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samedi 20 avril 2013

Voir Dieu (2)

Voir Dieu (2)

omme saint Paul l’écrira : « Vous avez appris de nous comment vous devez vous conduire pour plaire à Dieu, et c’est ainsi que vous vous conduisez, mais faites encore plus ! » (1 Thessaloniciens 4, 1). Autrement dit, ayez de l’ambition surnaturelle. Ne vous contentez pas d’une vie spirituelle rachitique ou étriquée. Vous plaisez à Dieu comme Moïse, mais, comme Moïse, demandez plus encore, l’impossible même. Et Moïse obtient ce qui n’a été accordé à nul autre, avant que Jésus ne nous transfigure… « Que dirons-nous de cette parole adressée à Moïse : ‘L’homme ne peut me voir et vivre’ ? La vision de « l’Être » tue ceux qui le regardent : non pas par la colère de cet Être, mais par la véhémence de sa splendeur » (saint Éphrem, Sermo de Deo nostro), splendeur telle « qu’aucun foulon sur la terre ne pourrait blanchir ainsi » (Marc 9, 3). C’est pourquoi donc l’Être, « par pur amour, donne à Moïse de voir sa Gloire, (lire la suite) mais, par le même grand amour, l’empêche de le voir. […] Dieu, dans son grand amour, voulut que le regard de Moïse se dirigeât vers le rayon béatifique de sa Gloire, mais ne voulut pas que les yeux de Moïse fussent aveuglés par le choc de ces mêmes rayons. C’est ainsi que Moïse vit et ne vit pas. Dans la mesure où il vit, son humilité fut comblée ; dans la mesure où il ne vit pas, ses yeux infirmes ne furent pas éteints » (saint Éphrem, Sermo de Deo nostro). « Je vois que dans son âme brûlante grandissait un amour obsédant de la Beauté première, et son espérance l’attirait toujours vers le beau entrevu avec celui qui se présentait à un degré le plus haut. Ce qu’il voyait toujours, enflammait en lui le désir de ce qui restait caché » (saint Grégoire de Nysse, Vie de Moïse). Ce désir que l’auteur de sa vie exprime à plusieurs reprises, notamment lorsqu’il manifeste son aspiration la plus profonde : vultum Domine requiram, « je cherche ta face, Seigneur. Ne me cache pas ton visage » (Psaume 26, 8-9). « Moïse demande à jouir de la souveraine Beauté, non plus dans un miroir ni des reflets, mais ‘que je voie ton visage !’ Et Dieu, par cela même qu’il refuse, donne ce qui est demandé : car, en quelques mots, il découvre la connaissance sur l’abîme » (saint Grégoire de Nysse, Vie de Moïse).Il montre qu’il habite « des régions inaccessibles » à l’homme et que celui-ci n’est pas encore digne, dans sa condition de viator, de pèlerin en marche vers la patrie céleste, de comparaître en sa présence. La vision de Dieu en face à face interviendra quand il nous appellera à lui, au moment qu’il a choisi de toute éternité, et qui accomplira notre eschatologie personnelle. Le moment de notre trépas à ce monde pour passer à l’autre, aboutir à un état qui sera fidèlement celui que nous aurons décidé, élaboré tout au long des années qu’il nous est donné de vivre ici-bas, en travaillant (cf. Genèse 2, 15) en faisant fructifier les talents reçus (cf. Matthieu 25, 14-30). (à suivre…)

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