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mardi 22 avril 2008

Origene, sa vie, son oeuvre (1)

Origène, sa vie, son œuvre (1)

Le pape Benoît XVI déclare : "Dans nos méditations sur les grandes personnalités de l'Église antique, nous faisons aujourd'hui connaissance de l'une des plus importantes. Origène d'Alexandrie est réellement l'une des personnalités les plus déterminantes pour tout le développement de la pensée chrétienne. Il recueille l'héritage de Clément d'Alexandrie, sur lequel nous avons médité mercredi dernier, et le relance vers l'avenir de manière tellement innovatrice, qu'il imprime un tournant irréversible au développement de la pensée chrétienne. Ce fut un véritable « maître », (lire la suite) et c'est ainsi que ses élèves se souvenaient de lui avec nostalgie et émotion: non seulement un théologien brillant, mais un témoin exemplaire de la doctrine qu'il transmettait : « Il enseigna, écrit Eusèbe de Césarée, son biographe enthousiaste, que la conduite doit correspondre exactement à la parole, et ce fut surtout pour cela que, aidé par la grâce de Dieu, il poussa un grand nombre de personnes à l'imiter » (Histoire Ecclésiastique 6, 3, 7).
Toute sa vie fut parcourue par une aspiration incessante au martyre. Il avait dix-sept ans lorsque, en la dixième année du règne de l'empereur Septime Sévère, la persécution contre les chrétiens fut lancée à Alexandrie. Clément, son Maître, abandonna la ville, et le père d'Origène, Léonide, fut jeté en prison. Son fils désirait ardemment le martyre, mais il ne put réaliser ce désir. Il écrivit alors à son père, l'exhortant à ne pas abandonner le témoignage suprême de la foi. Et lorsque Léonide fut décapité, le petit Origène sentit qu'il devait accueillir l'exemple de sa vie. Quarante ans plus tard, alors qu'il prêchait à Césarée, il fit cette confession : « À rien ne me sert d'avoir eu un père martyr, si je n'observe pas une bonne conduite et ne fais pas honneur à la noblesse de ma famille, c'est-à-dire au martyre de mon père et au témoignage qui l'a rendu illustre dans le Christ » (Homélies sur Ézéchiel 4, 8). Dans une homélie successive - lorsque grâce à l'extrême tolérance de l'empereur Philippe l'Arabe, l'éventualité d'un témoignage sanglant semblait s'être évanouie - Origène s'exclama : « Si Dieu m'accordait d'être lavé dans mon sang, recevant ainsi le second baptême après avoir accepté la mort pour le Christ, je m'éloignerais certainement de ce monde... Mais ceux qui méritent ces choses sont bienheureux » (Homélies sur Jude 7, 12). Ces expressions révèlent toute la nostalgie d'Origène pour le baptême du sang. Et finalement, cette aspiration irrépressible fut, tout au moins en partie, exaucée. En 250, au cours de la persécution de Dèce, Origène fut arrêté et cruellement torturé. Affaibli par les souffrances endurées, il mourut quelques années plus tard. Il n'avait pas encore soixante-dix ans.

(à suivre...)

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