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mardi 9 mars 2010

À l'ombre de la Sainte Famille (2)

À l'ombre de la Sainte Famille (2)

En contemplant Jésus, frêle et démuni de tout, totalement dépendant d'eux, Marie et Joseph apprennent une merveilleuse leçon divine, la leçon de l'enfance spirituelle. Ils recueillent les faits et gestes de l'Enfant, les repassent dans leur esprit et les méditent dans leur cœur (cf. Luc 2, 19.51), chacun selon ses capacités. Peu à peu la lumière s'insinue en eux, enflamme leur cœur en élans d'amour, en jubilation céleste. Ils comprennent que pour entrer dans le royaume des cieux, dans le royaume de Jésus, il faut redevenir comme un enfant (cf. Matthieu 8, 3) et se laisser guider par Dieu, par l'Esprit.
Cet Esprit qui a saisi Marie et l'a couverte, recouverte de son ombre, et l'a fécondée. L'Esprit qui a permis à Joseph de tirer la situation au clair et l'a conforté dans sa conviction que Marie était une épouse fidèle et irréprochable. L'Esprit qui a prophétisé par la bouche de Siméon et d'Anne au Temple de Jérusalem, lors de la présentation du Fils à son Père (cf. Luc 2, 25-38), et par Élisabeth (cf. Luc 1n 41-45) et Zacharie (cf. Luc 1, 67-79), à Aïn-Karim.
La terre tourne. Le cycle liturgique se déroule en nous faisant accompagner Jésus dans son parcours terrestre. Mais la Sainte Famille reste le lieu de l'apprentissage de la sainteté, où l'on apprend la valeur de ce qui est petit, anodin, sans éclat, quelconque en définitive, mais accompli par amour. C'est ce qu'enseignait saint Josémaria, dans son souci de rendre la sainteté accessible à tous les hommes de bonne volonté, à l'homme moyen, dont la vie n'est pas faite pour attirer l'attention sur lui. « La sainteté ne consiste pas à faire de grandes choses. Elle est avant tout une lutte pour que, dans le domaine surnaturel, la vie ne s'éteigne pas : elle consiste pour toi à te laisser brûler jusqu'à la dernière fibre, en servant Dieu à la dernière place..., ou à la première : là où le Seigneur t'appellera » (Forge, n° 61).
Et ce que Marie et Joseph découvrent, qui illumine leur existence, ils nous l'enseignent à leur tour, car ils veulent ardemment nous entraîner dans le tourbillon de l'Amour : « N'aie pas peur d'être exigeant envers toi-même. Bien des âmes font de même dans leur vie cachée, pour que seul le Seigneur brille. Je voudrais que toi et moi, nous réagissions comme cette personne — qui voulait être toute à Dieu — le jour de la fête de la Sainte Famille, que l'on célébrait autrefois dans l'octave avant l'Épiphanie. — « Les petites croix ne me manquent pas. L'une, d'hier — et j'en ai pleuré —, m'a fait penser, aujourd'hui, que mon Père et Seigneur saint Joseph et ma Mère Sainte Marie n'ont pas voulu laisser « leur enfant » ce jour-là sans un cadeau de Noël. Et ce cadeau a été de reconnaître mon ingratitude envers Jésus, car je n'ai pas su répondre à sa grâce, et l'erreur énorme que j'ai faite en m'opposant par ma vile conduite à la Très Sainte Volonté de Dieu, alors qu'Il veut que je sois son instrument » (Forge, n° 624).

(à suivre...)

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