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mercredi 9 avril 2008

Origene, sa pensee (3)

Origène, sa pensée (3)

Nous arrivons, enfin, à un enseignement d'Origène sur l'Église, et précisément - à l'intérieur de celle-ci - sur le sacerdoce commun des fidèles. En effet, comme l'Alexandrin affirme dans sa neuvième Homélie sur le Lévitique, « ce discours nous concerne tous » (Homélies sur le Lévitique 9, 1). Dans la même Homélie Origène - en faisant référence à l'interdiction faite à Aaron, après la mort de ses deux fils, d'entrer dans le Sancta sanctorum « à n'importe quel moment » (Lévitique 16, 2) - admoneste ainsi les fidèles : (lire la suite) « Cela démontre que si quelqu'un entre à n'importe quelle heure dans le sanctuaire, sans la préparation due, ne portant pas les vêtements pontificaux, sans avoir préparé les offrandes prescrites et s'être rendu propice à Dieu, il mourra... Ce discours nous concerne tous. Il ordonne, en effet, que nous sachions comment nous présenter à l'autel de Dieu. Ou ne sais-tu pas que le sacerdoce t'a été conféré à toi aussi, c'est-à-dire à toute l'Église de Dieu et au peuple des croyants ? Écoute comment Pierre parle des fidèles : « Race élue, dit-il, « royale, sacerdotale, nation sainte, peuple que Dieu s'est acquis. » Tu possèdes donc le sacerdoce car tu es une « race royale », et tu dois donc offrir à Dieu le sacrifice... Mais pour que tu puisses l'offrir dignement, tu as besoin de vêtements purs et différents des vêtements communs aux autres hommes, et le feu divin t'est nécessaire » (ibid.).
Ainsi, d'un côté, les « flancs ceints » et les « vêtements sacerdotaux », c'est-à-dire la pureté et l'honnêteté de vie, de l'autre, la « lumière toujours allumée », c'est-à-dire la foi et la science des Écritures, se présentent comme les conditions indispensables pour l'exercice du sacerdoce universel qui exige pureté et honnêteté de vie, foi et science des Écritures. À plus forte raison, ces conditions sont indispensables, bien évidemment, pour l'exercice du sacerdoce ministériel. Ces conditions - une conduite de vie intègre, mais surtout l'accueil et l'étude de la Parole - établissent une véritable « hiérarchie de la sainteté » dans le sacerdoce commun des chrétiens. Au sommet de ce chemin de perfection, Origène place le martyre. Toujours dans la neuvième Homélie sur le Lévitique, il fait allusion au « feu pour l'holocauste », c'est-à-dire à la foi et à la science des Écritures, qui ne doit jamais s'éteindre sur l'autel de celui qui exerce le sacerdoce. Puis, il ajoute : « Mais chacun de nous a en soi » non seulement le feu, mais « aussi l'holocauste, et de son holocauste il allume l'autel, afin qu'il brûle toujours. Quant à moi, si je renonce à tout ce que je possède prenant ma croix et suivant le Christ, j'offre mon holocauste sur l'autel de Dieu ; et si je remets mon corps pour qu'il brûle, en ayant la charité, et que j'obtiens la gloire du martyre, j'offre mon holocauste sur l'autel de Dieu » (Homélies sur le Lévitique 9, 9).
Ce chemin éternel de perfection « nous concerne tous », à condition que « le regard de notre cœur » soit tourné vers la contemplation de la Sagesse et de la Vérité, qui est Jésus-Christ. En prêchant sur le discours de Jésus de Nazareth lorsque « tous, dans la synagogue, avaient les yeux fixés sur lui » (Luc 4, 16-30) -, Origène semble s'adresser précisément à nous : « Aujourd'hui aussi, si vous le voulez, dans cette assemblée, vos yeux peuvent fixer le Sauveur. En effet, lorsque tu tourneras le regard le plus profond de ton cœur vers la contemplation de la Sagesse, de la Vérité et du Fils unique de Dieu, alors tes yeux verront Dieu. Heureuse assemblée, celle dont l'Écriture atteste que les yeux de tous étaient fixés sur lui ! Combien je désirerais que cette assemblée reçoive un tel témoignage, que les yeux de tous, des non baptisés et des fidèles, des femmes, des hommes et des enfants, non pas les yeux du corps, mais les yeux de l'âme, regardent Jésus !... La lumière de ton visage est imprimée sur nous, ô Seigneur, à qui appartiennent la gloire et la puissance pour les siècles des siècles. Amen ! » (Homélies sur Luc 32, 6).

Benoît XVI, Audience générale, 2 mai 2007.

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