La communion des saints (2)
La
communion des saints (2)
Jésus,
lui, est venu sauver tous les hommes, nous venons de le rappeler. Il
est descendu sur terre, comme il le commente lui-même dans la
synagogue de Nazareth, apporter la Bonne Nouvelle aux pauvres, la
consolation aux affligés, la vue aux aveugles, la souplesse aux
membres engourdis, l’ouïe aux sourds (cf. Luc 4, 18-19) ; il
est apparu parmi nous pour nous tirer de la situation d’éloignement
de Dieu dans laquelle le péché de nos premiers parents a plongé
toute l’humanité (cf. Genèse 3). Tu affirmes, Seigneur, que « le
Fils de l’homme n’est pas venu pour être servi, mais pour
servir, et donner sa vie en rançon pour la multitude » (Marc
10, 45). Et, en dehors de la très Sainte Vierge Marie, ainsi que,
dans une moindre mesure, de celui qui lui sert de père sur terre,
saint Joseph, tu ne t’es trouvé entouré que de pécheurs, de gens
à qui l’entrée dans la patrie céleste restait totalement
interdite.(lire la suite)
Même
parmi les enfants du peuple élu, il est affligeant de constater
comment la Loi qu’avec son Père et le Saint-Esprit Jésus a remise
à Moïse sur le Mont Sinaï est détournée de sa finalité,
déformée par toute une série, longue et complexe, extrêmement
minutieuse et pointilleuse, de préceptes humains qui étouffent
l’esprit d’amour de Dieu et toute liberté d’esprit, qui
paralysent la spontanéité de la foi. Notre Seigneur le constate et
le déplore, pour fustiger vigoureusement le comportement d’une
bonne partie des autorités religieuses de son temps qui n’adoptent
qu’une pratique de façade, se font de longs phylactères, « aiment
à se tenir debout dans les synagogues et aux carrefours pour bien se
montrer aux hommes quand ils prient », feignant ainsi de prier
(Matthieu 6, 7), et, quand ils jeûnent, « prennent une mine
défaite pour bien montrer aux hommes qu’ils jeûnent » (Mt
6, 16).
Jésus,
qui est la Sainteté même, comment peut-il vivre sans souffrir
profondément au milieu d’un tel climat de péché, d’éloignement
de son Père ? Quels son ses sentiments ? Il nous le fait
savoir par le prophète Jérémie : « Je connais le
projets que j’ai projeté pour vous, oracle du Seigneur, projets de
bonheur et non de malheur » (Jérémie 29, 11), littéralement
des projets de paix et non d’affliction. Lui-même précisera :
« Je suis venu, non pour condamner le monde, mais pour le
sauver » (Jean 12, 47).
Mais
le climat ambiant, l’atmosphère de péché qui règne partout,
pèsent lourd sur son Cœur Sacré et pur. Il lui échappera un jour
de dire : « Il est un baptême que je dois recevoir, et
comme je suis dans l’angoisse jusqu’à ce que ce soit chose
faite » (Luc 12, 50). Nous le comprenons. Toute sa vie, le Fils
de l’Homme nous garde présents dans son Cœur et sous son regard
divin. Il ne cesse de penser à chacun d’entre nous et de prier son
Père pour que, quand son heure sera venue (cf. Jean 13, 1), le salut
nous soit offert.
Il
va payer de sa personne autant qu’il le peut. Il est un homme qui
est en même temps Dieu. Il peut donc beaucoup. Au-delà de tout ce
que nous pouvons faire ou imaginer. Il n’existe pas de plus grand
amour que de donner sa vie pour ses amis, a-t-il affirmé aux Douze,
le soir du Jeudi Saint (cf. Jean 15, 13).
Quel
que soit le bout par lequel nous abordons cette situation, quel que
soit l’angle sous lequel nous l’envisageons, nous ne pouvons pas
échapper à une réalité omniprésente : la solidarité de la
race humaine. Solidarité qui, dans l’Église porte un nom
particulier : la communion des saints. Des saints. Cela signifie
que la communion ne peut s’établir avec les méchants. Avec les
pécheurs, si, bien sûr. Nous prions pour eux, pour leur conversion,
tout comme prions pour notre propre conversion. Car nous sommes bien
conscients d’être les premier à devoir nous convertir, si nous
voulons que les autres effectuent cette démarche.
(à
suivre...)
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