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mardi 5 juillet 2011

L’apparition à Marie-Madeleine (4)


L’apparition à Marie-Madeleine (4)

« Parce qu'ils ont enlevé mon Seigneur, et je ne sais où ils l'ont mis » (Jean 20, 13), répond Marie-Madeleine. Elle ne leur dit pas qu’elle les soupçonne dans son for intérieur d’être responsables de cet état de fait. Elle agit avec une grande délicatesse. Elle dit les choses simplement, comme ce qu’elles sont à ses yeux. Elle se sent malgré tout en confiance devant ces inconnus. Parce que les hommes de Dieu inspirent confiance, en effet.
Pour nous, les hommes de Dieu, ce sont ceux qui ont reçu le mandat de l’autorité ecclésiastique pour s’occuper de notre âme et qui, de ce fait, bénéficient d’une grâce d’état particulière pour nous guider sur la voie de la sainteté. En plus, pour nous, ce ne sont pas des inconnus. Mais nous leur ouvrons la porte de notre âme pour (lire la suite) qu’ils puissent y passer la tête, et nous sommes prêts à les écouter, à suivre leurs conseils, qui nous acheminent vers le Christ, vers une union plus forte et plus étroite avec lui.
C’est ce qui se passe avec Marie-Madeleine.
« Ayant dit ces mots, elle se retourna et vit Jésus debout ; et elle ne savait pas que c'était Jésus » (Jean 20, 14). La question des anges, ce jour-là, a suffi pour introduire Marie-Madeleine auprès du Christ. Elle ne le reconnaît pas, tout comme les disciples d’Emmaüs, et les apôtres quelques heures plus tard. Le corps a changé, il est glorieux, mais le ton de la voix reste le même, comme elle va en faire rapidement l’expérience.
« Jésus lui dit : « Femme, pourquoi pleures-tu ? Qui cherches-tu ? » (Jean 20, 15). Elle est toute à son émotion et à sa souffrance. Elle en reste d’abord à son idée que cet homme est le jardinier. Elle oublie les deux autres, avec qui la conversation a été très brève. Elle se dit que le jardinier doit être au courant de ce qui s’est passé : « Elle,
pensant que c'était le jardinier, lui dit : « Seigneur, si c'est vous qui l'avez emporté, dites-moi où vous l'avez mis, et j'irai le prendre » (Jean 20, 15). Sa demande est plutôt insensée, voire absurde, car si c’est le jardinier qui a subtilisé le corps de Jésus, il doit avoir ses raisons, et il n’est certainement pas disposé à revenir en arrière ni à se livrer à la première venue. Mais la demande est motivée une fois de plus par l’amour, par l’amour et la foi de Marie-Madeleine. Tandis qu’elle parlait, elle s’est remise à regarder l’ouverture béante du sépulcre.
« Jésus lui dit : Marie ! » (Jean 20, 16). Maria ! Quel coup au cœur de s’entendre appeler par son prénom d’une voix qu’elle ne connaît que trop bien et qui n’a pas son pareil. « Elle se retourna et lui dit en hébreu : « Rabboni ! » c'est-à-dire Maître ! » (Jean 20, 16). Oui, il ne fait pas l’ombre d’un doute pour elle qu’il s’agit bien de Jésus. Elle est en sa présence, et elle ne le savait pas ! Son cœur bat la chamade et est inondé de joie.

(à suivre…)

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