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jeudi 29 avril 2010

La sensibilité de Jésus (8)

La sensibilité de Jésus (8)

Le Seigneur se réjouit avec ceux qui se réjouissent, et il pleure avec ceux qui pleurent. Il prend part à la joie de Zachée, qui ne tient pas en place depuis que Jésus lui a dit : « Zachée, descends, car c'est chez toi qu'aujourd'hui il me faut m'arrêter » (Luc 19, 5). Si son cœur bat la chamade, son esprit réfléchit et l'amène à prendre des décisions radicales : « Je vais donner aux pauvres la moitié de mes biens, et si j'ai fait du tort à quelqu'un, je lui rendrai le quadruple » (Luc 19, 8).
Jésus aime participer aux fêtes humaines, (lire la suite) que ce soit à Cana, où sa présence sauve une situation qui sans cela eût été désastreuse pour les jeunes époux ; à Béthanie, où l'intimité des amis lui permet de se reposer sans être tenu de remplir le premier rôle et d'être sur la brèche ; ou encore chez des hôtes de fortune, comme Simon le pharisien. Là, Jésus éprouve un pincement de cœur en constatant que son amphitryon le traite avec désinvolture, et il loue la délicatesse, la hardiesse, l'humilité et l'amour de la pécheresse qui vient combler et au-delà l'indélicatesse de Simon : « Ses nombreux péchés lui sont pardonnés, parce qu'elle a montré beaucoup d'amour » (Luc 7, 47).
Jésus est bien loin d'être ce bloc de marbre que l'on représente parfois, au visage impénétrable, qui s'interdirait de montrer ses sentiments par un puritanisme mal compris, qui n'est, au fond, qu'égoïsme et manque de bonne éducation, n'en déplaise à ses concepteurs. Nous ne pouvons pas être des monstres froids. « Aimez-vous les uns les autres, et aimez-vous les uns les autres comme je vous ai aimés. C'est à cela que tous reconnaîtront que vous êtes mes disciples : si vous avez de l'amour les uns pour les autres » (Jean 13, 34-35).
L'affection doit se remarquer, sans affectation ni rien de bizarre, ni maniérisme. Mais il serait inhumain qu'elle ne se manifeste pas. Ce serait le signe que nous nous sommes enfermés dans notre tour d'ivoire, dans un monde clos, et que nous entendons nous suffire à nous-mêmes : ne rien devoir aux autres, et ne rien leur donner non plus. Je peux afficher de belles manières et nourrir en même temps de la haine pour celui avec qui je me trouve... Cela n'est pas chrétien. Il vaut mieux se fâcher un peu, réagir avec délicatesse, être humain en définitive. C'est bien ce que Jésus nous apprend, tant par son enseignement, comme au Cénacle, que par con comportement, tout au long de sa vie.

(fin)




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