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lundi 15 novembre 2010

La Liturgie céleste (15)

La Liturgie céleste (15)

Il vaut la peine d'insister sur la composante de miséricorde divine dans l'existence du purgatoire. Voici une âme qui est restée fidèle à Dieu jusqu'au terme de sa vie, mais qui n'a pas encore revêtu le vêtement de noce (cf. Matthieu 22, 12) et n'est donc pas digne d'être admise en la présence de Dieu. Le purgatoire lui permet de parfaire sa purification. Le cardinal Daniélou y voyait un des mystères les plus évidents de notre foi. Je le cite : « L'objet de la foi est le dessein de l'amour de Dieu pour nous. Elle nous montre en Jésus-Christ le visage authentique de l'homme, c'est-à-dire ce que Dieu cherche à réaliser en l'homme, (...) en sorte qu'on puisse dire que l'existence chrétienne, et simplement l'existence humaine, n'est finalement qu'un processus de transformation en Jésus-Christ. Et tous nous devons y passer.. (lire la suite) Il y a ceux qui auront commencé un peu en cette vie, plus ou moins. Et pour ceux qui ne l'auront pas fait, il faudra bien le faire après la mort. C'est en ce sens que le mystère du Purgatoire est pour moi un des mystères les plus évidents de la foi, car quand on voit la manière dont la plupart des pauvres hommes et des pauvres femmes arrivent au seuil de la mort, et qu'on pense qu'ils sont destinés à contempler éternellement la bienheureuse Trinité, on comprend qu'ils auront besoin d'un sérieux moment d'éducation, de purification et d'adaptation. Finalement, être chrétien, c'est avoir commencé, bien timidement, bien maladroitement, d'exercer ce qui sera notre occupation éternelle, c'est-à-dire contempler les choses divines » (La foi de toujours et l'homme d'aujourd'hui).
L'abbé Charles Arminjon, qui exerça une influence certaine sur la petite Thérèse, nous rappelle que « l'Église, au Canon de la messe, offre à Dieu ses suffrages afin d'obtenir pour ces âmes locum lucis, un lieu de lumière : d'où il suit qu'elles sont dans la nuit et enveloppées de ténèbres épaisses et impénétrables. - Elle demande pour elles locum refrigerii, un lieu de rafraîchissement : d'où il suit qu'elles sont dans d'intolérables ardeurs. - Elle demande pour elles locum pacis, un lieu de paix : d'où il suit qu'elles sont livrées à des inquiétudes et à d'inexprimables anxiétés » (Fin du monde présent et mystères de la vie future).
Si les âmes du purgatoire ont la certitude d'être sauvées, leur état n'est pas une partie de plaisir. On y retrouve la peine du dam, mais provisoire, et le « feu purificateur », mentionné il y a un instant par le Catéchisme. L'ange gardien de sœur Faustine, l'apôtre de la divine miséricorde, la conduisit un jour « dans un endroit ténébreux et rempli de flammes. Dans ces flammes - des âmes souffrantes. Elle prient ardemment, mais sans effet pour elles-mêmes. Nous seuls pouvons les secourir. Les flammes qui les brûlent ne me touchaient pas. Mon ange gardien ne me quittait pas d'une semelle. Je demandai à des âmes : « Quelle est votre plus grande souffrance ? » Elles me répondirent d'une seule voix : « Notre plus grande souffrance, c'est la faim de Dieu. » J'ai vu la Sainte Vierge visitant les âmes du purgatoire. Elle leur apporte du réconfort » (M. Winowska, L'icône du Christ miséricordieux).

(à suivre…)

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