Les voyages de saint Paul (2)
Les voyages de saint Paul (2)
Sur la base de cette profonde orthodoxie, qu'il avait apprise à l'école de Hillèl à Jérusalem, il entrevit dans le nouveau mouvement qui se réclamait de Jésus de Nazareth un risque, une menace pour l'identité juive, pour la vraie orthodoxie des pères. Cela explique le fait qu'il ait « fièrement persécuté l'Église de Dieu », comme il l'admet à trois reprises dans ses lettres (1 Corinthiens 15, 9 ; Galates 1, 13 ; Philippiens 3, 6). Même s'il n'est pas facile de s'imaginer concrètement en quoi consista cette persécution, son attitude fut cependant d'intolérance. C'est ici que se situe l'événement de Damas, (lire la suite) sur lequel nous reviendrons dans la prochaine catéchèse. Il est certain qu'à partir de ce moment sa vie changea et qu'il devint un apôtre inlassable de l'Évangile. De fait, Paul passa à l'histoire davantage pour ce qu'il fit en tant que chrétien, ou mieux en tant qu'apôtre, qu'en tant que pharisien. On divise traditionnellement son activité apostolique sur la base de ses trois voyages missionnaires, auxquels s'ajoute le quatrième lorsqu'il se rendit à Rome en tant que prisonnier. Ils sont tous racontés par Luc dans les Actes. À propos des trois voyages missionnaires, il faut cependant distinguer le premier des deux autres.En effet, Paul n'eut pas la responsabilité directe du premier (cf. Actes 13, 14), qui fut en revanche confié au chypriote Barnabé. Ils partirent ensemble d'Antioche sur l'Oronte, envoyés par cette Église (cf. Actes 13, 1-3), et, après avoir pris la mer du port de Séleucie sur la côte syrienne, ils traversèrent l'île de Chypre de Salamine à Paphos ; de là ils parvinrent sur les côtes méridionales de l'Anatolie, l'actuelle Turquie, et arrivèrent dans les villes d'Attalìa, de Pergè en Pamphylie, d'Antioche de Pisidie, d'Iconium, de Lystres et Derbé, d'où ils revinrent à leur point de départ. C'est ainsi que naquit l'Église des peuples, l'Église des païens. Et entre temps, en particulier à Jérusalem, une âpre discussion était née pour savoir jusqu'à quel point ces chrétiens provenant du paganisme étaient obligés d'entrer également dans la vie et dans la loi d'Israël (diverses observances et prescriptions qui séparaient Israël du reste du monde) pour faire réellement partie des promesses des prophètes et pour entrer effectivement dans l'héritage d'Israël. Pour résoudre ce problème fondamental pour la naissance de l'Église future, ce que l'on appelle le Concile des apôtres se réunit à Jérusalem pour trancher sur ce problème dont dépendait la naissance effective d'une Église universelle. Et il fut décidé de ne pas imposer aux païens convertis l'observance de la loi mosaïque (cf. Ac 15, 6, 30) : c'est-à-dire qu'ils n'étaient pas obligés de se conformer aux prescriptions du judaïsme ; la seule nécessité était d'appartenir au Christ, de vivre avec le Christ et selon ses paroles. Ainsi, appartenant au Christ, ils appartenaient aussi à à Abraham,Dieu et faisaient partie de toutes les promesses.
(à suivre...)
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