Deux conceptions de la conscience
Deux conceptions de la conscience
La conception moderne de la conscience s'inscrit dans une représentation volontariste de la morale. Alors que, chez saint Thomas, la loi s'adressait dirtectement à la raison pour guider la prudence en vue de la fin recherchée, elle a pour origine, chez les modernes, la volonté du législateur s'imposant à la liberté, comprise comme le pouvoir de choisir entre le bien et le mal. Dans ce cadre, la conscience servira d'arbitre entre la foi et la liberté individuelle, tout en inclinant en faveur de l'une ou de l'autre, avec le risque du rigorisme ou du laxisme. Elle fera intervenir la raison, mais en l'entendant surtout comme instaurant une comparaison, une compétition même, entre des raisons pour et des raisons contre l'obligation légale. La considération de la fin passe au second plan, comme une circonstance. (...) au point de faire présenter parfois le renoncement au bonheur comme un acte de vertu.Servais Pinckaers, Plaidoyer pour la vertu, Paris, 2007, p. 115-116.
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