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dimanche 14 mars 2010

À l'ombre de la Sainte Famille (7)

À l'ombre de la Sainte Famille (7)

Certes il y a des martyrs. Il ne se passe pas de semaine, voire de jour, que l'on n'apprenne de nouveaux cas : les Coptes tués par les islamistes en Égypte. Les musulmans qui tuent des chrétiens en Inde. Les descendants de Mahomet qui brûlent les églises en Malaisie parce que les chrétiens continuent, comme ils l'on toujours fait, d'appeler Dieu « Allah ». « Allah nous appartient », disent-ils. S'il est « le Dieu d'Abraham, le dieu d'Isaac et le Dieu de Jacob » (Exode 3, 4), et si nous avons Abraham pour Père, n'y a-t-il pas là contradiction et prétention outrancière ?
À Nazareth, tout est grâce. Jésus est l'Auteur de la grâce. Il est la Grâce, la grâce sanctifiante par excellence. Il rend saint celui chez qui il vient habiter. Il le divinise. Mais il ne veut pas le faire sans l'accord de sa Mère. Infiniment reconnaissant de sa bonté et de son humilité, il veut qu'elle soit l'Aumônière de toutes les grâces, et elle les débourse comme elle le voit utile aux âmes. Elle est la « pleine de grâces » (Luc 1, 28), mais aussi la dispensatrice de toutes les grâces. Elle a un titre spécial sur la grâce, puisque la grâce est son propre Fils. La grâce lui est conaturelle. Ce n'est pas comme pour nous. « « Non, ô Marie, vous n'avez point ravi la grâce, comme l'a tenté Lucifer ; vous ne l'avez point perdue comme Adam ; vous ne l'avez point achetée comme voulait le faire Simon le magicien, mais vous l'avez trouvée, parce que vous l'avez désirée et cherchée. Vous avez trouvé la grâce incréée qui est Dieu lui-même devenu votre Fils, et avec elle vous avez trouvé et obtenu toute grâce incréée » (saint Albert le Grand, Mariale, quaestiones super Missus, q. 204) ». Voilà la grande réalité en vertu de laquelle Marie exerce le gouvernement des grâces, en est l'administratrice première et universelle.
Et comme Dieu bénit avec la Croix - les hommes aussi, au nom de Dieu - Marie nous bénit et nous sanctifie aussi avec des croix. « Je crois qu'une personne qui veut être dévote et vivre pieusement en Jésus-Christ, et par conséquent souffrir persécution et porter tous les jours sa croix, ne portera jamais de grandes croix, ou ne les portera pas joyeusement ni jusqu'à la fin, sans une tendre dévotion à la sainte Vierge, qui est la confiture des croix : tout de même qu'une personne ne pourra pas manger sans une grande violence, qui ne sera pas durable, des noix vertes sans être confites dans le sucre » (saint Louis-Marie Grignion de Montfort, Traité de la vraie dévotion à la Sainte Vierge, n° 154). Il n'est pas de plus grande grâce que la Croix du Christ, plantée au mont Calvaire, d'où a jailli comme d'une explosion nucléaire l'énergie salvifique, depuis lors en expansion, en train de se propager dans le monde. Et comme le Cœur de Marie était singulièrement uni à celui de son Fils, au point de ne faire plus qu'un, ce feu d'Amour, intense et purificateur, vient tout autant du Cœur de Marie que du Cœur de Jésus, quoique de façon subordonnée. Ceci explique qu'il ne nous arrive de grâce que par Marie et en Marie.

(à suivre...)

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