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samedi 19 avril 2008

Le silence nécessaire

Le silence nécessaire

Notre monde ne connaît guère le silence, même si, ici ou là, l'homme en redécouvre le nécessité. Voici deux approches différentes du silence. Il peut, certes, y avoir un silence lourd et pesant, tel celui que Ramuz décrit : « On avait senti grandir autour de soi une chose tout à fait inhumaine et à la longue insupportable : le silence. (lire la suite) Le silence de la haute montagne, le silence de ces déserts d'hommes, où l'homme n'apparaît que temporairement : alors, pour que par hasard il soit silencieux lui-même, on a beau prêter l'oreille, on entend seulement qu'on n'entend rien. C'était comme si aucune chose n'existait nulle part, de nous à l'autre bout du monde, de nous jusqu'au fond du ciel. Rien, le néant, le vide, la perfection du vide ; une cessation totale de l'être, comme si le monde n'était pas créé encore, ou ne l'était plus, comme si on était avant le commencement du monde ou bien après la fin du monde. Et l'angoisse se loge dans votre poitrine où il y a comme une main qui se referme autour du cœur » (C. F. Ramuz, Derborence, Paris, 1968, p. 12-13).
Mais il existe un silence bénéfique, de celui qui fait taire les sollicitations du monde pour se recueillir et écouter Dieu. « Le silence est comme le portier de la vie intérieure » (saint Josémaria, Chemin, n° 281). Autrement dit, sans le retrait des soucis du monde, il est difficile de prier. Cela ne signifie pas qu'il soit impossible de prier en pleine rue ou dans le brouhaha des activités, mais que l'oraison, le dialogue intime avec Dieu, implique de s'occuper de lui. En effet, « nous autres, enfants de Dieu, nous devons être des contemplatifs : des personnes qui, au milieu du grondement de la foule, savent trouver le silence d'une âme qui s'entretient sans cesse avec le Seigneur ; et le regarder comme on regarde un Père, comme on regarde un Ami que l'on aime à la folie » (saint Josémaria, Forge, n° 738).
Chacun d'entre nous devrait pouvoir dire : « Ma prière intime, qui est comme un grand silence qui crie » (saint Josémaria, Quand le Christ passe, n° 35), qui crie, car elle réclame la grâce de Dieu pour être plus saint et pour être vraiment apôtre dans les milieux de notre existence.
Pour ne pas avoir la tête troublée aux moments les plus inopportuns par les préoccupations terre à terre, il convient d'« essayer d’obtenir des moments de silence intérieur » tout en tâchant de maîtriser aussi les « sens externes et internes » (saint Josémaria, Sillon, n° 670).

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