Voir venir la mort
Voir venir la mort
Quand cherchant en vain mon salut
Dans un son, je n'entendai plus
Qu'au loin un silence confus ;
Quand le froid entre mes draps chauds
Se glissera jusqu'à mes os
Et saisira mes pieds déchaux ; (lire la suite)
Quand mon souffle contre un poids sourd
Se débattra... restera court
Sans pouvoir soulever l'air lourd ;
Quand la mort comme un assassin
Qui précipite son dessein
S'agenouillera sur mon sein ;
Quand ses doigts presseront mon cou,
Quand de mon corps mon esprit fou
Jaillira sans savoir jusqu'où...
Alors, pour traverser la nuit, comme une femme
Emporte son enfant endormie, ô mon Dieu,
Tu me prendras, tu m'emporteras au milieu
Du ciel splendide en ta demeure où peu à peu
Le matin éternel éveillera mon âme.
Marie Noël, Les Chansons et les Heures, Paris, nrf, Poésie/Gallimard.
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