L’amour de l’Église et du pape (2)
L’amour
de l’Église et du pape (2)
L’Église
n’est pas du monde, mais
son action s’inscrit dans
le monde et se réalise au
profit du monde, vise à
le sanctifier. Les bras de la Croix divinisent le
monde, affirme-t-il
ici. Car ils sont une
invitation à se sanctifier en travaillant
au cœur du monde, des en
vaquant aux activités
séculières.
« Cette
divinisation de l’homme
opérée par la médiation de l’Esprit Saint, advient
principalement dans la distribution des sacrements, surtout de
l’Eucharistie qui est « un sacrement de piété, un signe
d’unité, un lien de charité » (st Augustin, In
Joann. Ev. Tr. 26, 6,
13 ; PL 35, 16, 3), et, de ce fait, un principe de cohésion et
de fraternité véritables, également dans la vie sociale du monde
entier pour lequel le Christ s’est donné – pro
mundi vita (Jn 6,
51) » (Jean-Paul II, Discours
à la Curie romaine,
22 décembre 1981, n° 4).(lire la suite)
Le
Pontife romain peut
affirmer sans ambages que l’Eucharistie
construit l’Église.
De
fait, c’est bien
l’Église qui nous
dispense les sacrements,
qui établit les règles de
leur juste confection et de
leur droite
administration, afin que
ses fidèles
parviennent au salut, ce
qui est la
loi suprême de toute
l’Église :
Suprema lex, salus
animarum (Code
de droit canonique, c. 1752).
Nous
ne pouvons pas mieux nous
sanctifier
que par les sacrements, qui sont
les principaux
canaux de la grâce,
et ont institués
par notre Seigneur
faire nous parvenir
toutes
les grâces
qui s’écoulent du pressoir
mystique, tel que les
artistes du Moyen Âge l’ont représenté.
Il ne
nous
est pas possible de nous
sanctifier
en dehors de l’Église catholique,
c’est-à-dire sans lien avec elle, sans lui être uni par le triple
lien de la communion de la
foi, des
sacrements et du
gouvernement.
Cela est totalement
exclu. Parce qu’autrement
l’on se trouve
apostat, hérétique
ou
schismatique.
Nous
aimons l’Église
telle qu’existe
à notre
époque, telle que
nous la
voyons, avec son dynamisme évangélisateur
qui ne se dément
pas. Elle
est la même que l’Église
en germe au jour
Pentecôte, qui naît à
Jérusalem avec une portée d’emblée universelle,
constitutionnellement
universelle,
appelée à
se répandre de
par le monde entier… Et
elle se
répand, Dieu
merci, toujours
davantage. Les vicissitudes des pays occidentaux ne doivent pas
cacher une réalité, qui est celle d’une expansion continuelle,
avec la création régulière
de nouveaux
diocèses en Afrique, en
Amérique et en Asie.
Mais
elle est tributaire aussi des
circonstances historiques.
Elle ne
se présente pas aux hommes
de notre
temps comme à l’époque
où les schismes tragiques
se sont
produits, à celle
des affrontements du
sacerdoce et de l’empire,
à
l’époque
de la Renaissance
ou encore après la perte
des États
pontificaux en 1870.
Mais
elle reste
la même, c’est-à-dire l’Église de Jésus-Christ,
détentrice et unique
détentrice de tous
les moyens de sanctification
dont
nous avons
besoin. Des sacrements et
de la Parole de Dieu,
qu’elle seule a pouvoir d’interpréter
authentiquement.
Extra
Ecclesiam nulla
salus. « Pas
de salut hors de l’Église. » Un
grand
principe,
développé en long et en
large pendant des siècles,
qui n’est plus
invoqué depuis le concile
Vatican II pour
des raisons œcuméniques.
De nos jours,
l’on préfère mettre en
évidence, à juste
titre, que
des gens qui pas reçu la
grâce du baptême
peuvent très bien
se sauver et de fait se sauvent, tandis que des baptisés
se perdent par infidélité
à leur vocation
chrétienne.
Car,
comme saint
Paul VI le notait dans un
discours, « la
sainteté dans l’Église vue dans la réalité humaine de ses
membres n’est pas toujours conforme à la sainteté de l’Église
vue dans sa perspective idéale et divine. Même s’ils sont déjà
admis dans ce « royaume de Dieu déjà parmi nous » (Lc
17, 21), les membres de l’Église n’en demeurent pas moins des
hommes faibles, fragiles et pécheurs. […] Il
arrive donc que l’incohérence
entre la vocation à la sainteté, propre des chrétiens, et leur
déficience morale, provoque le scandale… » (Paul VI,
Discours,
21 octobre 1971).
Il
n’est pas difficile, hélas, de vérifier de nos jours cette
assertion pontificale. Trop d’exemples dévoilés de nos jours, des
comportements tragiques et criminels, la corroborent. Mais cela
n’enlève rien à la sainteté de l’Église, l’Épouse sans
tache ni ride du Christ.
(à
suivre...)
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