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lundi 30 juin 2014

Remercier Dieu (7)

Remercier Dieu (7)

Et comme l’Apôtre l’affirme d’expérience, « si Dieu est avec nous, qui est contre nous ? » (Romains 8, 31). Nous avons en cela un autre motif d’action de grâces : la présence continuelle du Dieu Souverain non seulement dans le monde et marchant à côté de nous sur les chemins de la terre, mais prenant possession de notre âme, en état de grâce, et s’y installant comme chez lui. Parce qu’il est effectivement chez lui : « Tu es à moi » (Psaume 2, 7). Cette présence agissante de Dieu – « mon Père ne s’arrête pas de travailler, et je travaille moi aussi » (Jean 5, 17) – nous comble de joie. Nous ne sommes pas seuls, par conséquent, à devoir affronter les aléas de la vie. (lire la suite) Certes, bien des choses nous dépassent et nombre d’entre elles se présentent sous un jour douloureux. Mais nous avons avec nous celui qui essuie « les larmes de tous les visages (Isaïe 25, 8), celui grâce auquel tout devient possible parce qu’il « me rend fort » (Philippiens 4, 13), celui qui est à même de résoudre tous les problèmes et de dénouer les conflits, car le Seigneur « est vainqueur du monde » (Jean 16, 23). Prend alors tout son sens cette béatitude à première vue surprenante que Jésus a proclamée sur la Montagne, au pied de laquelle s’étale le lac de Génésareth : « Bienheureux soyez-vous quand on vous insultera, qu’on vous persécutera et qu’on vous calomniera de toute manière à cause de moi ! Soyez dans la joie et l’allégresse, car votre récompense sera grande dans les cieux » (Matthieu 5, 11-12). Que notre nom soit inscrit dans les cieux, voilà une autre merveille ! Toutefois, nous ne disposons pas d’un « passeport pour l’éternité » qui nous assurerait une entrée automatique dans la cité sainte et la compagnie de tous les élus. Mais si nous luttons avec fidélité, jour après jour, et si nous laissons notre Dieu agir dans notre âme, alors notre nom est effectivement inscrit dans les cieux parce que, comme notre Seigneur l’a laissé entendre, il est allé nous préparer une place au ciel (cf. Jean 14, 3) auprès de son Père. Une place marquée à notre nom. La pensée du ciel est quelque chose de singulièrement réconfortant et enthousiasmant. Il n’y a nul égoïsme en cela, parce que cela correspond à la finalité pour laquelle Dieu nous a créés, et pour laquelle il nous a également recréés par son Fils. Cet objectif, qui se profile à l’horizon de notre vie terrestre, dont la durée nous échappe, nous fixe une ligne d’action positive, qui a quand même plus d’allure et de contenu, reconnaissons-le, que les biens poursuivis par ceux qui ne fixent leur existence qu’à notre monde matériel. Horizon étroit, mesquin, en plus d’être stupidement égoïste, parce que « pauvre fou ! Cette nuit même on va te redemander ton âme. Et ce que tu as préparé, qui l’aura ? » (Luc 12, 20). Avec tout ce qui a été dit jusqu’ici, nous comprenons la portée de cette oraison jaculatoire que formulait saint Josémaria, et qui est de lui sans être de lui, puisqu’elle s’est imposée dans son âme comme une locution divine : Ut in gratiarum semper actione maneamus, « demeurons toujours en action de grâces ». Et qu’il ait pu terminer sa vie en affirmant, le 25 mars 1975, à l’occasion de ses noces d’or dans le sacerdoce, et donc trois mois avant son rappel à Dieu : « Merci pour tout, Seigneur. Merci beaucoup ! Je t’ai remercié. Je t’ai habituellement remercié ! Avant de répéter maintenant le cri liturgique – gratias tibi, Deus, gratias tibi ! – je te le disais avec le cœur…, car je n’ai que des raisons de te remercier… La vie de chacun de nous doit être un cantique d’action de grâces…, remercier, ce qui est une obligation capitale. Ce n’est pas l’exigence du moment présent… C’est un devoir constant, une manifestation de vie surnaturelle, une façon humaine autant que divine de répondre à ton Amour, qui est divin et humain » (cité dans S. Bernal, Mgr Escriva de Balaguer, fondateur de l’Opus Dei, Paris, SOS, 1978, p. 397). (fin)

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