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samedi 5 avril 2008

Tous egaux devant Dieu (1)

Tous égaux devant Dieu (1)

L'enseignement que Jésus nous dispense à travers les paraboles n'est pas sans nous dérouter parfois. Prenons, par exemple, la parabole du vigneron qui embauche, tôt le matin, des saisonniers pour aller travailler à sa vigne, et qui convient avec eux du salaire pour la journée : un denier (cf. Matthieu 20, 1-4). Jusque-là, rien d'anormal.
Le propriétaire de la vigne ressort à plusieurs reprises au cours de la journée. À chaque fois, il trouve de nouveaux ouvriers désœuvrés (lire la suite) sur la place du village. « Étant sorti vers la onzième (heure), il en trouva d'autres qui stationnaient, et il leur dit : « Pourquoi stationnez-vous ici toute la journée sans rien faire ? » Ils lui disent : « C'est que personne ne nous a embauchés. » Il leur dit : « Allez, vous aussi, à la vigne » (Ibid., v. 6-7). Ils vont en renfort à la vigne, même si leur concours sera de brève durée. « Le soir venu, le maître de la vigne dit à son intendant : « Appelle les ouvriers et paie-leur le salaire, en commençant par les derniers jusqu'aux premiers » (v. 8). C'est ici que nous devons prêter attention, car le maître va adopter une attitude apparemment surprenante. « Ceux de la onzième heure vinrent et reçurent chacun un denier.
Quand vinrent les premiers, ils pensèrent qu'ils recevraient davantage » (v. 9-10). Nous les comprenons, parce qu'ils ont travaillé six fois, dix fois plus. « Mais ils reçurent, eux aussi, chacun un denier » (v. 10). Ils ne sont pas contents, et ils le font savoir : « En le recevant, ils murmuraient contre le maître de maison, disant : « Ces derniers n'ont travaillé qu'une heure, et tu les as traités comme nous, qui avons porté le poids du jour et la chaleur » (v. 11-12). Il est vrai qu'ils ont supporté « le poids du jour et de la chaleur ». Ils ont travaillé dur, et bien, sans doute. Mais peut-être plus par obligation que par amour de leur tâche et de leur maître. Or, supporter par amour » le poids du jour et de la chaleur, « ce n'est plus réellement le supporter » (saint Josémaria, Amis de Dieu, n° 44).
L'amour voit au-delà de la justice. Et c'est bien ce que nous constatons dans cette parabole. D'abord le maître répond à un des saisonniers : « Mais lui, s'adressant à l'un d'eux, répondit : « Ami, je ne te fais point d'injustice : n'es-tu pas convenu avec moi d'un denier ? Prends ce qui te revient, et va-t'en » (v. 13-14). Nous sommes ici dans le domaine de la justice, qui consiste à donner chacun ce qui lui est dû. Il a été convenu d'un denier : le salarié reçoit un denier, de quoi se plaint-il ? Il a ce à quoi il a droit. « Je veux donner à ce dernier autant qu'à toi. Ne m'est-il pas permis de faire en mes affaires ce que je veux ? Ou ton œil sera-t-il mauvais parce que, moi, je suis bon ? » (v. 14-15). C'est sans doute la jalousie, la comparaison déplacée, humainement compréhensible mais indue, qui suscite ces récriminations et de mécontentement. Les premiers ont reçu ce à quoi ils avaient droit, et ils se plaignent...

(à suivre...)

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