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samedi 7 mars 2015

Unité de vie (1)

Unité de vie (1)

« Alors Jésus parla aux foules et à ses disciples, disant : Les scribes et les Pharisiens se sont assis sur la chaire de Moïse. Faites donc et observez tout ce qu'ils vous disent; mais n'imitez pas leurs actions, car ils disent et ne font pas. […] Ils font toutes leurs actions pour être vus des hommes, car ils élargissent leurs phylactères et allongent leurs houppes » (Matthieu 23, 1-3.5). Combien de gens agissent ainsi ! Être remarqué par les autres, admiré des autres devient le critère de « moralité » des actes. Ce n’est plus la bonté objective qui compte, mais la notoriété, l’approbation de la foule. Ce qui implique que l’on ne se comporte pas de la même façon en privé, en l’absence de public. Comment qualifier quelqu’un de cet acabit ? C’est un pantin désarticulé. Il se situe aux antipodes de ce que doit être une vie chrétienne. Celle-ci, en effet, doit être marquée par l’unité de vie, pour reprendre une expression forgée par saint Josémaria. (lire la suite) Il entend par là que toutes les facettes de notre existence, à commencer par sa dimension spirituelle, bien sûr, mais aussi la vie familiale, le travail, la vie de relations sociales et donc l’apostolat, les loisirs, les différents engagements sans la société, tout cela doit être vécu avec Dieu, en Dieu, et orienté vers lui. Tout doit s’alimenter de la grâce afin de devenir une source de sanctification personnelle et d’autrui, et d’être lui-même sanctifié, c’est-à-dire ramené à Dieu, conformément au précepte de l’Apôtre de instaurare omnia in Christo, tout rassembler dans le Christ, restaurer toutes choses dans le Christ, rechristianiser toutes les réalités de la terre (Éphésiens 1, 10). À l’inverse des pharisiens contre lesquels le Christ vitupère et auxquels il reproche leur hypocrisie, les autres doivent pouvoir nous imiter, reproduire ce qu’ils nous voient faire et, voyant nos bonnes œuvres, rendre gloire à Dieu (cf. Matthieu 5, 16). Saint Augustin pose la question suivante : « Qui donc pourra rendre gloire à Dieu tout le jour durant ? Si tu veux, je vais t’indiquer la solution. Fais bien tout ce que tu fais, et tu auras rendu gloire à Dieu. Lorsque tu chantes une hymne, tu rends gloire à Dieu. En effet, que font ta langue et ta conscience si ce n’est rendre gloire à Dieu ? Cesses-tu de chanter des hymnes pour te reposer ? Ne t’enivres pas et tu auras rendu gloire à Dieu. Fais-tu des affaires avec quelqu’un ? Ne commets pas d’escroquerie, et tu auras rendu gloire à Dieu. Travailles-tu aux champs ? Évite les querelles, et tu auras rendu gloire à Dieu. Prépare-toi à rendre gloire à Dieu pendant toute la journée par la bonté de tes œuvres (st Augustin, Enarrationes in Psalmos 34, 2, 16). Qu’en est-il ? Nous connaissons cette autre interrogation, que nous lisons dans un point de Chemin : « As-tu pris la peine de penser à quel point il est absurde de dépouiller sa qualité de catholique, en entrant à l’université ou dans un groupement professionnel, à l’académie ou au parlement, comme on laisse un pardessus au vestiaire ? » (n° 353). N’est-ce pas ce qu’il nous arrive parfois de faire ? Nous n’osons pas affirmer franchement notre foi, nos convictions, dans notre milieu professionnel ou lors d’une invitation chez des amis, de peur de choquer, d’être mal compris, disons-nous, alors qu’en réalité c’est surtout pour nous éviter des complications. Or, saint Josémaria nous dit également ceci : « ‘Ma vie se heurtant à un milieu paganisé ou païen, mon naturel ne va-t-il pas sembler factice ?’ me demandes-tu. — Je te réponds : il y aura choc, sans doute, entre ta vie et ce milieu ; et ce contraste, où ta foi se confirmera par les œuvres, est précisément le naturel que je te demande (Chemin, n° 380). (à suivre…)

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