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dimanche 25 mars 2012

Les deux annonciations (4)


Les deux annonciations (4)

Que s’est-il passé en cours de route, pendant la semaine ou presque que leur a pris le voyage de Nazareth à Aïn-Karim ? Que se sont dit Marie et Joseph ? Nous ne le saurons évidemment pas, si nous devons nous borner au texte évangélique. Mais notre piété peut nous amener à imaginer que Marie n’a pas tardé à fournir à Joseph une explication qui lui a fait comprendre le pourquoi de son rayonnement nouveau. Elle lui a appris l’ambassade extraordinaire dont elle a été favorisée et la forte impression de néant, de « bassesse » (Luc 1, 48), qu’elle a ressenti d’être appelée à une mission aussi haute, carrément divine. Elle lui a dit sa crainte et son émoi, et comment l’ange les avaient balayés en lui apprenant que sa virginité serait respectée et que c’était l’Esprit Saint qui l’obombrait : « Ne crains pas, Marie (lire la suite) – telles ont été les paroles de l’ange, qui s’est présenté comme étant Gabriel, « qui se tient devant Dieu » (Luc 1, 19) -, ne crains pas, Marie, car tu as trouvé faveur auprès de Dieu. Tu vas concevoir et tu enfanteras un fils, auquel tu donneras le nom de Jésus. […] L’Esprit Saint viendra sur toi et l’ombre de la puissance du Très-Haut te couvrira ; aussi l’Enfant à naître qui est saint sera tenu pour Fils de Dieu » (Luc 1, 30.35).
Joseph s’émerveille du récit en même temps qu’il sent le rouge monter à son front. Il ne se sent pas digne d’être l’époux de la Mère du Fils de Dieu. Il ne fait pas part de ses sentiments à Marie sur-le-champ, pour ne pas l’inquiéter. Mais, la nuit venue, il a du mal à s’endormir en pensant à ce mystère qu’il partage maintenant avec Marie. Il réfléchit à l’attitude à prendre. Il se demande ce qu’il doit faire pour ne pas être un obstacle à l’accomplissement de la Volonté de Dieu. Puisque l’enfant qui doit naître n’est pas de lui, il en conclut que le mieux serait qu’il s’éclipse, qu’il disparaisse de la vie de Marie, bien à contrecœur, certes, car il l’aime tendrement. Il pense s’exiler, partir au loin.
Ce qui lui est ainsi révélé le dépasse complètement. Joseph ne se juge pas digne d’une mission aussi sublime. C’est pourquoi « Joseph, son époux, qui était un homme juste et ne voulait pas la dénoncer publiquement, résolut de la répudier secrètement » (Matthieu 1, 19). Aucune autre solution ne s’est présentée à son esprit. Et celle qu’il a prise est, en effet, sans doute la meilleure, la plus raisonnable, et celle qui témoigne le plus de sa délicatesse envers Marie et de sa foi humble en Dieu. Il baisse humblement la tête devant Dieu et demande des lumières.
Elles ne vont pas tarder à arriver, puisqu’il réagit comme Dieu l’attendait de lui, avec une telle piété et fidélité. Marie aussi prie de son côté pour que Dieu fasse comprendre à Joseph qu’elle est tout entièrement abandonnée entre les mains de Dieu et que le Fils de Dieu en personne est venu habiter en elle. Et le fruit de la prière de Marie et de Joseph est l’envoi de l’ange.

(à suivre…)

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