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vendredi 23 mars 2012

Les deux annonciations (2)


Les deux annonciations (2)

Quand Marie communique à son Joseph ce qui lui est arrivé, « elle le fit en posant sur lui son clair et doux regard. Elle parle avec la même simplicité dont elle devait user plus tard à l’égard de l’ange de l’Annonciation. Certaine que ses paroles auraient une résonnance profonde dans l’âme de ce juste, elle lui propose de suivre avec elle la voie virginale. Elle attendait de lui, son futur époux, plus qu’un assentiment : la promesse qu’il respecterait son vœu, sans que rien ne vienne le faire changer d’avis » (M. Gasnier, o.p., Les silences de saint Joseph, Paris, Le Laurier, 1996, p. 41). Cela a dû provoquer d’abord un choc chez le charpentier de Nazareth, qui n’envisageait pas leur union éventuelle sous cet angle. Mais rapidement, mis en face d’un tel détachement (lire la suite) et d’une telle passion pour le Béni, il n’en a aimé que davantage Marie, dont il admire la générosité. Il est prêt à lui emboîter le pas. C’est Marie qu’il aime, et pas une autre. Il l’aime d’autant plus qu’elle apparaît plus sainte à ses yeux, sans qu’il sache expressément qu’elle est l’Immaculée Conception, la toute sainte. Il adhère avec enthousiasme à l’engagement de Marie qu’il fait sien. Ils s’épouseront, c’est entendu. Ils vivront ensemble. Mais chacun fera de sa vie un véritable holocauste à Dieu. Joseph bénit le Tout-Puissant d’avoir mis une telle femme sur son chemin, une femme si chaste, si décidée, si éperdue d’amour de Dieu. Une femme qui a vraiment à cœur la réalisation du Chema Israël : « Écoute, Israël ! Le Seigneur notre Dieu est l’unique Seigneur, et tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur, de tout ton esprit et de toutes tes forces » (Marc 12, 29-30).
Il se dit également que par elle avec elle tous les biens vont lui advenir (cf. Sagesse 7, 11 ; Matthieu 6, 33).
« Autant l’amour divin est incorruptible, se disent-ils, autant notre amour est invincible puisque sa force s’alimente en Dieu. Ils s’appliquent donc d’autant plus à se plaire réciproquement que cette complaisance mutuelle, loin de les distraire de Dieu, ne fait que les aider à s’unir à lui davantage » (M. Gasnier, o.p., Les silences de saint Joseph, op. cit., p. 64). Et c’est l’illumination de la Visitation.
À peine Dieu a-t-il fait connaître son dessein à Marie qu’il l’incite discrètement à se rendre auprès de sa cousine Élisabeth, déjà âgée, qui « en est à son sixième mois, elle qu’on qualifiait de stérile » (Luc 1, 36). Marie est ainsi arrachée à Joseph, alors qu’ils sont dans l’attente de leur épousailles proches. Quoi qu’il puisse lui en coûter, Joseph accepte ce départ de Marie, dont il comprend le motif charitable.

(à suivre…)

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