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jeudi 14 novembre 2013

Aimer plus que saint Jean (2)

Aimer plus que saint Jean (2)

En restant avec elle, auprès d’elle, nous prenons place avec les apôtres et les saintes femmes auprès de Jésus. Et, en voyant en nous son petit enfant nécessiteux d’aide et d’affection, Marie nous fait passer avant les autres et nous installe dans les bras de son Fils. Ou bien, c’est une image, et plus qu’une image, qu’utilisait saint Josémaria, elle prend Jésus dans un de ses bras et nous dans l’autre. Et c’est, si je puis dire, précisément un jeu d’enfant pour elle de rapprocher l’un et l’autre de ses enfants. Et où Marie nous amène-t-elle à aimer Jésus plus que Jean, à pénétrer plus à fond dans son intimité fortifiante ? Dans la sainte messe, bien évidemment. C’est au cours de la dernière Cène (lire la suite) que l’apôtre adolescent fait reposer sa tête contre le Cœur bientôt transpercé de notre Jésus, ce Cœur d’où s’écouleront du sang et de l’eau (cf. Jean 19, 33), le torrent réparateur des sacrements donnés à son Église pour qu’elle nous en administre largement les fruits au long des siècles. Rien n’exclut, bien sûr, que Jean ait adopté la même attitude en d’autres circonstances, que Jésus ait laissé faire cet apôtre qui avait tout sacrifié dès sa jeunesse – relictis omnibus, « laissant là leurs filets » (Matthieu 4, 20) – pour le suivre. Mais c’est le contexte du Sacrifice eucharistique du Jeudi Saint, au Cénacle de Jérusalem, qui nous intéresse ici. Car c’est bien en cet endroit précis que nous pouvons aimer notre Seigneur et constater à quel point il nous aime, tous autant que nous sommes : « Jésus, qui savait que l’heure était venue pour lui de passer de ce monde auprès du Père, après avoir aimé les siens qui étaient dans le monde, les aima jusqu’au bout » (Jean 13, 1). Or, dans l’Eucharistie il nous est donné non seulement de fréquenter le Christ de près, de partager son existence parmi nous, comme Jean et les autres disciples pouvaient le faire voici deux mille ans, mais aussi et plus encore d’entrer dans sa propre vie d’union au Père dans l’Esprit Saint, de le recevoir dans notre âme pour ne faire qu’un avec lui et, par lui, avec le Père et l’Esprit : « Je prie […] afin que tous soient un, comme toi, Père, tu es en moi et moi en toi, afin qu’eux aussi soient un en nous, pour que le monde croie que c’est toi qui l’as envoyé » (Jean 17, 20-21). (à suivre…)

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