L'Apôtre Paul, un maître pour notre temps (2)
L'Apôtre Paul, un maître pour notre temps (2)
Il n'est donc pas étonnant que Paul lui-même ait été l'objet de la double évaluation, opposée, que nous avons évoquée. Une chose est certaine : le particularisme de la culture et de la religion juive trouvait sans difficulté place au sein d'une institution aussi omniprésente que l'était l'empire romain. Plus difficile et plus compliquée sera la position du groupe de ceux, juifs ou païens, qui adhéreront avec foi à la personne de Jésus de Nazareth, dans la mesure où ceux-ci se distingueront aussi bien du judaïsme que du paganisme régnant. Quoi qu'il en soit, deux facteurs favorisèrent l'engagement de Paul. Le premier fut la culture grecque ou plutôt hellénistique, qui après Alexandre le Grand était devenue le patrimoine commun de l'ouest méditerranéen et du Moyen-Orient, tout en intégrant en elle de nombreux éléments des cultures de peuples traditionnellement jugés barbares. (lire la suite) À cet égard, l'un des écrivains de l'époque affirme qu'Alexandre « ordonna que tous considèrent comme patrie l'œkoumène tout entier... et que le Grec et le Barbare ne se différencient plus » (Plutarque, De Alexandri Magni fortuna aut virtute, 6.8). Le deuxième facteur fut la structure politique et administrative de l'empire romain, qui garantissait la paix et la stabilité de la Britannia jusqu'à l'Égypte du sud, unifiant un territoire aux dimensions jamais vues auparavant. Dans cet espace, il était possible de se déplacer avec une liberté et une sécurité suffisantes, en profitant, entre autres, d'un système routier extraordinaire, et en trouvant en chaque lieu d'arrivée des caractéristiques culturelles de base qui, sans aller au détriment des valeurs locales, représentaient cependant un tissu commun d'unification vraiment super partes, si bien que le philosophe juif Philon d'Alexandrie, contemporain de Paul, loue l'empereur Auguste car « il a composé en harmonie tous les peuples sauvages... en se faisant le gardien de la paix » (Legatio ad Caium, 146-147).(à suivre...)
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