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jeudi 12 décembre 2013

Arrêt sur christianisme (82)

Arrêt sur christianisme (82)

[le Christ] ‘n’est pas venu pour détruire la Croix, mais pour s’étendre dessus. De tous les privilèges spécifiques de l’humanité, c’est celui-là que Dieu a choisi pour lui-même’ (P. Claudel, Dialogues sur la souffrance). Voilà donc ce que découvrent de Dieu tous ceux qui acceptent la confiance crucifiée. C’est que le Verbe de Dieu qui s’est fait chair s’est mis personnellement au cœur de la douleur. Qu’au moment où dans la personne du Christ s’est réalisée l’union fantastique de Dieu et de la douleur, toute la réalité de la douleur, toute la réalité de la douleur et du mal était épuisée par Dieu. Et que ‘celui qui s’est fait malédiction pour nous’ l’avait fait par amour. Que la puissance de souffrir est en nous la même que la puissance d’aimer : nous le savions, mais que la crucifixion de Jésus et des croyants et de tous ceux qui choisissent la confiance, et qui nous paraît chose tellement inacceptable, était la crucifixion même de Dieu, que c’était son secret, qu’il est lui-même crucifié par le mal : voilà la nouveauté radicale, voilà la bouleversante nouveauté du christianisme. À tous ceux qui acceptent la confiance, Dieu se dévoile comme le premier crucifié et plus crucifié qu’eux encore dans le mal. ‘L’Agneau qui se laisse mener à la boucherie sans se défendre’ : ce n’est pas seulement Jésus, c’est Dieu lui-même que Jésus est en personne. L’obscurité est plus grande que jamais, mais nous savons que la lumière n’est donnée qu’à ceux qui vont jusque-là. B. Bro, Le pouvoir du mal. 3. Le Dieu crucifié, Paris, Éditions Bayard-Presse, 1976, p. 16-17.

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