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lundi 6 juillet 2009

Les amis de Dieu (6)

Les amis de Dieu (6)

En même temps l'amitié que je vous invite à avoir avec votre Père n'est pas, si je puis m'exprimer ainsi, désintéressée. L'amitié véritable est celle qui se donne à l'autre sans rien en attendre en retour. Eh bien ! vous cultivez cette amitié afin d'être en mesure de vous faire de nombreux amis parmi vos semblables pour les amener au Père. Il veut se servir de vous pour faire ce qu'il a déjà fait avec vous.
- Et suivre l'exemple que tu nous a donné, toi aussi, Maître, ajoute Barthélemy. Car quand même tu nous as montré la valeur de l'amitié. Tu as su te gagner des amis, dont certains sont connus de tous, comme Lazare et ses sœurs Marthe et Marie, (lire la suite) chez qui nous étions la semaine dernière, mais aussi plusieurs de tes disciples, comme moi-même, dont tu as conquis le cœur à Bethsaïde, la ville d'André et de Pierre (Jean 1, 44), celle de Philippe aussi et la mienne, ou encore comme Nicodème ; et aussi de ces femmes qui t'accompagnent et dont la plus marquante, celle dont la personnalité est la plus forte, est sans conteste Marie, surnommée la Magdaléenne, de qui étaient sortis sept démons (Luc 8, 2). Sans compter tous ceux qui proclament désormais les merveilles que tu as faites pour eux, et qui nous accompagnent un bout de chemin chaque fois qu'ils le peuvent : Bar-Timée, le paralytique de la piscine de Béthesda, l'aveugle de naissance, le Samaritain lépreux...
- La sagesse, développée au contact de mon Père, approfondie dans votre prière, est une source de renouveau intérieur et d'épanouissement extérieur. Toute seule qu'elle est, elle peut tout ; et sans sortir d'elle-même, elle renouvelle tout ; se répandant à travers les âges, dans les âmes saintes, elle en fait des amies de Dieu. (...) Car elle est pour les hommes un trésor inépuisable ; ceux qui en usent obtiennent l'amitié de Dieu, à qui ils se recommandent par les dons acquis par l'instruction (Sagesse 7, 27.14).
Jacques, fils d'Alphée, intervient pour dire :
- Oui, Maître, nous avons lu dans le Livre qu'un ami fidèle n'a pas de prix, qu'il ne peut être comparé à rien (Ecclésiastique 6, 15). L'amitié est vraiment un trésor d'une grande valeur pour vivre avec toi aussi bien que dans les relations entre nous.
- Tu as vu juste, Jacques. Comme le philosophe l'a dit, « l'amitié semble constituer le lien des cités, et les législateurs paraissent y attacher un plus grand prix qu'à la justice même : en effet la concorde, qui paraît bien être un sentiment voisin de l'amitié, est ce que recherchent avant tout les législateurs, alors que l'esprit de faction, qui est son ennemie, est ce qu'ils pourchassent avec le plus d'énergie. Et quand les hommes sont amis, il n'y a plus besoin de justice, tandis que s'ils se contentent d'être justes, ils ont en outre besoin d'amitié, et la plus haute expression de la justice est dans l'opinion générale de la nature de l'amitié » (Aristote, Éthique à Nicomaque VIII, 1 ; 1155a).

(à suivre...)

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