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mercredi 28 janvier 2015

Le jeune homme riche (4)

Le jeune homme riche (4)

Ce que notre Seigneur demande au jeune homme n’est rien d’autre que ce qu’il réclame de tous ceux qui entendent s’attacher définitivement à lui et être heureux définitivement. « Celui qui veut me suivre, qu’il se renie lui-même, qu’il prenne sa croix chaque jour et qu’il me suive » (Luc 9, 23). Jésus ne lui demande donc rien de si extraordinaire ni d’exceptionnel. Mais ce notable aspire au bonheur éternel sans devoir pour autant se mettre à la suite du Christ. Au fond de lui, il souhaite faire mieux, certes, mais en ne changeant pas de condition, en ne se transformant pas radicalement. (lire la suite) L’Évangile des Nazaréens apporte une suite au récit, lui imprimant un sens plus profond. « Mais le riche commença à se gratter la tête et la chose ne lui allait pas. Et le Seigneur dit : ‘Comment peux-tu dire : j’ai accompli la loi et les prophètes ? Alors qu’il est écrit dans la loi : tu aimeras ton prochain comme toi-même ! Et voici qu’un grand nombre de tes frères, enfants d’Abraham, se couvrent de haillons sordides et meurent de faim alors que ta maison regorge de biens, et qu’il n’en sort absolument rien pour eux !’ » (J. Jeremias, Les paroles inconnues de Jésus). Ce texte nous permet d’aller au fond de la personnalité du jeune homme, de découvrir la réalité de ses sentiments, différents de ce qu’ils semblaient être à première vue. C’est toute l’importance de la rectitude d’intention, qui est déterminante pour la qualification morale d’un acte. La rectitude d’intention conduit à faire les choses comme le Seigneur les ferait, ou encore comme nous voudrions les faire, si nous nous trouvions à l’heure de notre mort. Le notable en question veut sans vouloir vraiment. Il est apparemment disposé à un progrès réel, mais il pose toutefois implicitement comme condition de ne pas avoir à chambouler sa vie bien réglée, qui baigne dans la facilité, une vie, nous le voyons, repliée sur lui-même, et qui le rend indifférent aux besoins pressants des habitants nécessiteux de son village. La foi lui a manqué. En lui disant : « Va, vends tout ce que tu as, donnes-en le produit aux pauvres et tu auras un trésor dans le ciel ; puis, viens et suis-moi » (Marc 10, 21) Jésus lui propose ce qu’il y a de mieux pour lui, puisque cela répond à ce mieux qu’il recherche. Un grand amour exige un don total de soi, avec les risques que cela comporte. Mais il faut se laisser guider par Dieu. La foi est nécessaire pour répondre aux appels de Dieu. La foi permet d’aller dans le sens de la générosité et de surmonter les difficultés ou d’être capable de fournir les efforts requis, ici le détachement des richesses. « Celui qui possède Dieu ne manque de rien. Dieu seul suffit ! » dit la sainte d’Avila. En suis-je bien convaincu ? Avec Dieu, je possède tous les biens qui en valent la peine, parce qu’il est le Bien suprême, celui que je suis censé rechercher de toutes mes forces, comme la fin ultime de toute ma vie. (à suivre…)

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