Dieu n'est pas loin (2)
Dieu n'est pas loin (2)
S'il lâche la main de son accompagnateur, un enfant a vite fait de choir ou de se perdre. Et de se sentir impuissant, terriblement seul. Et de pleurer pour un rien.Mais il n'y a jamais de « riens » dans la vie intérieure. Tout a une valeur d'éternité. Tout est une participation tenace, laborieuse, persévérante à l'édification du Temple du Saint-Esprit qu'est notre âme (1 Corinthiens 3, 16), tout est un nouveau geste du maçon qui construit posément et avec un art consommé l'édifice où l'enfant de Dieu que nous sommes doit demeurer à jamais en compagnie de son Père.
« Je ne le ferai plus jamais. » Du moins (lire la suite) est-ce ma volonté bien arrêtée. C'est ce que nous disons au Seigneur, aujourd'hui, maintenant. Pour être en mesure de le redire lorsque le don de soi deviendra difficile, lorsque la tiédeur, la lâcheté, l'égoïsme voudront prendre le dessus, ce « vieil homme » (Romains 6, 6) que nous portons en nous, et qui est l'ennemi déclaré de notre âme si nous n'en jugulons pas résolument les élans, pour n'en conserver que les bons et jeter les autres.
« Ne t'attriste pas quand il te semblera que le Seigneur t'abandonne » (saint Josémaria, Forge, n° 250). Ce n'est qu'un sentiment. Mais qui nous impressionne. Parce que nous pensons que cela ne devrait jamais se produire. Que si Dieu existait vraiment... Nous embrayons tout de suite en cinquième vitesse. À la moindre difficulté, nous partons dans de grandes tirades, nous faisons donner l'artillerie lourde. C'est pitoyable ! « Cherche-Le, sois plus opiniâtre ! » (Ibid.). Ou bien notre vie n'aurait-elle donc plus de sens parce qu'un petit nuage voile temporairement le soleil ? « Il y a beaucoup de chrétiens qui ne savent seulement pas pourquoi ils sont au monde. Le Bon Dieu nous a créés et mis au monde pour le servir, l'aimer et travailler à notre salut, rien que cela ; tout ce que nous faisons en dehors de cela, c'est du temps perdu » (Mgr René Fourrey, Ce que prêchait le Curé d'Ars, Dijon, L'Échelle de Jacob, 2009, p. 52).
(à suivre...)
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