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vendredi 11 avril 2008

Les femmes au service de l'Evangile (2)

Les femmes au service de l'Évangile (2)

Viennent ensuite différentes femmes qui, à titre divers, gravitent autour de la figure de Jésus en ayant des fonctions de responsabilité. Un exemple éloquent est représenté par les femmes qui suivaient Jésus pour l'assister de leurs biens, et dont Luc nous transmet certains noms : Marie de Magdala, Jeanne, Suzanne et « plusieurs autres » (cf. Luc 8, 2-3). Puis, les Évangiles nous informent que les femmes, à la différence des Douze, n'abandonnèrent pas Jésus à l'heure de la Passion (cf. Matthieu 27, 56.61 ; Marc 15, 40). Parmi elles ressort en particulier Marie-Madeleine, (lire la suite) qui non seulement assista à la Passion, mais fut également la première à témoigner et à annoncer le Ressuscité (cf. 20, 1. 11-18). C'est précisément à Marie de Magdala que saint Thomas d'Aquin réserve le qualificatif particulier d'« apôtre des apôtres » (apostolorum apostola), lui consacrant ce beau commentaire : « De même qu'une femme avait annoncé au premier homme des paroles de mort, ainsi, une femme annonça en premier aux apôtres des paroles de vie » (Super Ioannem, ed. Cai, 2519).
Dans le domaine de l'Église des débuts également, la présence des femmes n'est absolument pas secondaire. Nous n'insistons pas sur les quatre filles non nommées du « diacre » Philippe, résidant à Cesarée Maritime, et toutes dotées, comme nous le dit saint Luc, du « don de prophétie », c'est-à-dire de la faculté d'intervenir publiquement sous l'action de l'Esprit Saint (cf. Actes 21, 9). La brièveté de l'information ne nous permet pas de déductions plus précises. Nous devons plutôt à saint Paul une plus ample documentation sur la dignité et sur le rôle ecclésial de la femme. Il part du principe fondamental selon lequel pour les baptisés, non seulement « il n'y a ni Juif ni Grec, il n'y a ni esclave ni homme libre », mais également « il n'y a ni homme ni femme ». La raison est que « tous vous ne faites qu'un dans le Christ Jésus » (Galates 3, 28), c'est-à-dire que tous sont unis par la même dignité fondamentale, bien que chacun soit doté de fonctions spécifiques (cf. 1 Corinthiens 12, 27-30). L'apôtre admet comme quelque chose de normal que dans la communauté chrétienne, la femme puisse « prophétiser » (1 Corinthiens 11, 5), c'est-à-dire se prononcer ouvertement sous l'influence de l'Esprit, du moment que cela soit pour l'édification de la communauté et fait avec dignité. C'est pourquoi la célèbre exhortation suivante, à ce que « les femmes gardent le silence dans les assemblées » (1 Corinthiens 14, 34) doit être plutôt relativisée. Nous laissons aux exégètes le problème, très débattu, qui en découle, de la relation apparemment contradictoire, entre la première affirmation - les femmes peuvent prophétiser dans l'assemblée - et la seconde - les femmes ne peuvent pas parler. Ce n'est pas ici qu'il doit être débattu. Mercredi dernier nous avons déjà rencontré la figure de Prisca ou Priscille, femme d'Aquilas, qui dans deux cas, de manière surprenante, est mentionnée avant son mari (cf. Actes 18, 18 ; Romains 16, 3) : l'une et l'autre sont cependant explicitement qualifiés par Paul comme ses sun-ergoús « collaborateurs » (Romains 16, 3)."

(à suivre...)

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