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samedi 1 décembre 2007

La fraternite

La fraternité

« Un frère aidé par son frère est comme une ville forte » (Proverbes 18, 19). Cette sentence du Livre des Proverbes renferme une grande vérité, à la fois humaine et surnaturelle. Dans une famille il est logique que les membres s'aident les uns les autres. Ce ne sont pas toujours les mêmes qui aident, car les qualités ne sont pas identiques chez tous. Le chemin que nous devons parcourir chaque jour n'est pas le même non plus. L'enthousiasme fait parfois place à la lassitude. Ce que l'on réalisait sans problème devient tout à coup difficile à assumer. Nous perdons le goût pour certaines choses qui nous plaisaient (lire la suite) jusque là. Les sollicitations et les tentations du monde dans lequel nous vivons évoluent. Celui qui est en forme sert alors de soutien, d'étai à celui qui traîne la jambe. Ce n'est pas une question d'âge, mais de forme spirituelle. Un plus jeune peut très bien aider son aîné, donner un conseil opportun, montrer discrètement l'exemple. « Frater qui adiuvatur a fratre quasi civitas firma : le frère aidé par son frère est comme une ville forte. — Réfléchis un instant, et décide-toi à vivre la fraternité que je ne cesse de te recommander » (saint Josémaria, Chemin, n° 460).
Une pratique, qui remonte à l'Évangile, à la prédication de Jésus-Christ, va dans ce sens : la correction fraternelle. « S'il arrive à ton frère de pécher contre toi, va le reprendre en tête-à-tête, entre vous. S'il técoute, tu auras gagné ton frère. S'il ne técoute pas, prends encore avec toi une ou deux personnes, afin que toute l'affaire soit réglée sur la parole de deux ou trois témoins » (Matthieu 18, 15-16). Il ne s'agit pas d'humilier ni de faire la leçon. Saint Paul nous invite à dire la vérité avec douceur, veritatem facientes in caritate (Éphésiens 4, 15). Une chose est l'erreur, une autre la personne qui la commet. Nous ne pouvons pas transiger avec la vérité et dire ou laisser croire que ce qui est mal est bon, que ce qui est faux est vrai. Nous pourrions le donner à penser en nous abstenant d'intervenir. « Que ta parole soit : Oui, oui ; non, non ! Le surplus vient du Malin » (Matthieu 5, 37). Du diable, non de Dieu.
La vérité, elle, vient de Dieu : Dieu « est la Vérité » (Jean 14, 6). C'est précisément pour cela qu'elle n'est pas négociable. Et que la vérité reste la vérité indépendamment des modes, des évolutions culturelles ou de la dépravation des mœurs.
Par la correction fraternelle, nous disons à celui chez qui nous avons constaté une erreur dans le jugement ou le comportement ce qu'il aurait dû dire ou faire. Nous le lui disons loyalement, en face, mais aussi avec beaucoup de délicatesse. D'ordinaire, l'intéressé n'est pas conscient de son erreur ou de son omission. Il s'agit que notre correction l'aide, non qu'elle le décourage. « Aimer les âmes pour l'amour de Dieu voilà qui nous permet d'aimer tout le monde et de comprendre, d'excuser, de pardonner... Notre amour doit être capable de couvrir la multitude des déficiences et des misères humaines. Nous devons avoir une charité merveilleuse, « veritatem facientes in caritate », et défendre la vérité sans blesser » (saint Josémaria, Forge, n° 559).
Si l'on peut compter sur nous, et si nous pouvons compter sur les autres, alors nous avançons sicut acies castrorum ordinata (Cantique des cantiques 6, 4), « comme une armée rangée en ordre de bataille ». Nous avançons ensemble sur le chemin de la sainteté. Celui qui était sur le point de tomber est rattrapé ; il se sent épaulé, soutenu, porté même s'il le faut. Nous accomplissons cette grande œuvre de charité dont parle l'Apôtre : « Portez les fardeaux les uns des autres : par là vous accomplissez la loi du Christ » (Galates 6, 2).

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