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jeudi 6 novembre 2014

Judas (4)

Judas (4)

La trahison de Judas a commencé par un petit manquement à la pauvreté. Il s’est permis un jour de prendre pour lui quelques piécettes de la bourse. Oh ! Ce n’était pas grand chose. Ce n’est jamais grand-chose au départ. C’était sans importance. Cela semblait ne rien remettre en cause. Si justement. Cela remettait en cause la fidélité, qui doit être sans faille, car c’était commencer à trahir la fidélité à son Seigneur et à ses compagnons. Cette fidélité n’était en apparence pas entamée dans l’immédiat. Mais l’amour de l’argent allait insensiblement grignoter du terrain et remplacer l’amour de Dieu au point que Judas soit capable de franchir le pas et d’aller livrer, d’aller vendre son Maître pour une poignée de pièces de monnaie, pour « trente pièces d’argent » (Matthieu 26, 15). (lire la suite) Un marché dont il est le dupe, car ce n’est pas cela qui va lui permettre de mener une vie indépendante de Jésus. C’est dire à quel aveuglement l’on peut parvenir quand l’on ne sait pas rectifier, quand l’on ne demande pas pardon et que l’on ne prend pas la ferme résolution de lutter, de ne plus recommencer à faire le mal. Cela a commencé par une peccadille et tout a fini par la honte de la trahison, suivie de la pendaison de l’ex-apôtre, « devenu enflé, il a crevé par le milieu, et toutes ses entrailles se sont répandues » (Actes 1, 18) ; et peut-être sa damnation éternelle, quoi que nous puissions compter sur la miséricorde divine. Judas n’est pas foncièrement pervers. Il n’a pas résisté à l’attrait des biens de ce monde… Mais il a aussi manqué d’espérance. Son comportement nous montre bien comme cette vertu est belle et importante ! Car Judas a reconnu la sainteté du Christ : « J’ai péché, dit-il, en livrant un sang innocent » (Matthieu 27, 4). Il s’est repenti du crime qu’il avait commis en le livrant lamentablement aux grands prêtres et aux Anciens du peuple. Il a pris l’argent de sa trahison, qui lui brûlait les mains et il « le jeta dans le sanctuaire » (Matthieu 25, 5). Mais il a manqué d’espérance et, pris de remords, il « se retira et alla se pendre » (Matthieu 25, 5). S’il avait eu un tant soit peu d’espérance, il aurait pu reprendre sa place parmi les Douze et devenir un grand apôtre, comme les autres. De toute façon, nous ne savons pas ce qui s’est passé entre Dieu et lui au dernier moment. En tout cas, nous comprenons que les grands saints aient insisté sur la nécessité de bien vivre la vertu de pauvreté, de savoir être détaché des biens matériels. Et le plus sera le mieux. (fin)

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