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mercredi 22 février 2012

Humilité (2)


Humilité (2)

Matthieu ignore la remarque déplacée : « Parfaitement, j’ai travaillé dur pour obtenir ce poste. Je vous dépasse tous. »
— « Ce n’est pas parce que tu t’en es mis plein les poches sur notre dos que tu es plus important que nous », dit Jacques, le fils d’Alphée.
— « Dois-je vous rappeler que je suis le cousin du Seigneur ? » dit l’autre Jacques, fils de Zébédée.
— « Et moi aussi », s’empresse d’ajouter Jean.
— « Oui, mais c’est moi l’aîné », reprend Jacques le Majeur.
— « C’est vrai, mais c’est moi qui ai suivi le Maître le premier. »
— « Et moi, alors, tu m’oublies », dit André avec vivacité.
— « J’ai suivi le premier l’Agneau de Dieu que Jean le Baptiste nous a désigné, et toi tu n’as fait que me suivre. » (lire la suite)
— « Ce n’est pas vrai. Tu es un menteur. C’est moi qui ai emboîté le pas de Jésus le premier. »
— « De toute façon, il a une préférence pour moi. Cela, aucun d’entre vous ne peut le nier. C’est visible. »
— « Regardez-moi le petit chouchou, comme il est attendrissant ! dit Thomas, tu vas nous faire pleurer. »
Les esprits s’échauffent. Des bribes de la dispute puérile parviennent à Jésus. Il laisse faire. Il connaît bien ses apôtres, et sait qu’il faudra du temps pour qu’ils soient bien formés, pour dégrossir leur caractère. Jésus est patient. Il a son temps.
Le vieux Nathanaël ne peut se retenir d’intervenir à son tour :
— « N’oubliez quand même pas l’éloge que Jésus a fait de moi : Voici un Israélite en qui il tout est droit (Jn 1, 47). Qui peut en dire autant ? »
Philippe n’a rien dit. Il ne voit pas très bien quoi revendiquer d’autre que d’être originaire de « Bethsaïde, la ville d’André et de Pierre » (Jn 1, 44). C’est plutôt maigre. Alors il dit, à l’adresse de Jacques et de Jean :
— « Il n’y a pas de mérite à être les cousins du Seigneur. Vous n’y êtes pour rien. Cela vous a été donné par les liens du sang. Moi je suis de la famille de Jésus par les liens de l’appel. »
Les protestations fusent de tous côtés :
— « Et nous alors ?
— « Nous pouvons tous en dire autant. »
— « Il n’y a pas que toi. »
— « Qu’est-ce qu’il ne faut pas entendre ! »

(à suivre…)

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