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vendredi 12 octobre 2012

Un regard lumineux (1)

Un regard lumineux (1)

« La lampe de ton corps, c’est ton œil. Quand ton œil regarde droit (haplous), tout ton corps aussi est source de lumière ; mais, lorsqu’il est méchant (poneros), ton corps aussi est dans le noir » (Luc 11, 34). Haplous signifie ce qui « ne fait pas un pli », ce qui est d’une seule coulée, sans tours ni détours, ce qui nous fait penser à Job, un homme « droit » par excellence (Job 2, 3) ou encore à Nathanaël, « un Israélite en qui tout est droit » (Jean 1, 47). Quant à poneros, nous le trouvons dans la parabole des ouvriers de la onzième heure, quand le maître dit au travailleur qui proteste parce que, ayant « supportée le poids du jour et de la grande chaleur » tout au long de la journée ( Matthieu 20, 12) il reçoit le même salaire que celui qui n’a travaillé qu’une heure, « faut-il que ton œil soit méchant parce que je suis bon ? » (Matthieu 20, 15). Le regard droit s’oppose à cette noirceur, à cette méchanceté, qui naît de la jalousie et de l’envie. Le regard droit ne se laisse pas arrêter par elles, ni par les jugements téméraires (cf. Fr. Dominique, moine d’En Calcat, Jésus disait, Paris, Fayard, 1987, n° 39, p. 151-153). (lire la suite)
C’est à cette condition que nous devenons source de lumière. Pour vivre dans la lumière et que notre lumière « brille pour tous ceux qui sont dans la maison » (Matthieu 5, 15), il faut purifier notre regard de toute considération humaine et regarder les autres avec le regard du Christ, ce qui revient à dire les aimer comme notre Seigneur les aime, car le regard qu’il porte sur nous, les hommes, est substantiellement un regard d’amour, de compréhension et de miséricorde. « Heureux les cœurs purs, car ils verront Dieu » (Matthieu 5, 8). Cette pureté du regard nous prépare donc à l’entrée dans la patrie céleste. Mais il contribue déjà ici bas à nous découvrir Dieu vivant et agissant chez nos semblables. Il nous faut saisir que nous appartenons à la même lignée et qu’une destinée identique nous attend, pourvu précisément que nous nous attachions à ne pas réagir de façon bassement humaine. C’est aller dans la bonne direction. Car si nous n’agissons pas de la sorte, alors l’œil méchant nous conduit à fauter et il peut entraîner le corps tout entier dans la géhenne (cf. Matthieu 5, 30), c’est-à-dire dans les ténèbres extérieures, là où « seront les pleurs et les grincements de dents » (Matthieu8, 12), éternellement. Jésus se définit comme la « Lumière du monde » (Jean 8, 12). En laissant cette lumière inonder notre âme, nous devenons insensiblement des « fils de lumière » (1 Thessaloniciens 5, 14), appelés à se comporter « en enfants de lumière » (Éphésiens 4, 8). Nous sommes carrément « la lumière du monde » (Matthieu 5, 14), parce que « ce n’est pas moi qui vis, mais le Christ qui vit en moi » (Galates 2, 20). (à suivre…)

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