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jeudi 24 février 2011

La fête chrétienne (1)


La fête chrétienne (1)

Le sens de la fête, nous dit-on, se développe dans notre société. C’est une société festive. Pour un oui, pour un non, l’on se rassemble, à l’étranger éventuellement. Tout est prétexte à célébration : un événement sportif, un anniversaire, le changement d’année… L’on rencontre des foules se dirigeant vers un lieu donné, chacun sa bouteille à la main. « Faire la fête » est une expression qui traduit un état de fait plutôt lamentable. Il s’agit de contenter son gosier, son ventre, et le bas-ventre… Il n’y a pas d’autre perspective. Et à l’issue de la fête, on ramasse des individus dans un coma éthylique…
De ce genre de fête, un chrétien n’en a cure. Il dit « non, merci ». Il se tient prudemment à l’écart. Les Pères de l’Eglise (lire la suite) ont déjà de leur temps souligné la différence entre les fêtes païennes et les fêtes chrétiennes, parce que le sens de la fête est quelque chose d’éminemment chrétien. Le christianisme est festif par essence. Nous fêtons la venue du Seigneur sur terre et la libération du péché. Nous fêtons les différentes étapes de notre vie. Nous fêtons nos saintes et nos saints de tous les temps. Il s’agit de fêtes spirituelles, d’un horizon élevé par conséquent, et non limité à quelques réjouissances matérielles qui donnent la « gueule de bois », image expressive s’il en est. Avoir la gueule de bois comme perspective n’a rien de très noble. C’est faire preuve d’une humanité très pauvre et bien triste, sans ambition.
Parlant de la Pâque, saint Jean Chrysostome disait : « La présente fête n’est pas de la terre seulement, mais du ciel. Aujourd’hui, joie sur la terre ; aujourd’hui, joie dans le ciel (…). Que personne ne s’afflige de sa pauvreté : cette fête est spirituelle. Qu’aucun riche n’exalte sa richesse, car aucune richesse ne saurait contribuer au plaisir de cette fête. Dans les fêtes du dehors, dans les fêtes séculières où il y a beaucoup de vin bu sec, où la table débordante excite la voracité, où la débauche et le gros rire mènent leur train satanique, le pauvre est naturellement malheureux tandis que le riche rayonne de bonheur » (Homélie sur la Résurrection 3). C’est bien différent. Il s’agit au fond de deux mondes distincts : celui de l’esprit et celui du corps, celui qui est tourné vers la vie éternelle et celui qui colle aux réalités terrestres du moment présent, celui qui compte avec Dieu et celui qui, peut-être, ne connaît que le Malin…

(à suivre…)

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