L’amour de l’Église et du pape (1)
)L’amour de l’Église et du
pape (1
« L’année
de la mort du roi Ozias, je vis le Seigneur qui siégeait sur un
trône très élevé – c’est Isaïe qui parle, et qui relate la
vision qu’il a eue – les pans de son manteau remplissaient le
Temple [de Jérusalem]. Des séraphins se tenaient au-dessus de lui.
Ils se criaient l’un à l’autre : ‘Saint ! Saint !
Saint, le Seigneur, Dieu de l’univers. Toute la terre est remplie
de ta gloire’ » (Is 6, 1). Une acclamation qui est reprise
presque à l’identique dans liturgie de la messe à la fin des
préfaces : « Saint ! Saint ! Saint ! Le
Seigneur, le Dieu de l’univers ! Le ciel et la terre sont
remplis de ta gloire. Hosanna au plus haut des cieux. »
« Les
pivots des portes se mirent à trembler à la voix de celui qui
criait, et le Temple se remplissait de fumée », précise
prophète, qui fait part sa frayeur.
(lire la suite)
« Je dis alors : ‘Malheur à moi ! Je suis perdu, car
je suis un homme aux lèvres impures.’ » Sa crainte n’est
pas fondée, car si Dieu se manif à quelqu’un, ce n’est pas pour
sa perte, ce n’est pas pour l’anéantir. Mais bien pour faire
appel à lui en vue d’une mission. Tel est bien cas d’Isaïe qui
poursuit son récit : « J’entendis la voix du
Seigneur qui disait : ‘Qui enverrai-je ? Qui sera notre
messager ?’ Et j’ai répondu : ‘Moi, je serai ton
messager : envoie-moi’. »
L’événement
décrit par Isaïe se produit dans Temple saint. Là où est
concentrée la présence de Dieu parmi son peuple. Dans le lieu où
Dieu a planté sa tente.
Nous
ne nous attacherons ici pas tant au temple matériel, à l’église
construite de mains d’homme qui, d’ailleurs, peut se dégrader,
voire brûler. Mais à l’Église immatérielle, à la fois
hiérarchique et charismatique, que nous appelons parfois du titre de
« notre sainte Mère l’Église ». Et que nous aimons
tout spécialement en raison de ce titre, qui traduit une réalité
profonde. Et qui motive notre amour de l’Église.
Incontestablement,
nous
recevons beaucoup,
énormément de l’Église. Nous
pouvons dire que toute la
pédagogie de notre Mère l’Église – sa doctrine comme
sa liturgie – est orientée à permettre
au chrétien d’établir
avec Dieu un dialogue
personnel, empreint de
foi, d’amour, d’adoration, de repentir, de demande. Quand
bien même elle met sur
les lèvres des fidèles des prières déterminées, l’Église veut
néanmoins que
chacun de ses enfants
s’adresse à Dieu
personnellement, dans une
prière de fils à Père.
Elle
guide donc notre
prière, qui est d’abord une
prière communautaire, le culte rendu en commun au Tout-Puissant
par Jésus-Christ.
Mais
nous ne
nous
trouvons pas dans
le cas de ceux
qui rabâchent des prières, formules toutes
faites longueur journée, de
façon purement mécanique,
sans accorder d’attention ni d’importance à
ce qu’ils
disent. C’est quelque
chose de machinal de
leur part. Non, l’Église
nous
présente Dieu
comme notre
Père,
c’est-à-dire comme
ce qu’il est vraiment, et nous
invite à le
fréquenter personnellement, directement,
filialement.
Saint
Jean-Paul
II formulait une remarque qui nous
parle beaucoup
parce qu’il
y est question de divinisation, terme si cher à st Josémaria
et qui n’a pas toujours
été compris. La
spiritualité des Églises
orientales se
réfère pourtant
fréquemment à la
déification, terme qui
est du pareil au même.
Mais
venons-en à ce
texte, qui est un extrait
du discours annuel adressé
par le saint-père aux
membres de la curie
romaine. Il leur disait,
en 1981, que,
« par
vocation innée, l’Église n’est pas étrangère au monde, même
dans les formes de sa vie les plus strictement intérieures et
réservées au domaine sacré. Étant formée d’hommes, vivant
parmi les hommes, élevant ceux-ci au surnaturel et les éduquant à
la connaissance de Dieu (cf. saint Irénée, Adv.
hær. 4, 57 ; PG
7, 984-993), l’Église a également de ce fait une répercussion
sur le domaine quotidien du social. Le bras vertical de la Croix est
solidement greffé sur le bras horizontal qui embrasse et divinise le
monde dans l’unique oblation d’amour du Fils de Dieu. »
(à
suivre...)
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