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mercredi 5 décembre 2007

Arrets sur christianisme (6)

Arrêts sur christianisme (6)

Je voudrais encore une fois remercier pour la contribution exprimée ici à propos du christocentrisme, de la nécessité que notre foi soit toujours nourrie par la rencontre personnelle avec le Christ, par une amitié personnelle avec Jésus. Romano Guardini, il y a soixante-ans, a dit à juste titre que l'essence du christianisme n'est pas une idée, mais une Personne. De grands théologiens avaient tenté de décrire les idées essentielles constitutives du christianisme. Mais le christianisme qu'ils avaient décrit apparaissait à la fin comme quelque chose de non convaincant. Car le christianisme est tout (lire la suite) d'abord un Événement, une Personne. Et dans la Personne, nous trouvons ensuite la richesse des contenus. Cela est important.
Il me semble que nous trouvons ici également une réponse à une difficulté que l'on entend souvent aujourd'hui à propos du caractère missionnaire de l'Église. De nombreuses personnes nous manifestent la tentation de penser ainsi à l'égard des autres : « Mais pourquoi ne les laissons-nous pas en paix ? Ils ont leur authenticité, leur vérité. Nous avons la nôtre. Coexistons donc pacifiquement, laissant chacun comme il est, afin qu'il recherche de la meilleure façon possible son authenticité. » Mais comment la propre authenticité peut-elle être trouvée si, dans la profondeur de notre cœur, il y a l'attente de Jésus et que la véritable authenticité de chacun se trouve précisément dans la communion avec le Christ, et pas sans le Christ ? Autrement dit : si nous avons trouvé le Seigneur et si, pour nous, Il est la lumière et la joie de la vie, sommes-nous sûrs qu'à une autre personne qui n'a pas trouvé le Christ ne manque pas une chose essentielle et que cela ne soit pas notre devoir de lui offrir cette réalité essentielle ? Laissons ensuite à la direction de l'Esprit Saint et à la liberté de chacun ce qui arrivera. Mais si nous sommes convaincus et avons fait l'expérience du fait que, sans le Christ, la vie est incomplète, qu'une réalité manque, la réalité fondamentale, nous devons également être convaincus que nous ne faisons tort à personne si nous lui montrons le Christ et si nous lui offrons la possibilité de trouver ainsi sa véritable authenticité, la joie d'avoir trouvé la vie.

Benoît XVI, Au clergé de Rome, 13 mai 2005.

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