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lundi 25 juillet 2011

La pêche miraculeuse (4)

La pêche miraculeuse (4)

C’est la terrible stérilité de ceux qui s’agitent beaucoup, qui s’activent dans tous les sens, mais négligent la vie intérieure, la piété personnelle, qui n’ont pas de temps pour adorer le Seigneur et donc pour le reconnaître. « Le traître – c’est-à-dire le diable – sait que l’âme qui fait oraison avec persévérance est perdue pour lui » (sainte Thérèse d’Avila, Vie 19, 4). A contrario, celui qui s’entête à jeter ses filets sans consulter le Maître de la pêche rentre bredouille, « et toute sa vie sera une nuit », une nuit vaine et stérile, qui risque fort de le rendre esclave du démon et de ses passions.
Parce qu’ils ont obéi à l’injonction de ce personnage mystérieux qui se trouve sur le rivage, et qu’ils n’ont pas écouté ce que le bon sens leur dictait, (lire la suite) parce que, malgré leur fatigue et leur découragement, ils ont jeté leurs filets, voici qu’ils se remplissent enfin, à ne plus pouvoir les traîner tellement ils ont ramené de poissons.
Il n’en fallait pas plus, si l’on peut dire, pour que Jean saisisse aussitôt la qualité de ce personnage. « Le disciple que Jésus aimait dit alors à Pierre ; « C’est le Seigneur ! » (Jean 21, 7). Lui seul peut agir de la sorte. Personne d’autre que lui. C’est l’évidence même. « L’amour, l’amour le voit de loin. L’amour est le premier à percevoir ces délicatesses. L’apôtre adolescent, avec l’affection profonde qu’il ressent pour Jésus, parce qu’il aime le Christ avec toute la pureté et la tendresse d’un cœur innocent, s’écrie : c’est le Seigneur ! » (saint Josémaria, Amis de Dieu, n° 266). L’amour crée une harmonie, une connivence avec l’être aimé. Il permet d’identifier rapidement l’interlocuteur ou de comprendre des événements. N’est-ce pas ce même Jean qui, au matin de la Résurrection, entrant dans le sépulcre vide après Pierre, qu’il a laissé passer le premier, déjà par déférence, peut affirmer de lui-même : « Il vit et il crut » (Jean 20, 8) ? « À ces mots : C’est le Seigneur ! Simon-Pierre mit son vêtement, car il était nu, et se jeta à l’eau » (Jean 21, 7). « Pierre, c’est la foi. Il se jette à la mer, plein d’une ardeur merveilleuse. Avec l’amour de Jean et la foi de Pierre, jusqu’où n’irons-nous pas » (saint Josémaria, Ibid.).
Ce sont cet amour et cette foi qu’il nous faut demander, conjointement à un surcroît d’espérance, les trois vertus théologales qui marchent la main dans la main tant que nous sommes en route vers la patrie céleste. Mais celle qui commande, c’est l’amour, c’est la charité. « La plus grande d’entre elles, c’est la charité » (1 Corinthiens 13, 13), et « la charité ne passera jamais » (1 Corinthiens 13, 8). Car « Dieu est Amour, et celui qui demeure dans l’amour demeure en Dieu, et Dieu demeure en lui »(1 Jean 4, 16).

(à suivre…)
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