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vendredi 26 mars 2010

Le jugement particulier

Le jugement particulier

Tous les témoignages sont concordants. Les saints auxquels Dieu a fait voir leur vie, la somme de leurs péchés, dans le moindre détail, toux ceux qu'ils ont commis parfois par omission et ceux auxquels ils n'ont pas accordé d'importance - ce sont des « péchés véniels », dit-on, comme pour les justifier - ont passé un très, très mauvais quart d'heure.
Heureusement que la Sainte Vierge est là. Elle est notre Avocate. Et il n'y en a pas deux comme elle. Mais malgré sa présence, l'âme se voit si souillée, si mauvaise, qu'elle perd toute assurance, (lire la suite) qu'elle sent en quelque sorte le sol se dérober sous ses pieds comme en cas de tremblement de terre, et qu'elle se met à douter de pouvoir être sauvée. Mais Marie veille. Il faut serrer bien fort sa main, et sentir la sienne qui nous encourage à avoir confiance.
Son assistance maternelle ne supprime pas l'épreuve. Pas plus que Dieu ne nous épargne les difficultés et les tentations : il nous donne sa grâce pour les surmonter et pour que nous grandissions ainsi en sainteté, ce qui, sans effort, serait impossible. C'est la Croix qui nous sauve. L'épreuve du jugement particulier est également indispensable. Elle est un ultime moyen dont Dieu veut pouvoir se servir pour susciter en nous une profonde contrition, un repentir intense de nos fautes et pour, si possible, purifier ainsi complètement et définitivement notre âme, sinon nous disposer à achever cette purification au purgatoire. « Chaque homme reçoit dans son âme immortelle sa rétribution éternelle dès sa mort en un jugement particulier qui réfère sa vie au Christ, soit à travers une purification (cf. Concile de Lyon : Denzinger Hünermann, 857-858 ; Concile de Florence, DH, 1304-1306 ; Concile de Trente, DH, 1820), soit pour entrer immédiatement dans la béatitude du ciel (cf. Benoît XII, DH, 1000-1001 ; Jean XXII, DH, 990), soit pour se damner immédiatement pour toujours (cf. Benoît XII, DH, 1002) » (Catéchisme de l'Église catholique, n° 1022).
Nous savons que Dieu est notre Père. Il n'empêche que d'être découvert dans nos turpitudes, de prendre conscience de leur étendue et de leurs conséquences, nous fait estimer - non sans raison - que nous sommes passibles d'un châtiment éternel. Nous essayons de formuler une requête, la plus humble possible : « Père, j'ai péché contre le ciel et contre toi ; je ne suis plus digne d'être regardé comme ton fils » (Luc 15, 19).
Dieu est notre Père. Marie est notre Mère. Nous ne pouvons pas douter d'eux. Mais c'est de nous-même que nous doutons alors. Nous voyons nos péchés - appelons-les avec ce mot, plus exact que « faute », qui édulcore un peu notre culpabilité - et le Père ne cesse de présenter son Fils en Croix à notre regard. Il nous fait assister à la Passion de ce Fils qui a poussé l'Amour jusqu'à mourir pour nous, pour mes péchés précisément, et qui me les pardonne. Mais qui n'aurait pas dû subir cette Passion si je m'étais maintenu fidèle et, avec moi, tous les hommes.
Me pardonner ! C'est cela. La pression de la main de Marie me le confirme. Elle ne m'a pas abandonné. Elle priait tandis que le jugement avait lieu. Elle faisait valoir à son Fils que j'ai toujours été son serviteur. Elle m'obtient alors une dernière grâce, qu'elle puise dans ce Cœur qui m'apparaît transpercé : « Ces grâces sont de mon Fils, je les prends dans son Cœur » (Notre Dame à Estelle Faguette, apparitions à Pellevoisin, en 1876).

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