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jeudi 17 novembre 2011

Pourquoi moi ? (1)


Pourquoi moi ? (1)

« Judas – non l’Iscariote –lui dit : « Maître, comment se fait-il, Seigneur, que ce soit à nous que tu te manifestes, et pas au monde ? » (Jean 14, 22). La question mérite d’être posée, en effet. Les apôtres connaissent leur petitesse. Ils sont pour la plupart d’humble extraction. Ils sont originaires de petits villages sans beaucoup d’importance. Le peuple d’Israël lui-même semble insignifiant sur l’échiquier politique. En tout cas, les prophètes ont bien pris soin de rappeler, pour souligner que l’élection d’Israël par Dieu est un pur don gratuit et entièrement libre de sa part, que Jacob « est petit » (Amos 7, 2), qu’il ne vaut pas mieux que le royaume de Hamat la Grande et de Gat des Philistins (cf. Amos 6, 2), qu’il n’est pas le plus puissant (cf. Amos2, 9). Et c’est pourtant en Israël que le Fils de l’homme (Daniel 7, 12) est venu. (lire la suite) Et ce sont eux, les Douze, qu’il a choisis pour être le petit groupe sur lequel il s’appuie et qui doit un jour siéger sur douze trônes pour juger les douze tribus d’Israël (cf. Luc 22, 30). Il y a de quoi être déconcerté, pour un esprit simple, au cœur toutefois généreux. Et s’il est vrai que « le cœur a ses raisons que la raison ne connaît pas », alors ils peuvent quand même comprendre quelque chose à ce choix de Dieu.
Ce n’est pas qu’ils soient mécontents du choix, bien sûr. Ils n’échangeraient pas leur situation pour rien au monde. Mais ils sont quand même stupéfaits. En pensant un peu par devers eux, et en échangeant leurs impressions, ils se disent qu’à la place du Seigneur, ils auraient fait appel à des gens considérables, compétents, disposant de moyens financiers abondants, ayant de l’influence dans la sphère du pouvoir politique auprès des Anciens et des grands prêtres… Et, au lieu de cela, ce sont eux qui doivent l’assister. Et le plus fort, c’est que cela marche ! Un jour, Jésus « leur conféra puissance et plein pouvoir sur les démons, ainsi que le don de guérir les maladies. Et il les envoya proclamer la venue du royaume de Dieu et opérer des guérisons » (Luc 9, 1-2). C’est ce qu’ils firent avec succès. Ils en étaient eux-mêmes médusés.
Cela n’oblitère pas le sens de la question de Judas. Ce choix reste mystérieux. Il existait tant de gens en Israël qui avaient plus d’instruction qu’eux, qui étaient mieux dotés par la nature, qui étaient ornés de plus de qualités… Mais ce sont eux que le rabbi de Nazareth a choisis. Il n’y a pas à revenir sur cela.

(à suivre…)

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