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vendredi 20 janvier 2012

Désirs de sainteté (3)


Désirs de sainteté (3)

« Homme, si le Paradis n’est pas d’abord en toi, tu n’y entreras jamais. Dieu n’apprécie point le bien que tu fais, mais la façon dont tu le fais, il ne regarde pas le fruit mais seulement le noyau et la racine » (Angelus Silesius, Le voyageur chérubinique). « J’ai de l’ambition, mais plus noble et plus belle », répond Polyeucte à Pauline. C’est vrai du chrétien conséquent avec les engagements de son baptême. « L’homme sanctifié, lavé de ses péchés, recréé par la grâce, s’avance vers lui [Dieu], aspirant à la plus intime union. Il parcourt successivement les cinq degrés qui sont : le serviteur, l’ami, le fils, le fiancé et l’époux. Quelles vertus lui permettront d’atteindre ces diverses étapes, sinon l’amour avant tout ? [… Il faut] être enceint de Dieu » (Marcel Brion, « Angelus Silesius : Le voyageur chérubinique », Orplid ou Une certaine idée de l’Allemagne, Paris, Klinsieck, Cahier Marcel Brion (IV), 2002, p. 11-12). (lire la suite)
Notre suite du Christ n’est pas pure apparence, quelque chose de superficiel ou de surfait. « Suivre le Christ ne peut être une imitation extérieure, parce que cela concerne l’homme dans son intimité profonde. Être disciple de Jésus veut dire être rendus conformes à lui (…), et ainsi le disciple est assimilé au Seigneur et lui est configuré » (Jean-Paul II, encyclique Veritatis splendor, n° 21). Nous devenons ce que nous voulons être. « Le ciel est en toi et aussi le tourment de l’enfer. Ce que tu veux et ce que tu choisis, tu l’auras partout » (Angelus Silesius, Le voyageur chérubinique).
Dans la vie courante, nous constatons souvent que les gens se grandissent, murissent en présence des difficultés qu’ils rencontrent et des épreuves qu’ils traversent. Il doit en aller de même dans la vie spirituelle. C’est le Christ que nous cherchons activement, avec insistance. Et nous, nous nous efforçons d’être saints parce que nous pensons à tant d’hommes et de femmes qu’il nous faut approcher de Dieu, à tant d’hommes et de femmes dont la sainteté et le bonheur éternel dépendent en partie de notre générosité. « C’est pour eux que je me sanctifie » (Jean 17, 19). Nous devons être un saint qui s’ignore, qui ne se prend pas pour un saint, mais qui cherche de toutes ses forces la perfection : qui entend être le meilleur, parce que c’est cela être saint. « Les personnes ne se laissent plus convaincre par notre prédication, mais face à la sainteté, elles croient encore, elles s’agenouillent encore, elles prient encore. Si un saint passe, qu’il soit vivant ou mort, tous accourent. (…) Le diable n’a pas peur de nos terrains de sport, de nos cinémas, il a peur de notre sainteté. Soyez saints ! » (bienheureux card. Schuster). Car, comme le disait déjà saint Grégoire le Grand, « quand quelqu’un s’attache à un saint, l’assiduité à le regarder, l’avantage de sa parole, l’exemple de ses actes lui valent de s’enflammer d’amour pour la vérité, de fuir les ténèbres de ses péchés, de s’embraser du désir de la lumière, et de brûler déjà de l’amour véritable, lui qui gisait jusque-là dans l’iniquité, tout froid, mort » (Homélies sur Ézéquiel 5, 6).

(à suivre…)

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