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lundi 17 octobre 2011

Apparition à Thomas (4)


Apparition à Thomas (4)

« Je ne croirai pas ! » Thomas veut toucher. Il veut voir. Il veut du concret : « Sans doute, des femmes qui sont des nôtres nous ont jeté dans la stupeur : étant allées de grand matin au tombeau, et n’ayant pas trouvé son corps, elles sont revenues, en disant avoir même vu une apparition d’anges, au dire desquels il est vivant. Sur quoi, quelques-uns de nos compagnons sont allés au tombeau. Ils ont bien trouvé tout comme l’avaient dit les femmes ; mais lui, ils ne l’ont pas vu » (Luc 24, 22-24), sous-entendu, ce que les femmes ont dit n’a donc aucune valeur. Et il serait même apparu à Marie-Madeleine (Jean 20, 11-18). Pierre et Jean ne l’ont pas vu. Si Jésus était réellement apparu à ces femmes, je ne sais pas comment, se dit Thomas dans sa bonne logique paysanne, je ne vois pas comment il ne serait pas apparu aussi à Pierre et à Jean. C’est quand même à Simon qu’il a déclaré : (lire la suite) « Tu es Pierre, et c’est sur cette pierre que je bâtirai mon Eglise » (Matthieu 16, 18). Jean, lui, il est de notoriété publique que c’est le disciple que Jésus aimait tout particulièrement (cf. Jean 20, 26), en raison sans doute de sa jeunesse et du sacrifice plus absolu que pour les autres auquel il a dû consentir pour suivre le Maître.
Si Jésus n’est pas apparu à Pierre et à Jean, comment se serait-il manifesté à des femmes ? Maintenant, ils peuvent dire ce qu’ils veulent, moi, « si je ne mets pas mes mains dans la place des clous (…), je ne croirai pas » (Jean 20, 25). Il l’a dit fermement. Et il se le répète, pour s’en convaincre lui-même. C’est sans appel.
Nous sommes à nouveau confrontés à la logique de la foi. La foi, en tant que réponse à la Parole de Dieu, doit devenir le critère de jugement et d’évaluation des hommes et des choses, des événements et des problèmes, des soucis, comme l’on dirait de nos jours (cf. Jean-Paul II, exhortation apostolique Pastores dabo vobis, 25 mars 1992, n° 47). Ce qui vient de Dieu n’est pas irrationnel, en ce sens que cela ne s’oppose pas à la droite raison et peut être compris par elle, au moins de façon fragmentaire. C’est méta-rationnel, au-delà de la simple capacité intellective de l’homme. A la raison doit s’ajouter la soumission de la foi, l’humilité de l’intelligence, qui ne peut tout comprendre ni tout emmagasiner. C’est cela que Thomas refuse d’admettre. Il n’a pas cette foi épaisse, si épaisse que l’on pourrait la couper avec un couteau, que Dieu avait donné à saint Josémaria. Du moins, il ne l’avait pas encore, car, plus tard, elle le conduira jusqu’aux Indes, où il laissera un souvenir qui perdure.

(à suivre…)

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