ce blog est bloqué à l'entrée en Chine depuis le mois de mai 2007

lundi 18 février 2019

L’amour de l’Église et du pape (1)

)L’amour de l’Église et du pape (1 

« L’année de la mort du roi Ozias, je vis le Seigneur qui siégeait sur un trône très élevé – c’est Isaïe qui parle, et qui relate la vision qu’il a eue – les pans de son manteau remplissaient le Temple [de Jérusalem]. Des séraphins se tenaient au-dessus de lui. Ils se criaient l’un à l’autre : ‘Saint ! Saint ! Saint, le Seigneur, Dieu de l’univers. Toute la terre est remplie de ta gloire’ » (Is 6, 1). Une acclamation qui est reprise presque à l’identique dans liturgie de la messe à la fin des préfaces : « Saint ! Saint ! Saint ! Le Seigneur, le Dieu de l’univers ! Le ciel et la terre sont remplis de ta gloire. Hosanna au plus haut des cieux. »
« Les pivots des portes se mirent à trembler à la voix de celui qui criait, et le Temple se remplissait de fumée », précise prophète, qui fait part sa frayeur.
(lire la suite)
« Je dis alors : ‘Malheur à moi ! Je suis perdu, car je suis un homme aux lèvres impures.’ » Sa crainte n’est pas fondée, car si Dieu se manif à quelqu’un, ce n’est pas pour sa perte, ce n’est pas pour l’anéantir. Mais bien pour faire appel à lui en vue d’une mission. Tel est bien cas d’Isaïe qui poursuit son récit :  « J’entendis la voix du Seigneur qui disait : ‘Qui enverrai-je ? Qui sera notre messager ?’ Et j’ai répondu : ‘Moi, je serai ton messager : envoie-moi’. »
L’événement décrit par Isaïe se produit dans Temple saint. Là où est concentrée la présence de Dieu parmi son peuple. Dans le lieu où Dieu a planté sa tente.
Nous ne nous attacherons ici pas tant au temple matériel, à l’église construite de mains d’homme qui, d’ailleurs, peut se dégrader, voire brûler. Mais à l’Église immatérielle, à la fois hiérarchique et charismatique, que nous appelons parfois du titre de « notre sainte Mère l’Église ». Et que nous aimons tout spécialement en raison de ce titre, qui traduit une réalité profonde. Et qui motive notre amour de l’Église.
Incontestablement, nous recevons beaucoup, énormément de l’Église. Nous pouvons dire que toute la pédagogie de notre Mère l’Église – sa doctrine comme sa liturgie – est orientée à permettre au chrétien d’établir avec Dieu un dialogue personnel, empreint de foi, d’amour, d’adoration, de repentir, de demande. Quand bien même elle met sur les lèvres des fidèles des prières déterminées, l’Église veut néanmoins que chacun de ses enfants s’adresse à Dieu personnellement, dans une prière de fils à Père. Elle guide donc notre prière, qui est d’abord une prière communautaire, le culte rendu en commun au Tout-Puissant par Jésus-Christ.
Mais nous ne nous trouvons pas dans le cas de ceux qui rabâchent des prières, formules toutes faites longueur journée, de façon purement mécanique, sans accorder d’attention ni d’importance à ce qu’ils disent. C’est quelque chose de machinal de leur part. Non, l’Église nous présente Dieu comme notre Père, c’est-à-dire comme ce qu’il est vraiment, et nous invite à le fréquenter personnellement, directement, filialement.
Saint Jean-Paul II formulait une remarque qui nous parle beaucoup parce qu’il y est question de divinisation, terme si cher à st Josémaria et qui n’a pas toujours été compris. La spiritualité des Églises orientales se réfère pourtant fréquemment à la déification, terme qui est du pareil au même.
Mais venons-en à ce texte, qui est un extrait du discours annuel adressé par le saint-père aux membres de la curie romaine. Il leur disait, en 1981, que, « par vocation innée, l’Église n’est pas étrangère au monde, même dans les formes de sa vie les plus strictement intérieures et réservées au domaine sacré. Étant formée d’hommes, vivant parmi les hommes, élevant ceux-ci au surnaturel et les éduquant à la connaissance de Dieu (cf. saint Irénée, Adv. hær. 4, 57 ; PG 7, 984-993), l’Église a également de ce fait une répercussion sur le domaine quotidien du social. Le bras vertical de la Croix est solidement greffé sur le bras horizontal qui embrasse et divinise le monde dans l’unique oblation d’amour du Fils de Dieu. »

(à suivre...)

Aucun commentaire: