Les caractéristiques de la mortification (2)
Les caractéristiques de la mortification (2)
Pour
comprendre le sens
et la portée
de la mortification,
du renoncement, dans
notre
vie, il convient
donc
de partir
de cet
aspect essentiel de notre
vocation
à la sainteté,
du projet de Dieu
nous
concernant. Or, tant que nous ne
sommes pas parvenus au
terme de
notre parcours terrestre, notre
union à Dieu
peut toujours
croître et se développer
davantage dans
n’importe quelle situation, à partir de toutes
les tâches
que nous devons assumer,
entre autres
celles de la vie ordinaire. D’autre part, cette union en
progression, est un développement
de la grâce
reçue au baptême,
grâce
d’un enfant
de Dieu
dans
le
Christ
Jésus.(lire la suite)
Autrement dit, tout
baptisé
est appelé à pratiquer
la mortification
dans
les
conditions
normales de son existence
quotidienne,
dans
un esprit de fils de Dieu
le Père
et en étant
conscient qu’il collabore ainsi avec
le Fils de Dieu
fait homme
à la Rédemption
du monde. C’est dessiner toute
la portée
de la mortification chrétienne,
en souligner toute
la valeur et les conséquences
incalculables, tant pour
notre
propre sanctification
que
pour
celle d’autrui.
Rendons-nous dans le désert du Sinaï. Nous y trouvons Moïse qui a
réuni le peuple d’Israël et s’adresse un jour à lui en
disant : « Souviens-toi. N’oublie pas que tu as irrité
le Seigneur ton Dieu dans le désert. » Il lui rappelle son
comportement de rébellion permanente et comment lui, Moïse, s’est
efforcé de calmer Dieu qui voulait anéantir ce peuple corrompu. À
la vue veau d’or qu’ils s’étaient fabriqué, « je pris
les deux tables : de mes deux mains, je les jetai et je les
brisai sous vos yeux. Je tombai à terre devant le Seigneur, et,
comme la première fois [c’est-à-dire sur Sinaï avant recevoir
les Tables], je fus quarante jours et quarante nuits sans manger ni
boire, à cause de tous les péchés que vous aviez commis. »
Moïse peut ajouter : « Et, cette fois encore, le Seigneur
m’écouta », et revint sur son projet d’exterminer le
peuple dans sa fureur.
Nous avons là un bel exemple de l’efficacité de la prière et de
la mortification. Il montre bien sa force de conviction sur Dieu,
comment elles peuvent modifier le cours des événements, redresser
même des situations pouvant paraître désespérées, sans issue.
Nous voyons également à cet exemple que Dieu compte sur notre
prière, qu’il l’espère, l’attend. Il aime être sollicité
par ses enfants. Cela nous montre aussi que Dieu n’est pas
insensible à nos raisonnements humains, qui valent ce qu’ils
valent. « J’ai intercédé auprès du Seigneur et j’ai
dit : ‘Seigneur, mon Dieu, ne détruis pas ton peuple, ton
héritage, que tu as racheté dans ta grandeur et que tu as fait
sortir d’Égypte par ta main puissante. […] Que dans le pays d’où
tu nous a fait sortir, l’on ne dise pas : ‘Le Seigneur n’a
pas été capable de les faire entrer dans le pays dont il leur avait
parlé ; c’est à cause de sa haine contre eux qu’il les a
fait sortir pour les faire mourir dans le désert.’ Pourtant, c’est
bien eux, ton peuple, ton héritage » (Deutéronome 9, 7...29).
Et Dieu s’était rendu aux arguments de Moïse.
Il ne s’agit pas tant pour nous de passer 40 jours à jeûner, que
de consentir, par amour de Dieu, de petites mortifications
régulières, habituelles, vécue dans les conditions ordinaires de
la journée, conditions qui varient : le travail stable au
bureau, les déplacements, les sorties d’agrément, une conférence
à laquelle nous assistons ou un cours que nous devons assurer, une
causerie que nous donnons, les repas, les réunions de famille, une
invitation chez des amis, etc. Envisagée de la sorte, nous pouvons
nous demander si un chrétien doit toujours se mortifier. La réponse
semble être clairement « oui », mais par amour.
L’amour de Dieu est la clé. C’est le point essentiel, la
motivation première de notre existence, telle que Dieu s’est
chargé de nous le faire savoir, nous l’a assignée, comme étant à
l’origine de notre bonheur authentique, ici-bas et dans les cieux
nouveaux et la terre nouvelle à venir (Apocalypse 21, 1)…
(à suivre...)
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