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mardi 24 juillet 2012

Marie-Madeleine (3)

Marie-Madeleine (3)

La présence de ces personnages mystérieux près de la tombe du Seigneur n’est pas faite pour rassurer Marie-Madeleine. Devant le surnaturel, c’est un sentiment de crainte qui s’impose d’abord. Mais ceux-ci « lui dirent : Femme, pourquoi pleures-tu ? » (Jean 20, 13). Elle répond brièvement, sans trop se demander qui sont ces personnages et ce qu’ils font dans le sépulcre vide : « Parce qu’on a enlevé mon Seigneur, leur dit-elle, et que je ne sais pas où on l’a mis » (Jean 20, 13). Mue alors par on ne sait quel ressort intérieur, elle se retourne instinctivement : « Ce disant, elle se retourna et vit Jésus qui était là debout, mais elle ne savait pas que ce fût Jésus » (Jean 20, 14). Elle doit se dire que, décidément, il y a soudain beaucoup de monde sur place, à une heure bien matinale. « Jésus lui dit : Femme, pourquoi pleures-tu ? Qui cherches-tu ? » (Jean 20, 15).
Marie-Madeleine ne sait toujours pas à qui elle a affaire. Elle répond toutefois, sans beaucoup de logique : « Pensant que c’était le jardinier, [elle] lui dit : Seigneur, si c’est toi (lire la suite) qui l’a emporté, dis-moi où tu l’as mis, pour que j’aille le reprendre » (Jean 20, 15). Elle ne répond pas exactement à la question et semble continuer la réponse donnée précédemment aux anges. Il est curieux qu’elle traite le jardinier de « seigneur ». Et sa demande n’est guère raisonnable. Car, si le jardinier en question a enlevé le corps de Jésus, il y a peu de chance qu’il veuille dire ce qu’il en a fait, et mois encore qu’il accède à le restituer. Mais c’est l’amour qui pousse Marie-Madeleine et l’amour peut pousser à un certain illogisme, à une sainte folie, comme le prouve la Croix du Christ (cf. 1 Corinthiens 1, 18)… « Jesus lui dit : Myriam ! » (Jean 20, 16). « Après qu’il l’eut appelée par le mot banal de « femme », sans être reconnu, il l’appelle par son nom. C’est comme s’il lui disait clairement : « Reconnais celui par qui tu es reconnue. Je ne te connais pas en général, comme les autres, je te connais d’une façon particulière » (saint Grégoire le Grand, Homiliæ in Evangelia 25, 5), ce qu’il pourrait nous dire aussi à chacun d’entre nous, à qui il a octroyé la grâce du baptême et qu’il a appelé à le suivre et à être son témoin dans le monde. « Elle, se retournant, lui dit en hébreu : « Rabbouni ! » - ce qui veut dire Maître » (Jean 20, 16). « Appelée par son nom, Marie reconnaît donc son créateur et elle l’appelle aussitôt Rabbouni, c’est-à-dire maître, parce que celui qu’elle cherchait intérieurement était celui-là même qui lui enseignait intérieurement à le chercher » (saint Grégoire le Grand, Homiliæ in Evangelia 25, 5). Et c’est toujours sous l’action du Saint-Esprit dans notre âme que nous recherchons nous aussi le Seigneur. Car, sans lui, nous en serions bien incapables (cf. Jean 15, 5) et nous nous laisserions entièrement accaparer par les soucis de ce monde. (à suivre…)

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