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vendredi 8 août 2014

Pain et Parole (3)

Pain et Parole (3)

De sorte que nous arrivons progressivement à l’identification avec Dieu que l’Apôtre avait atteint : « Ce n’est plus moi qui vis, c’est que le Christ qui vit en moi » (Galates 2, 20). Et que nous puissions dire à notre Seigneur : « Ma nourriture, c’est de faire la volonté de celui qui m’a envoyé » (Jean 3, 34). « Je pense que l’Évangile est le Corps du Christ ; je pense que les Saintes Écritures sont son enseignement. Et quand il dit : « Si vous ne mangez pas la chair du Fils de l’homme, et si vous ne buvez pas son sang » (Jean 6, 53), ses paroles se réfèrent au Mystère [eucharistique], toutefois, le Corps et le Sang du Christ sont vraiment la Parole de l’Écriture, c’est l’enseignement de Dieu. (lire la suite) Quand nous nous référons au Mystère et qu’une miette de pain tombe, nous nous sentons perdus. Et quand nous écoutons la Parole de Dieu, c’est la Parole de Dieu et le Corps et le Sang du Christ qui tombent dans nos oreilles » (saint Jérôme, In Psalmum 147). C’est une nourriture qui rassasie sans rassasier, une Parole toujours nouvelle : « Le pain qui refait les forces sans s’épuiser lui-même, le pain qui peut être mangé mais ne peut être consommé » (saint Augustin, Sermon 130, 2). Nous nous rappelons ce cri du cœur de Pierre : « Seigneur, à qui irions-nous ? Tu as les paroles de la vie éternelle » (Jean 6, 68). T’écouter, te parler, c’est déjà avoir la vie éternelle. « Le grand mal de notre époque est que l’on ne va pas vers Jésus comme vers notre sauveur et notre Dieu. L’amour pour Dieu qui n’est pas centré sur le saint sacrement de l’Eucharistie s’éteindra comme un bûcher qui n’est pas alimenté. Il faut retourner à la source, à Jésus ; non seulement à Jésus venu sur terre et glorifié dans le ciel, mais aussi et surtout à Jésus qui est toujours parmi nous dans l’Eucharistie » (saint Pierre Julien Eymard). Notre monde conspire contre cette écoute de Dieu, car il centre l’homme sur lui-même, il l’enferme dans un monde artificiel et bruyant. Or, l’écoute de Dieu suppose d’instaurer le silence intérieur : « Tu dois te taire : alors le Verbe de cette naissance pourra être prononcé en toi et tu pourras l’entendre ; mais sois bien sûr que si tu veux parler, lui doit se taire. On ne peut mieux servir le Verbe qu’en se taisant et en sortant. Si donc tu sors complètement de toi-même, Dieu entrera tout entier » (Jean Tauler, Sermon 1 pour la fête de Noël). Jésus s’adresse à nous du haut de la Croix, et il nous parle aussi, par conséquent, du tabernacle, dans lequel il s’est établi à demeure. « Ô vous qui avez soif du salut, venez aux eaux » (Isaïe 55, 1). Les eaux qui seules peuvent étancher la soif de notre âme, les eaux qui, comme le Seigneur nous le promet, sont vraiment cause de notre salut éternel. « Tout être qui se meut, partout où entrera l’eau du torrent, vivra […] : car dès que ces eaux y arriveront, les autres deviendront saines, et il y aura de la vie partout où arrivera le torrent » (Ézéchiel 47, 9). (à suivre…)

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