La filiation divine (1)
La filiation divine (1)
« Lorsque est venue la plénitude des temps, Dieu a envoyé son Fils, formé d'une femme, né sous la Loi, pour affranchir ceux qui sont sous la Loi, afin de nous conférer l'adoption. Et parce que vous êtes fils, Dieu a envoyé dans vos cœurs l'Esprit de son Fils, lequel cri : Abba ! Père ! » (Galates 4, 4-6). Je reviens sur cette grande réalité de la filiation divine, car elle est absolument merveilleuse et caractérise le croyant, celui qui se laisse saisir par Dieu : (lire la suite) « Tu m'as séduit, et je me suis laissé séduire » (Jérémie 20, 7).Dans ce passage de l'épître aux Galates saint Paul souligne l'intervention des trois Personnes divines : le Père qui envoie son Fils unique, Jésus-Christ ; celui-ci, qui s'incarne et devient un homme comme nous ; l'Esprit Saint, qui vit dans notre âme et nous porte à manifester notre joie d'être enfant du Père dans le Fils, notre frère aîné. Saint Paul fait aussi allusion à la « femme », à Marie, véritable Mère du Fils de Dieu, qui nous engendre à la vie surnaturelle puisqu'elle est la médiatrice de toutes les grâces.
Telle est la condition sublime et enviable du baptisé. Mais ce cadeau de Dieu est aussi un appel à la responsabilité. Devenus enfants de Dieu, nous ne pouvons pas nous comporter n'importe comment, comme des animaux ou même, comme nous le voyons chez tant de nos semblables, pire que des animaux qui, eux, sont dépourvus d'intelligence et de volonté et ne peuvent donc pas agir consciemment.
« Il n'y a qu'une maladie mortelle, une seule erreur funeste : accepter la défaite, ne pas savoir lutter selon l'esprit des enfants de Dieu. Si cet effort personnel fait défaut, l'âme s'engourdit et se paralyse dans la solitude, et elle devient incapable de donner du fruit... Dans cette situation de lâcheté, la créature oblige Notre-Seigneur à prononcer ces paroles qu'Il entendit du paralytique, au bord de la piscine de Siloé : « Hominem non habeo ! » — je n'ai personne ! — Quelle honte si Jésus ne trouvait pas en toi l'homme, la femme qu'Il attendait ! » (saint Josémaria, Forge, n° 168). Quelle honte... Parce que le fait que Dieu, en la personne de son Fils, ait voulu payer le prix fort pour nous rétablir dans son Amour est déjà suffisamment impressionnant pour que nous prenions notre condition au sérieux. Mais aussi parce que tout péché, et a fortiori toute situation de péché dont on ne veut pas sortir parce que l'on ne veut pas se reconnaître pécheur et faire la démarche d'humilité de demander pardon à Dieu dans le sacrement de la réconciliation (alors que l'on se vante sans rougir de toutes ses turpitudes auprès de ses amis, quitte à en rajouter, tant il semble que le vice exerce un pouvoir fascinant !), est une véritable honte, une atteinte à la majesté divine, une ingratitude incompréhensible.
(à suivre...)
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