile, avec Marie, « la fille de Sion par excellence, après la longue attente de la promesse, s'accomplissent les temps et s'instaure l'économie nouvelle, lorsque le Fils de Dieu prit d'elle la nature humaine pour libérer l'homme du péché par les mystères de sa chair » (Concile Vatican II, constitution dogmatique Lumen Gentium, n° 55). Les paroles que Jésus prononce du haut de la Croix signifient que la maternité de sa Mère trouve un «nouveau» prolongement dans l'Église et par l'Église symbolisée et représentée par Jean. Ainsi celle qui, «pleine de grâce», a été introduite dans le mystère du Christ pour être sa Mère, c'est-à-dire la Sainte Mère de Dieu, demeure dans ce mystère par l'Église comme «la femme» que désignent le livre de la Genèse (3, 15) au commencement, et l'Apocalypse (12, 1) à la fin de l'histoire du salut. Selon le dessein éternel de la Providence, la maternité divine de Marie doit s'étendre à l'Église, comme le montrent les affirmations de la Tradition, pour lesquelles la maternité de Marie à l'égard de l'Église est le reflet et le prolongement de sa maternité à l'égard du Fils de Dieu (saint Léon le Grand, Tractatus 26 de natale Domini 2) » (Jean-Paul II, encyclique Redemptoris Mater, n° 24).
Tertullien (v. 156-v. 220) est le premier à faire un rapprochement entre la Vierge Marie et l'Église : « La même Bonté, pour que rien ne lui manquât, songea à donner à l'homme une aide : il n'est pas bon que l'homme soit seul ! Elle savait que la « Femme », en Marie et ensuite en l'Église, serait bienfaisante pour l'humanité » (Contre les Valentiniens 2, 4). Dans des sermons sur le Cantique des cantiques, saint Bernard montre l'époux et l'épouse comme ne faisant qu'une seule chair. Marie « est donc l'Église tout autant que la Mère de l'Église, parce qu'en elle le Verbe de Dieu a pris chair et a pu entrer en communion avec le genre humain » (Michel Viot, Le Vrai et le faux, Paris, 2009).

(à suivre...)

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