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samedi 22 juin 2013

Évangile, porte du salut (4)

Évangile, porte du salut (4)

Nous apprenons par là la « sagesse de la Croix » (cf. 1 Corinthiens 2, 2-5). L’Apôtre rabâche que nous, « nous prêchons un Christ mis en Croix, scandale pour les Juifs et folie pour les païens » (1 Corinthiens 1, 23), mais hors duquel il n’existe pas de salut. Partant de cet événement fondateur de la mort et de la Résurrection du Christ, il nous découvre la vraie dimension – la verticalité – de la souffrance humaine : « Maintenant je me réjouis de souffrir pour vous et ce qui manque aux tribulations du Christ, je le complète dans ma chair au profit de son corps qui est l’Église » (Colossiens 1, 24) ; et ces tribulations qu’il endure avec tant de joie, « sont votre gloire », tient-il à préciser (Éphésiens 3, 13). Comment nous en inquiéter ou les craindre, alors que nous savons par expérience vitale que »le Dieu de toute consolation […] nous console dans toutes nos afflictions » (2 Corinthiens 1, 3-4) et ce, pas uniquement en vue de nous procurer la paix intérieure que les événements ne sauraient troubler, mais aussi « afin que nous puissions, grâce à la consolation que nous recevons de Dieu, consoler ceux qui sont affligés en quoi que ce soit » (2 Corinthiens 1, 4). (lire la suite) Nous pouvons ainsi porter aux autres le salut dont nous bénéficions nous-mêmes. Et leur faire comprendre que le vrai repos se trouve en Dieu et que c’est en portant notre croix de tous les jours que nous pouvons nous reposer effectivement en Dieu. « Venez à moi, vous tous qui peinez et ployez sous le fardeau : c’est moi qui vous soulagerai – je suis le seul en mesure de le faire, car j’ai porté cette Croix pour vous. Prenez sur vous mon joug et mettez-vous à mon école : je suis doux et humble de cœur ; et vous trouverez le soulagement pour votre être, car mon joug est agréable et mon fardeau léger » (Matthieu 11, 28-30). Le Seigneur recadre la question en la ramenant à l’essentiel : l’union à sa Croix, ce qui revient à dire notre union avec lui, étant donné que nous le trouvons sur la Croix. Ainsi, « celui qui aura perdu sa vie à cause de moi la trouvera » (Matthieu 10, 39). Autrement dit, il cessera de mener une existence purement mondaine, il décollera de l’horizontalité pour s’élever aux hauteurs de l’Amour de Dieu, dont il fera l’expérience, et, en Jésus-Christ, il trouvera la vraie vie, il sera absorbé par elle. Il comprendra toute la profondeur de l’affirmation de Simon-Pierre : « Seigneur, à qui irions-nous – c’est-à-dire à qui d’autre que toi ? Tu as les paroles de la vie éternelle » (Jean 6, 68). Pour bien des hommes, « le dieu, c’est le ventre ; et ils mettent leur gloire dans ce qui est leur honte, n’ayant de sentiments que pour les choses de la terre. Mais pour nous, notre conversation est dans les cieux » (Philippiens 3, 19-20). Ce qui ouvre de toutes autres perspectives, permettant, encore une fois, d’élever le regard au-dessus des contingences terrestres et d’être introduit dans l’orbite de Dieu. Tel est donc le fruit d’une vie de renoncement joyeusement assumée pour imiter le Christ, que « si nous sommes morts avec lui, nous vivrons aussi avec lui » (2 Timothée 2, 11), « car si nous sommes devenus un avec lui par une croix semblable à la sienne nous le serons aussi par une résurrection semblable à la sienne » (Romains 6, 5). « Pour lui, le Christ, je me suis désavantagé de tout […] pour le connaître, lui et les effets de sa résurrection et pour participer à ses souffrances, lui devenant semblable dans la mort, avec l’espoir de parvenir à la résurrection d’entre les morts » (Philippiens 3, 9-11). (fin)

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