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vendredi 9 novembre 2007

La mémoire des défunts (2)


La mémoire des défunts (2)

La civilisation moderne refuse « la visibilité de la mort », et elle s’efforce donc d’en éliminer les signes. Dans un certain nombre de pays, ce rejet a pour conséquence le développement de l’embaumement du cadavre : il s’agit, par un procédé chimique, de conserver le corps du défunt afin qu’il ait encore toutes les apparences de la vie.
Le chrétien doit, au contraire, se familiariser avec la pensée de la mort (lire la suite) et accepter cette réalité dans la paix et la sérénité; il ne peut donc pas adhérer intérieurement à ce phénomène d’« intolérance à l’égard des défunts », qui prive ces derniers de tout espace dans la vie des cités contemporaines; il ne peut pas non plus accepter le refus de la « visibilité de la mort » : en effet, cette intolérance et ce rejet sont les signes d’une fuite irresponsable par rapport à la réalité, ou encore ils correspondent à une vision matérialiste de l’existence, privée d’espérance et étrangère à la foi dans le Christ mort et ressuscité.
Le chrétien doit aussi s’opposer fermement aux nombreuses formes du « commerce de la mort », dont les adeptes cherchent seulement à réaliser des gains démesurés et honteux, en profitant de la crédulité des fidèles.
La piété populaire envers les défunts s’exprime de multiples manières, selon les lieux et en fonction de traditions très diverses. On peut citer notamment :
- la neuvaine de prières pour les défunts, en guise de préparation à la Commémoration du 2 novembre, et l’octave, comme prolongement de cette célébration ; ces deux pieux exercices doivent être célébrés en respectant le déroulement de la Liturgie ;
- la visite au cimetière : il arrive qu’elle soit accomplie d’une manière communautaire, comme le jour de la Commémoration de tous les fidèles défunts, ou à la fin d’une mission populaire, ou encore à l’occasion de la prise de possession d’une paroisse par un nouveau curé. Il peut s’agir aussi d’une visite privée : les fidèles se rendent alors près des tombes de leurs proches, avec le désir de les entourer de respect et d’honneur, en les ornant de fleurs et de lumières ; une telle visite doit avoir pour but de manifester les liens qui existent entre le défunt et ses proches, et non pas se réduire à une simple obligation, fondée sur une peur relevant de la superstition ;
l’adhésion à des confréries et des associations pieuses qui ont pour but d'« ensevelir les morts », en offrant des suffrages pour les défunts et en manifestant la solidarité concrète des chrétiens avec les proches parents du disparu, conformément à la conception chrétienne de la mort.
les suffrages fréquents pour les défunts : ils peuvent revêtir différentes formes, qui ont déjà été mentionnées : les aumônes, les diverses autres œuvres de miséricorde, les indulgences, et, surtout, les prières, notamment le psaume De profundis, ou la brève formule du Requiem aeternam, qui accompagne souvent la prière de l’Angelus, la méditation du chapelet, et la bénédiction de la table familiale.

Congrégation pour le Culte divin et la Discipline des sacrements, Directoire sur la piété populaire et la liturgie, 17 décembre 2001, n° 256-260.

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