La communion des saints (4)
La
communion des saints (4)
Nous
ne
manquons pas de
saints
auxquels faire appel. Saint
Bernard s’adressait en termes à son frère qui était parti pour
la demeure céleste quelque
temps plus
tôt, montrant que la charité subsiste au
ciel :
« Celui qui est attaché à Dieu n’est qu’un même esprit
avec lui, et tout est transformé dans son amour. Il ne peut avoir de
pensée ni de goût que pour Dieu, et tout ce qu’il goûte et pense
est Dieu même, parce qu’il est tout plein de lui. Or Dieu est
amour, et plus une personne est unie à Dieu, plus elle est remplie
d'amour. Et quoique Dieu soit impassible, il n’est pas incapable de
compassion, puisque c’est une qualité qui lui est propre de faire
toujours grâce et de pardonner. Il faut donc aussi, mon cher frère,
que tu sois miséricordieux, puisque tu es uni à celui qui l’est
si fort. Il est vrai que tu
ne peux plus être malheureux, mais bien que tu sois incapable de
souffrir, tu ne laisses pas de compatir aux souffrances des autres.
[...] Tu as quitté ce qu’il y avait d'infirme en toi mais tu n’as
pas perdu ce qu’il y avait de charitable ;
car la charité ne se perd point (1 Corinthiens
13, 8), tu ne m’oublieras jamais » (st Bernard, Sermons
sur le Cantique des cantiques
26, 5 (son frère est mort en 1138). Nous
pouvons
donc
bien compter avec l’aide des âmes du paradis, notamment des êtres
chers qui s’y trouvent, des
membres
de notre
famille
naturelle,
et celle des membres
de notre
famille
surnaturelle,
le cas échéant.
Mais
si, comme saint
Jean-Paul
II
nous
le disait, l’apport du bien réalisé est supérieur au déficit
produit par le mal, cela demande de notre
part que nous
prenions nos responsabilités.
La
communion
des
saints
est l’affaire
de
tous.
Chacun y contribue selon ses possibilités.
Mais
nul ne peut rester
passif et s’en remettre exclusivement à l’apport
provenant des autres. Nous
trouvons
donc
là
une invitation
à
lutter
pour
de bon pour
la
sainteté.
Et lutter pour
la
sainteté,
parce
que
notre
combat spirituel
est bénéfique pour
autrui. Et
donc pas
seulement parce
qu’il
permet un
progrès réel de notre
vie intérieure,
ce qui est quand
m un objectif fort intéressant. Mais aussi parce
que
cela
contribue à
la
sainteté
d’autres âmes ou à leur purification
ultime s’agissant des
âmes
du
purgatoire.
Nous
pourrions
ajouter que c’est penser aussi à
notre
rôle de bon
pasteur,
un
pasteur selon le cœur de Dieu comme le dit l’Écriture,
chargé de
conduire
des brebis.
De
la sorte, nous pouvons encourager
qui connaît un moment de découragement, fortifier
celui qui se sent faible, corrigeant avec affection celui qui dévie
peut-être, prenant soin de chacun avec une affection maternelle et
paternelle. Il
ne serait pas inutile de nous proposer d’y
penser chaque jour.
(à
suivre…)
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