Les Confréries du Rosaire (1)
Les Confréries du Rosaire (1)
Le bienheureux Alain de la Roche fonde, à Douai, en 1470, la Confrérie de la Vierge et de saint Dominique. Celui qui s'inscrit à la Confrérie disait ses Ave Maria seul dans sa chambre, priait en union avec tous les confrères et pour tous, participant à toutes les œuvres de piété, à tous les mérites des autres membres, même par mode de satisfaction expiatoire. Alain de la Roche écrit : « La chose capitale de cette Fraternité, c’est que toutes les œuvres d’un confrère et tous les mérites de chacun sont un bien commun à tous les membres de la Fraternité » (Statuts, art. 2). Un de ses disciples, Michel François de Lille, écrit dans le même sens : (lire la suite) « Parce que les prières ou toute œuvre pie, ne peuvent être utiles aux autres par mode de satisfaction, si ce n’est par un acte de volonté de celui qui les fait, chacun de ceux qui récitent le psautier de la Vierge doit diriger son intention, soit par un acte chaque fois répété, soit de manière habituelle, en faveur de tous les confrères », vivants et défunts. Alain de la Roche meurt en 1475. Un autre Dominicain, le frère Jacques Sprenger (+ 1495), prieur du monastère Sainte-Croix de Cologne et maître en théologie, va propager l’œuvre naissante, qui essaime rapidement. Alain de la Roche avait prêché le psautier de la Vierge dans les Flandres, en Hollande et en Bretagne ; Jacques Sprenger le prêche en Allemagne, et obtient que le légat du Saint-Siège donne l'approbation pontificale, le 10 mars 1476, pour la Confrérie de Cologne, alors que, grâce à la récitation du Rosaire, cette ville venait d'obtenir une paix inespérée avec Charles le Téméraire, duc de Bourgogne. Les confréries se créent un peu partout : Augsbourg (1476), Florence (1480), Colmar (1485), Toulouse (1492), Millau (1500),Limoges (1501-1502, où elle s'appelle Confrérie du psautier ou du chapelet de Notre Dame), Barcelonnette (1512), Rodez (1513), Embrun (1516), Marseille (1515, Confrérie du chapelet), etc. Au siècle suivant, à Ambrières (av. 1606), Guémené-sur-Scorff (1612, en la collégiale Notre-Dame-de-la-Fosse), Lanslevillard (1613), Couesmes (av. 1623), Tréguier (1635, en la cathédrale), Le Pas (1637), Jumièges (1639 grâce à Dom Duval), Chantrigné (av. 1649), Saint-Tugen (1649), Plogoff (1691), Labordes (1696), pour ne citer que quelques exemples parmi des centaines. Dès le milieu du XVIIe siècle elles sont essentiellement paroissiales, et non plus dépendantes d'un couvent de Dominicains. Dans le seul diocèse de Clermont on en compte 68 jusqu'en 1600 et 148 de 1600 à 1650 ! À la Révolution, la moitié des paroisses de la Creuse en ont une. Au XVIIe siècle, elles rayonnent en Bretagne à partir du couvent dominicain Notre-Dame de Bonne-Nouvelle, de Rennes.(à suivre...)
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