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dimanche 24 octobre 2010

Arrêts sur christianisme (66)

Arrêts sur christianisme (66)

Seul l’amour souverain de Dieu, parce qu’il précède la bonté de ce qu’il aime et qu’il en est créateur, est aussi parfaitement désintéressé et mérite vraiment le nom d’amour. Mais, lorsque nous aimons avec l’amour de Dieu mis en nous par le Saint-Esprit, nous aimons pour un motif pris en dehors et au-dessus de nos intérêts égoïstes et personnels ; nous aimons d’un amour dont le motif et la source dépassent même la division en autrui et en moi. C’est seulement par la charité que nous pouvons aimer les autres en toute vérité comme nous-mêmes, sans pour autant porter atteinte à notre bien. C’est qu’il n’y a plus, dans la charité, de prochain qui me soit vraiment autre et étranger ; si c’est vraiment avec le cœur de Dieu que j’aime, mon amour procède d’une source où il n’est plus question de moi et d’un autre, mais du Père, du Christ et des membres du Corps du Christ : à l’image de l’amour que le Sauveur lui-même porte à son Eglise. Il ne s’agit plus, à proprement parler, d’autrui, mais des membres d’un même corps.

Yves M.-J. Congar, Esquisses du mystère de l’Eglise, Paris, Cerf, nouv. éd., 1953, p. 104.

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