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mercredi 15 avril 2015

Une guérison à Lourdes

Une guérison à Lourdes

[Ma mère a été témoin actif de la guérison d’une jeune femme, Marie Chanal, née le 22 mars 1905, à Champis, en Ardèche. Ses parents s’étaient fixés, en 1919, à Montvendre, dans la Drôme, à proximité de la propriété de ma famille. Marie Chanal « souffrait depuis 1923 de graves accidents abdominaux qui l’avaient conduite, cette année, aux portes de la mort. Opérée en 1923 pour cholécystite aiguë, en 1924 pour appendicite [qui permet de constater l’extension des phénomènes de péritonite plastique], elle avait depuis lors des douleurs atroces et des vomissements perpétuels empêchant toute alimentation solide » (La Croix de la Drôme, 11 août 1929). Tous les traitements entrepris : diathermie, vaccination colibacillaire, sérothérapie, rayons ultra-violets, n’y font rien. Le 30 juillet 1929 au soir, elle ne pesait que 31,100 kilos. Elle part pour Lourdes, le 28 juillet 1929. Voici le récit de sa guérison, dans une brochure de 16 pages publiée par l’Action Catholique Drômoise sous le titre « Une ‘Impressionnante Guérison’ à Lourdes, le 30 juillet 1929 »] (lire la suite) Au départ de Valence, Mademoiselle Chanal, étendue sur son étroit matelas, inspire vraiment une profonde pitié et de vives inquiétudes sur l’issue de ce voyage ! Très pâle, les yeux presque toujours fermés, elle souffre de pénibles nausées ; et déjà, en gare de Valence, il fallut lui donner à respirer presque continuellement des flacons de sel. Le voyage est très pénible, mais jamais elle ne se plaint. Le soir, malgré une soif ardente, elle ne prend qu’un peu d’eau minérale, craignant de souffrir davantage. Vers une heure du matin, se sentant très faible, elle demande une piqûre d’huile camphrée, remède dont elle use souvent de puis quelque temps [la piqûre est faite par ma mère]. Toute la longue nuit passe sans qu’elle dorme un instant. Le matin elle prend encore deux fois un peu d’eau minérale et c’est tout. Son chapelet ne la quitte pas, en pensée elle est déjà à la Grotte. La nuit qui suit son arrivée à Lourdes est mauvaise aussi ; très fatiguée de sa journée, elle ne dort presque pas, et il faut lui faire une seconde piqûre d’huile camphrée vers cinq heures du matin [elle aussi faite par ma mère]. Après la messe, comme elle est devant la Grotte, attendant son tour pour passer aux piscines, elle souffre beaucoup et trouve l’attente bien longue… mais laissons-lui le soin de nous raconter elle-même ce qui va se passe. La matinée du 30 juillet Dans la matinée du 30 juillet, on me conduisit, vers sept heures, devant la Grotte. Là, pendant près de deux heures, je suis restée à prier aux pieds de Notre-Dame de Lourdes, lui offrant toutes mes souffrances et lui demandant de me bénir. À ce moment, j’ai éprouvé un bien-être passager, mais il est bientôt suivi de douleurs plus violentes que jamais, si bien que je m’écris : « Ma bonne Mère, prenez-moi par la main, ayez pitié de moi. » Je me sentais alors attirée vers la piscine où des brancardiers me conduisirent aussitôt. Je souffrais tellement que je ne me rendais pas compte de ce qui se passait autour de moi, j’avais complètement perdu connaissance… Au sortir de la piscine, je me suis retrouvée assise sur ma civière, éprouvant un grand bien-être et une envie de manger extraordinaire. Mon premier mot fut : « Ma bonne Mère, merci ! » [Ajout rectificatif manuscrit de ma mère, à « mon premier mot » : « J’ai faim. »] Je pus quitter ma civière et m’habiller debout. Mais, par obéissance, il me fallut à nouveau me coucher sur mon brancard jusqu’à l’hôpital. Là, j’avais la joie de trouver mon père qui m’avait accompagnée : l’émotion nous fit fondre en larme tous les deux. Bientôt après, on m’apportait à manger et, moi qui depuis si longtemps [note : « 2 ans »] n’avait pu prendre aucun aliment solide, je fis mon premier repas, très substantiel, avec un merveilleux appétit et sans aucune fatigue. Mon Dieu ! que je trouvais le pain bon ! [La brochure sur cette guérison raconte le voyage de retour] Le voyage de retour ne ressemble en rien à celui de l'aller… elle escalade presque toute seule le wagon. Plus de matelas, il était allé adoucir les cahots de la route à un autre malade [précision de ma mère : « une, au féminin]. Avant la nuit elle circule dans le wagon disant bonsoir aux autres malades ; elle fut la première à dîner de son bel appétit retrouvé ; le matin à cinq heures, au lieu d’une piqûre, c’est son déjeuner qu’elle réclame ! Elle chante le Magnificat avec nous et nous quitte sur ces mots : « L’année prochaine, je ferai comme vous, je reviendrai à Lourdes… mais comme infirmière. » L’ayant revue plusieurs fois depuis le 3 août 1929, les médecins assistent à une reprise progressive, avec une extrême régularité, de l’état général et ne trouvent plus aucune zone douloureuse abdominale. [Un tableau de la reprise de poids qu’elle passe le 31 juillet à 32,5 kg, le 1er août à 33,2 kg, pour atteindre 57 kg le 31 décembre. La brochure relate aussi une visite à Melle Chanal, à laquelle ma mère a participé. Nous y lisons in fine que] Marie, dès son retour de Lourdes, a repris, à la ferme, sa place de jadis. Elle se livre sans effort à tous les soins du ménage. À elle, tout le souci de la cuisine, les travaux de couture et, quand il le faut, les courses à Valence qu’elle fait maintenant à bicyclette. [Ma mère ajoute une précision : « Environ deux ans après sa guérison elle est entrée chez les religieuses Trinitaires à Valence, où je suis allée la voir. Superbe santé et rayonnement. Elle a été plus tard chargée du soin des malades »].

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